dimanche 26 février 2017

POURQUOI BIGOUDI ?



Bonsoir !

La journée a été bien belle.
J'ai fait bonne chère en famille, et pris l'air avec Olivier, sur les hauteurs à peine embrumées d'Ibardin.
Un bien joli dimanche, reposant à souhait.

Pour compléter mon article de ce matin, je voulais clarifier ce choix de ma Bigoudi comme étalon-or de mon mouvement de ces dernières années.
Je vous le redis, la vache est un reflet transparent, sur un lac tranquille. Ou quelque chose d'approchant.
Encore faut-il avoir la bonne vache !
Dans la population vache, il y a, comme chez les humains, des personnalités bien différentes.
De la bovine sans sentiments, presque minérale, à la névrotique tourmentée, le reflet sera tout différent de ce qui le crée.
Il faut évidemment écarter ces deux extrêmes, et s'en tenir à un tempérament vache suffisamment placide, mais tout de même assez sensitif.

Par exemple, ces grosses vaches musculeuses et lourdes me paraissent incapables de refléter quoi que ce soit. Je ne les connais pas plus que ça, c'est vrai, mais c'est l'idée que je m'en fais.
Comme on se fait des idées sur les choses, comme ça, sans trop pouvoir expliquer pourquoi.

A Agorreta, j'ai connu des bêtes assez hermétiques à mon influence, pour lesquelles moi ou un autre, ç'aurait été la même affaire, du moment que leurs auges soient garnies.
Evidemment, avec ces vaches là, difficile de se faire une opinion...

Ma Bigoudi, elle, me semble être la bonne bête.








Maline et attentive, rien ne lui échappe. Vive, elle l'est. Nerveuse, non.
Ma Bigoudi ressent mes états d'âme et adapte ses réactions en fonction.
De son comportement, je peux déduire l'authenticité du mien.
Me fier à sa perception avisée pour détecter mes troubles intérieurs ou alors mes plages pacifiées.

C'est dans ce sens que je parle de reflet tranquille. La surface immobile du lac propose ce reflet certes inversé mais pourtant fidèle du paysage.
Dans cette image inhabituelle, on repère des reliefs ignorés de l'original, de ces reliefs passés inaperçus si on ne les regarde pas par le biais du reflet.

Oui, je sais, j'ai l'air de m'enfoncer dans les remous d'eaux troubles, au lieu de contempler efficacement ce fameux lac.
Mes histoires de vaches semblent ne mener nulle part. Et pourtant...

Ca n'est rien. Une petite dérive, agréable, pour moi, rien de plus.

L'image gardée en tête pour les journées grises de cette si belle après-midi où les reflets des étoiles jaunes des genêts sauvages en fleurs ondoyaient mollement sur l'eau tranquille du lac.

De ces images précieuses à retrouver dans les moments moins clairs, j'en fais provision.
Comme ma Bigoudi fait provision ces jours-ci de bonne herbe fraîche...










LE BAROMÈTRE BIGOUDI




Bonjour !

Alors, je ne sais pas ce qui se passe au juste dans cette mécanique Gegel.
Il paraît y avoir un grippage quelconque : les images mettent une éternité à arriver, les rubriques semblent perdues dans un lointain d'où elles répondent difficilement à l'appel.
Une saleté ordinaire a du venir polluer le système.
Je ne suis toujours pas experte en informatique. Et toujours aussi récalcitrante à me rendre en ville, dans une officine spécialisée dans la chose.
Pour le moment, nous nous contenterons d'une activité plus écrite, et sporadique, en attendant un dénouement possiblement favorable.

Je reviens à ma décision de mesurer mon évolution personnelle à l'aulne de mes vaches.
Pourquoi ? pourriez-vous me demander. Ou pas...
Et pourquoi pas !

N'étant plus dans la trajectoire négative d'une réaction défensive, je vais tâcher de vous expliciter le pourquoi, plutôt que d'en rester à ce sec et plat pourquoi pas.

Les grilles de mesure ne manquent pas, dans notre vaste monde.
Les instituts, organismes et autres pullulent dans ce domaine.
C'est d'ailleurs une curiosité, cette propension moderne à évaluer, estimer, sonder, pour essayer de prédire, comprendre et anticiper.
Un indice d'une inquiétude montante, d'après moi, puisque on se demande quand on appréhende, n'est-ce pas ?
Celui qui vit totalement serein ne se demande pas. Celui-là, il vit, tranquille, le moment présent, sans se perdre dans des tentatives de projections d'un futur qu'il voudrait maîtriser avant qu'il n'advienne.
La sagesse voudrait que nous soyons capables de vivre pleinement ce présent, au lieu de nous le gâcher en ayant peur du futur.
Simplement, sages, nous le sommes assez peu, pour la plupart d'entre nous...

Je suis de ces inquiets qui cherchent beaucoup à anticiper. Tant et si bien que je dépense une grande énergie à envisager les possibles à venir, à mettre en place des stratégies censées parer les éventuelles déconvenues.
Pour au final me rendre compte de l'ineptie de mes scénarios,  quand la vie se charge de me faire un coquin pied de nez en me prenant totalement de court.
Bah ! dans la visée de ma nouvelle trajectoire, j'essaie aussi d'éviter ce piège là.
Je vous le dis, avec tout ça, je ne suis pas sans travail !

Revenons à notre baromètre.
Il s'agit ici non pas d'essayer d'évaluer l'avenir, mais bien de prendre la juste mesure d'un passé récent, et, je l'espère, riche d'enseignements profitables pour la suite.

A l'égal des échelles de Richter, des Ipso et autres instruments analogues, je préfère mon baromètre Bigoudi.
Bigoudi, ma vache, si vous me suivez un peu.
En d'autres temps, je vous l'aurais montrée, mais là, ce serait trop long. Remontez en arrière, si vous le voulez.

La vache est une bête placide, de nature. Je vous le disais il y a peu, la vache est un reflet paisible sur un lac tranquille. Ou quelque chose dans ce goût là.
Il y a certes des vaches nerveuses. J'en ai eues. La grand mère de Rubita était une vraie névrosée, par exemple. Une histoire de jeunesse tourmentée, sans doute...
Rubita elle-même, née à Agorreta et élevée ici, reste une bête inquiète, de ses gènes sûrement.

Je retrouverais facilement l'historique des vaches d'Agorreta sur ces deux dernières décennies.
Si les lépreux sont passés à Agorreta sans laisser grande trace, les vaches, elles, sont répertoriées scrupuleusement, et nos registres bovins tiennent le récit de leurs parcours.
Je ne suis pas une ardue de la recherche besogneuse, et, surtout, je n'en vois pas l'intérêt dans mon affaire.

Plus modestement, je vais remonter à l'arrivée de Bigoudi, mon instrument de mesure arbitraire, mais tout aussi fiable qu'un autre, à mes yeux orientés.



C'était en 2012, il y a maintenant cinq ans, et ce laps de temps me paraît suffisant pour réaliser une étude de qualité.

Le champ de mon investigation ainsi délimité, je vous laisse là pour aujourd'hui.
Le soleil est bon, en cette saison, et ce mois de février déroule des jours bien agréables.

Profitons-en, sans nous demander ce que sera la suite, puisque de toute façon, nous n'y pourrons pas changer grand chose !

Bon dimanche à tous, et à bientôt !


vendredi 17 février 2017

VACHES ET PHILOSOPHADES




Bonjour !

Le temps est venu maintenant d'extraire une ligne de conduite de ces chroniques.
Ce "bloc" ne ressemble pas à grand chose. Pourtant, il dessine une courbe d'évolution : la mienne. 
Pardonnez mon narcissisme, c'est tout de même "mon bloc"!
Je l'ai déjà expliqué pour justifier ou excuser cet égocentrisme impardonnable : ce qui me fonde doit aussi fonder deux ou trois autres hominidés dans mon genre. Et mon nombrilisme rejoindre un ou autre nombrilisme équivalent.
Sans prétendre décortiquer notre nature humaine bien difficile à saisir parfois, j'ai juste la présomption de m'y intéresser.
Je le fais par intérêt personnel, d'accord, mais bon, ça peut aussi servir plus généralement, je le crois.
De moi aux autres, des autres à notre société, voire, si j'osais, à notre civilisation, il faut bien commencer par quelque chose. Le chantier est vaste, et il y a matière à travailler pour beaucoup de monde.

Ainsi, moi, petite paysanne, modeste travailleuse, personnalité ordinaire mais moi, vivante et existante, je peux aussi bien qu'un autre me pencher sur l'ouvrage.
Nul besoin d'être grand philosophe ou intellectuel honoré pour observer, et essayer de comprendre.
Loin des infiniment grands et infiniment petits, à mille lieues de l'histoire ancienne ou moderne, complètement obtuse aux grands esprits et à leurs recherches éclairées, je trace mon petit sillon dans l'univers étroit d'Agorreta.
Je rejoins ici ma fratrie de lépreux pouilleux réfugiés à Agorreta au Moyen-Age. Eux non plus n'étaient pas trop autorisés à vivre  parmi les autres, et pourtant, ils existaient !
Voyez, comme mine de rien, tout se rejoint, dans mon affaire...

L'une des particularités de ce vaste Veb, c'est sa démocratisation.
On trouve ici pèle-mêle de tout !  De l'éminent professeur agrégé spécialisé en pointe, jusqu'au quidam du coin de la rue, tout le monde peut dire, tout et n'importe quoi. 
Vous faites une recherche quelconque, et vous saute aux yeux la diversité des compétences, connaissances, éminemment avérées, ou alors totalement fantasmées.
C'est une véritable foire d'empoigne, ou vous tout comme moi avons liberté de dire. 
Alors, moi qui du fin fond de ma ferme me trouve spirituelle, vous pensez bien que je ne pouvais pas résister !
Allez allez, ne soyez pas méprisants, et considérez-moi avec bienveillance. Je ne suis pas bien dangereuse. Ennuyeuse, parfois, tout au plus. Alors...

Arrivée à cette étape intéressante du  demi-siècle dans la vie d'une femme, j'ai éprouvé ce besoin bien commun de faire un petit bilan. Pour ce faire, une mise à plat de l'existant, un état des lieux, même sommaire, m'a paru être un préalable nécessaire.
Ma visée était bien ciblée depuis le début : essayer de vivre au mieux ce qu'il me reste à vivre.
Rien de bien ambitieux ni grandiose, c'est sûr, mais tout de même...

Nous savons tous que nous sommes vivants pour un temps. Au mieux, nous mourrons au terme d'une jolie vie, comme une bougie s'éteint, gentiment. Au pire, nous souffrirons comme des damnés, pour arriver au même résultat. Si entre temps la maladie mauvaise ou un accident idiot ne nous emportent pas.
On peut pour se distraire de cette réalité un peu rude imaginer un sens, chercher une cause ou une justification. Beaucoup s'y essaient, là encore.
A mon humble avis, la mort  n'est pas plus une sanction, ni la maladie un avertissement, que la vie est une chance. La mort est comme la vie, elle survient, et voilà tout.
Voilà ma seule certitude.

Pour la suite et les après, ma foi, chacun s'en arrange comme il le peut, et moi avec.
J'aime imaginer une persistance spirituelle habitée sur plusieurs vies.  J'aime croire qu'il reste quelque chose de nous après nous, comme il nous est donné quelque chose, avec l'étincelle de vie, hors notre descendance et notre hérédité. Ça m'arrange assez : de descendance, je n'en ai pas !

En attendant, je suis moi, en conscience, et pas autre chose.
Je peux me désespérer de mon sort si tristement prévisible. Et aller me pendre tout de suite.
Me pendre, je n'en ai pas le courage. Et, surtout, désespérée, je ne le suis pas. Pas en continu, du moins, pas suffisamment pour ne pas sentir le plaisir vif à vivre, parfois.
Je me rends bien compte que notre destin humain, notre conscience surtout de ce destin, est une véritable source d'angoisse.
Cette angoisse, je la sens pointer son nez, comme un vilain museau de rat aperçu entre les vieilles pierres disjointes de la ferme.
Depuis que je m'observe, je la reconnais mieux, celle là que je me cachais jusque là.
Elle est bien légitime, dans notre configuration, et ses assauts inévitables.

Pourtant, je sens aussi des bouffées de bien-être. Celles-ci, je les côtoie depuis toujours, elles me sont mieux familières.
Mon idée est de maintenir au mieux un équilibre suffisant à me procurer plus de moments de bien-être que de percées d'angoisse.
Après tout, cette angoisse, elle a ses faiblesses, elle aussi.
Voyez ces déprimés chroniques : ils sont fatigués, n'ont plus envie de rien, et le plaisir à vivre les a abandonnés. 
Toute ma compassion à ces malheureux, et mes meilleurs vœux pour qu'ils arrivent à sortir de cette sale passe.
Et bien, du fond de cette déprime, subsistent quelques percées plus légères : une sensation de sentir l'étau qui se desserre, parfois, un petit soulagement intempestif, une sensation agréable.

J'ai pris le pari d'apprivoiser mon angoisse de mortelle.
Sans chercher les réponses métaphysiques, psychologiques, psychanalytiques et autres philosophiques, un peu hors de ma portée ordinaire, je me suis tournée vers mon univers familier.
Pourquoi pas ?

L'on m'a fait remarquer, avec raison, aux débuts de ce "bloc", que j'aimais à disserter sur le cul des vaches. C'est vrai. 
A la réflexion, je me demande maintenant si  l'observation de la conduite de mon mini élevage de vaches ne m'offrirait pas une grille de lecture accessible à mes questionnements.

Mon évolution sur ces dernières années se retrouve clairement dans mon étable.
De ce postulat de départ, aussi sensé qu'un autre, et si pratique à examiner, je vais retirer la substantifique moelle propre à alimenter les meilleures orientations de mes années à venir, s'il m'en est données.

Ne vous moquez pas. On cherche ses réponses là où on a meilleure chance de les trouver.
Et, à Agorreta, ce qui parle le mieux, c'est encore la vache ! 
Je vais creuser un peu par là. Une autre fois.

Je vous laisse maintenant pour aller faire le plein de ce magnifique soleil si bienfaisant.
A plus tard !

mercredi 15 février 2017

QUAND CA VOUS DÉMANGE...




Bonjour !







Vous l'avez remarqué tout aussi bien que moi, un petit printemps nous est avancé depuis dimanche.
Evidemment, tout le monde vous dira que l'hiver n'est pas terminé. C'est vrai, sûrement. 
Mais bon en attendant, c'est bien agréable.
Ça donne des envies d'air, ça vous fait ouvrir grand portes et fenêtres.
J'ai même laissé mon Karrarro dehors un moment, histoire de lui faire voir le joli temps :








Dédié à l'étable, il voit peu le grand jour.
Et là, ce grand jour, lumineux et pur, il valait vraiment la peine d'être vu.

Oui, vous l'avez remarqué aussi, l'étable est vide.

A tous les clients de la jardinerie avides de gratter la terre, j'ai conseillé d'attendre. Cette embellie ne devait pas leur tourner la tête.
Bien-sûr, j'ai cédé la première à la tentation déraisonnable !
J'ai hésité, un peu.
Vous savez, comme on hésite, parfois, en se demandant, j'y vais, j'y vais pas...
Sans trop savoir pourquoi l'on opte pour j'y vais plutôt que pour j'y vais pas, on se lance !
Bah ! l'enjeu n'est pas bien capital : mettre mes belles au pré, ou pas.
Attendre mars, comme les autres années. Ne pas se fier à ces quelques si belles journées.
Pourtant, mes vaches sont comme vous et moi : elles apprécient le beau temps.
Rien ne m'oblige ensuite à les sortir, si les petits matins redeviennent chagrins.
C'est seulement le poids de toutes ces années passées, où, quand on commençait à "sortir" les vaches, et bien, ma foi, on continuait. 
C'est vrai, elles sont routinières, et n'aiment pas être bousculées dans leurs petites habitudes, les vaches. Si elles sont sorties un jour, le lendemain, elles s'attendent à sortir aussi. 
Je me demande tout de même si nous ne sommes pas, nous, plus soumis qu'elles à ces rituels rassurants, certes, mais tout aussi exigeants. Et pas trop justifiés...
 Je me dis que si je peux changer mes habitudes, elles doivent le pouvoir aussi.

Je vous ai entretenus dernièrement des précautions à prendre avant la mise à l'herbage. 
Ce passage entre une alimentation sèche, à base de foin et de betterave, à l'herbe verte constitue un petit traumatisme pour ces systèmes digestifs sophistiqués.
Ma petite cure de magnésie a été courte.
J'en tiens quand même pour le bienfait d'une mise au pré précoce, quand les conditions météorologiques sont si bonnes.
Tout d'abord, l'herbe est courte encore, pas trop poussante ni gorgée de sève. Sa digestion ne sollicitera pas trop fort les panses assoupies de l'hivernage.
Ensuite, mes vaches profiteront de la douceur ambiante et d'un cheminement confortable dans le pré sec. 
La transition d'un mode de vie à l'autre s'accompagnera de cette douceur et de ce confort.

Toutes ces données pesées, j'ai décidé de lâcher mes vaches au pré, dès ce milieu de février.
J'adapterai pour la suite au jour le jour.






Cette année, pas de tracas du côté des clôtures ! Inutile d'aller regarder régulièrement vers le fond du pré pour voir si personne n'a traversé ! Pas de vêlages à surveiller, ni de tétée à superviser.
Cette année, mon petit élevage ne me donnera pas ces tourments des années passées.
Je vais savourer les fruits de mes résolutions. 
Il m'en a un peu coûté de tourner le dos à notre tradition paysanne où une bête doit rapporter, un travail être récompensé, cette tradition où on ne conçoit pas la vache comme animal de compagnie, mais bien comme bête à profit.
Cette tradition où le loisir, le plaisir, sont vite suspects et pernicieux.
J'ai du mal encore à ne pas me sentir pincée par les regards de ces vieux éleveurs qui hochent la tête quand ils entrent dans mon étable. Je les entends penser : quel dommage, quel gâchis ! On pourrait en tirer tellement mieux...

Comme on a du mal à se défaire du joug d'une tradition bien ancrée.

Pourtant, je sens le bienfait de ce relâchement.
Je sens cette tournure nouvelle mieux me correspondre.

Alors, je tiens mon cap, attentive à garder ma visée en ligne de mire, sans m'en laisser distraire.
Je comprends le point de vue de ceux-là qui hochent la tête. Je ne le partage plus.

Je vous laisse savourer les bienfaits de ce soleil généreux.
M'en vais faire de même.

A une prochaine !


lundi 13 février 2017

LA VIE SUIT SON COURS




Bonjour !

Je vous retrouve aujourd'hui pour une rubrique images :







Février se montre amical jusqu'ici.
A peine une tempête de saison la fin de la première semaine, et les jours coulent maintenant en douceur.
A croire que l'hiver a décidé comme moi de cultiver la bienveillance.






Au potager, les salades frisées et les pois n'ont pas aimé les petites gelées de janvier. 
Le reste, plus rustique, continue de vivre sa vie sans manières.
Zaldi profite de la compagnie de deux petites génisses. Les bêtes aussi goûtent la bonne société.








A l'étable,  Bigoudi et ses filles croissent et embellissent.
Si vous me suivez attentivement, vous savez que la rousse Rubita est la demi-sœur de Galzerdi-Beltza. Pas la fille de Bigoudi. Je simplifie par commodité, comme j'ai décidé de le faire maintenant.



Dans les rations alimentaires, il y a maintenant de la betterave. Les citrouilles sont terminées. Le navet étiolé par le dépérissement manque. Vous vous rappelez, là aussi si vous me suivez, comment mon père avait aggravé mon légitime dépit à la vue de mon joli carré de navets desséché, en se désolant de ma maladresse, puisqu'il en tenait pour un désherbage accidentel, cause évidente d'après lui de cette désolation.
Pas de navets frais à distribuer cette année, donc.
Pour le coup, avant la mise à l'herbe prochaine, j'introduis avec le granulé de luzerne un peu de complément minéralisé en magnésium, pour amener en douceur la transition vers une alimentation à l'herbe fraîche.
D'accord, mon petit élevage est maintenant un loisir à plaisir, mais tout de même, un peu de technique m'est resté !




Un semblant de paix est revenu dans le poulailler. La vieille poule placide s’ennuyait, isolée. Je l'ai réintégrée à sa fratrie, en surveillant une éventuelle reprise de picages. Pour le moment, ça paraît aller.





Mon vieux père profite de la douceur des jours pour se promener sur le chemin.
Sa silhouette noire se confond avec celles des chênes nus.
L'homme se fond dans son paysage.
L'homme se fond dans son histoire, auprès des bêtes, toujours.

Une sale rhume l'a un peu taquiné, gentiment, encore.
Il est maintenant tout à fait bien remis, et prend chaque jour à la suite de l'autre, sagement.






Le mimosa d'Erreka est en fleurs.

La vie suit son cours, à Agorreta comme ailleurs.
Un cours paisible, à peine égratigné par nos inquiétudes humaines.
Comme nous devrions tâcher de l'être nous mêmes, essayant de suivre nos désirs sans trop écouter nos peurs.

Une ligne de conduite que je tâche de tenir, ferme.

Bonne fête des amoureux à vous tous. Là aussi, suivez vos désirs et écartez vos peurs !
A une autre fois, et portez-vous bien !

mercredi 8 février 2017

COMPATIBLE



Bonsoir !

Je reviens ici alors que mon problème technique perdure.
Une histoire de cartouches d'encre censées être compatibles et, manifestement, ne l'étant pas, bloque mon imprimante. 
Le temps d'approvisionner le dit consommable, je dois me soustraire à ma petite routine : écrire, imprimer, classer. 
Je suis terriblement soumise à ces fonctionnements réguliers, et, quand je parlais de manie, c'était à peine exagéré.

Mes jours se suivent et se ressemblent. Mes façons de faire varient peu. Mes horaires ne se décalent pas trop. Une vraie vieille fille !
Cette routine est sans doute rassurante, au moins pour l'efficacité qu'elle engendre. Quand on perpétue le même enchaînement, on y gagne une fluidité forcément performante.
Toujours dans l'idée d'apprendre de moi les mécanismes de notre humaine nature à tous, je m'observe, comme j'aime à observer les bêtes et l'environnement.
Je le fais maintenant en y introduisant une bienveillance pas trop naturelle encore. Je m'efforce de l'apprivoiser, de la faire mienne.
Elle s'étonne de mes travaux d'approche, et se méfie. Je la comprends. Elle doit se sentir en terre un peu étrangère. Mais bon, bienveillance est bonne fille, et accepte mes démonstrations d'humilité comme gages de sincérité. Alléluia !

C'est de cette observation bienveillante que je tire mes conclusions, et tâche d'en extraire un enseignement bénéfique à la recherche de mon bien-être.
Je me regarde comme si j'étais ma meilleure amie : une meilleure amie est encline à vous aimer malgré vos défauts.

Repérant chez moi cette manie exigeante dans cette écriture, quand elle devrait être pur moment de plaisir,  je tâche d'en lever le joug.
Je vous l'ai dit, cette cartouche d'encre rejetée par mon imprimante comme incompatible m'en donne l'occasion.
Puisque, croyant faire une bonne affaire, je me suis laissée berner par le chant de sirène d'un prix modique, puisque je dois attendre la bonne cartouche, la compatible, pour me glisser de nouveau dans ma routine fonctionnelle comme on passe un vieux tricot trop lâche mais si confortable, je vais en profiter pour travailler ma capacité de fantaisie.
Je vais faire autrement. Ecrire, pas forcément en cadence comme il me prend de le faire, histoire de maintenir le plaisir pur, et surtout pas une manière d'obligation que je me ferais toute seule.
Ecrire, comme j'aime à le faire, avec spontanéité et sans recherche. 
Ecrire, mais sans laisser ce temps d'écriture me priver d'autres plaisirs.
Ecrire, pour me faire plaisir, pour me faire du bien, surtout pas par habitude et routine.

Voyez, j'initie une démarche nouvelle.
Je deviens très attentive à moi-même. Décidée à apprivoiser ma personnalité en douceur, et à l'accompagner vers une aire plus claire.

Nous verrons bien où cela nous mène. 
Les pistes qui m'ont amenée jusqu'ici se rejoignent et visent cet objectif constant et essentiel fixé depuis le départ : approcher la sérénité.
Je veux bien me laisser distraire, mais je n'en décroche pas.

Comme la cartouche d'encre avec mon imprimante, je veux devenir compatible à moi-même.
Ne pas faire la mauvaise économie de cette recherche déstabilisante et opaque, parfois.
Je le vis comme une petite aventure, et en espère autant.

Dehors, le vent souffle et les averses griffent les volets fermés.
Un joli temps pour écrire sous la lampe, avec les chiens assoupis à mes pieds.

Belle et bonne nuit à vous. A une prochaine fois, par là...


vendredi 3 février 2017

PAUSE PRINTANIERE




Bonjour !

Un ennui technique mineur me propose l'occasion d'une pause.
Ce petit passage d'avant printemps où j'ai besoin de décanter les miasmes hivernaux m'attrape plus tôt, cette année. Pourquoi pas ?

Je vais me libérer de cette cadence où je m'enferme toute seule. Je reviens à ce "bloc", comme on satisfait une manie exigeante. Je veille maintenant à ne pas me laisser engluer, enliser.
Je ne suis pas sûre de faire jamais le lien entre la "je" qui se lit, et cette "je" qui écrit. 
Je soulève quelques pierres moussues. Elles paraissent bien disparates, et mes chroniques complètement confuses, je le sais. Pourtant, je laisse aller, et j'ai confiance.

Je suis sûre de certains de mes points d'ancrage, revenus dans ces lignes, sous des formes différentes mais cousines. 
Ma souche paysanne, mon appartenance à cette lignée de gens souvent silencieux et austères, j'ai l'envie de l'ouvrir au monde. Ma tentative est humble et ridicule, un peu. Elle ne demande pas plus qu'elle ne promet. 
Ma conviction de partager une intimité universelle avec mes semblables n'est pas innovante. Elle reste néanmoins réconfortante, et m'aide, moi, à ne pas m'isoler dans mon monde étréci.
Ma quête molle mais attentive peut sembler vaine. Elle n'a pour le moment pas mis à jour de révélation surprenante, comme une énigme se dévoile au bout d'une enquête appliquée. Sans doute n'y en a-t-il pas... Qu'importe !

J'ai besoin de laisser décanter les choses, maintenant. Et je le fais de manière plus apaisée. Enfin !
J'ai envie toujours d'observer la nature et les bêtes, et cette constante est sans doute la plus fidèle dans mon parcours.

Voyez, mon triangle basique est tout simple, et pourtant je m'y perds quand-même ! Mazette !!

Vous commencez à me connaître, et vous vous doutez que je reviendrai bavarder ici sans queue ni tête. Nous verrons bien.

Je vous retrouve sûrement un de ces jours, et vous espère contents de vos vies, comme j'essaie d'être contente de la mienne.

Portez-vous bien !

mercredi 1 février 2017

FÉVRIER COMME AVRIL


Bonjour !








Trois images, juste, aujourd'hui.
La journée est trop belle pour ne pas en profiter.

Et j'en ai profité, pleinement... Promenade sur les landes de la corniche, le long de la falaise. La mer, les oiseaux, les petits bateaux !
Un régal, un bienfait.

A bientôt !