lundi 29 mai 2017

FAIRE CONFIANCE AUX ANGES



Bonjour !

Après ces journées poisseuses où l'humidité dans l'air torride pesait sur nos organismes comme une chape oppressante, la petite pluie, légère et silencieuse, discrète et apaisante, nous ramène à des latitudes bien plus agréables.
Il était temps, là encore !
Moi, avec le sang alourdi par la pression atmosphérique pulsant dans mes oreilles vite alarmées, je supportais très mal !

La cyclothymie n'est pas que dans ma tête, elle est aussi dans la nature, depuis toujours.

Nous sommes l'infime de ce grand tout, et subissons les mêmes lois. Il nous faut l'admettre une bonne fois, et nous en arranger au mieux.
Nos tempéraments sont doubles, multiples, même, et nous sommes plusieurs à la fois, dans la même personne. Non, non, ce n'est pas de la schizophrénie, c'est le résultat d'un demi-siècle d'observation.
Les enseignements retirés de cette observation, je voudrais en profiter, d'abord, et les partager.
Ce projet d'Agorreta-refuge dont je parlais dans ma dernière chronique, je n'en verrai peut-être pas l'aboutissement. Il s'enlisera peut-être dans le marais de toutes ces entraves dont nous, humains tourmentés, sommes les meilleurs vecteurs.
Pourtant, si l'on essaie pas, si on n'y croit pas soi-même, alors, qui le fera ?

Je persiste et persévère.
Je ne ferai pas de cette idée un combat forcené. Plus maintenant. J'ai appris les dangers de mes excès, à mes dépends. La peur de subir encore la colère organique de mes nerfs trop sollicités me sert de garde-fou.
Je ne vais pas devenir autre pour autant.
J'ai parlé d'apaiser les petits chevaux emballés, de les tenir loin des morsures nerveuses des rats sortis de leurs terriers, excités par ces mouvements désordonnés.
Jamais de les brider, de les contenir enfermés et de faire taire leur fantaisie.
Cette fantaisie, je la veux, je n'y ai pas renoncé.

Agorreta me survivra sans doute, survivra à mes projets et continuera sa route.
Pourtant, si de mon passage entre ses vieux murs il devait rester quelque chose, je voudrais que ce soit ça : l'idée d'un endroit où retrouver le plaisir de vivre plus léger, de se sevrer de ses démons et de laisser voleter les anges...

Je suis dans cette passe. J'espère être bonne élève de mes propres théories. Mauvais professeur, celui qui n'a pas expérimenté le fruit de ses leçons !

J'ai envie maintenant de faire confiance aux anges, de croire en notre nature humaine, de la même façon que je crois en la nature autour de nous.
Je connais les démons, je les subis, comme tous.
Je les subis comme nous avons subi cette trop forte chaleur.
Les excès, il ne suffit pas de les repérer pour pouvoir s'en exonérer.
Il faut apprendre à faire le dos rond, à se préserver au mieux.

Nos tempéraments compliqués, nos humeurs troubles et excessives parfois, je ne les changerai pas.
Je les intégrerai, mieux, si j'apprends bien.

La vie est tellement plus agréable quand on choisit d'en cultiver le meilleur.
Il faudrait savoir faire taire les méfiances, les peurs, les colères.
Les apprivoiser et les apaiser, les rendre vivables.
Faire une force de notre faiblesse admise.

Je suis dans cette visée là.
Comme pour Agorreta-refuge, le chantier est vaste, et il sera long.

Et alors ?
D'autres viendront après moi, comme beaucoup ont commencé avant.
Chaque pas dans le bon sens rapproche du but.
Le tout est de décider de prendre la bonne direction, de casser les spirales mauvaises et destructrices.

La pluie tombe, doucement, comme un bienfait.
Les maïs asséchés devenaient bien trop vulnérables aux vers qui commençaient à ronger leurs pieds en souffrance.
Cette pluie va les faire bondir, durcir leur tige et les rendre trop dures pour être mangées.

Moi, je vais après la pluie, semer mes citrouilles.
Ces citrouilles partagées comme une belle amitié.

Je vous retrouve plus tard.





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