vendredi 12 juillet 2019

12 juillet




Vendredi 12 juillet 2019 8h40


Je me rends compte, pour la énième fois, de ma soumission à cette exigence tyrannique de l'écriture qui se montre, plus justement dit que "qui se donne à lire".
Pour la énième fois, je vais tâcher de m'en libérer. Je sais d'expérience que cette résolution faiblit assez vite, mais, sait-on jamais, la dernière faiblesse ne s'annonce pas. On ne sait qu'elle est la dernière qu'après coup, et jamais de façon définitive jusqu'à la fin !

Mon idée est d'écrire, maintenant, puisqu'écrire, je ne me résoudrai jamais sans doute à m'en empêcher, et, d'ailleurs, pourquoi le ferais-je ?, d'écrire, donc, disais-je, des articles mieux construits, en des séquences  plus cohérentes. Hummm… 
Des petits livrets dans le genre de celui sur la châtaigne, que je ne publierai qu'à la fin, ou du moins ce que j'aurais à ce moment là considéré comme la fin. 
Toujours pareil, hein, si j'en suis capable, avide que je suis devenue du regard immédiat des autres. Cette immédiateté dont je suis devenue prisonnière et victime, puisque livrer sur l'instant expose à livrer une spontanéité pas toujours heureuse…

D'un autre côté, penser que l'on peut retoucher à l'envie, corriger ou présenter différemment, en se donnant du temps, me semble aussi un leurre. La tromperie trompe mais ne change pas ce qui a été. L'angle de vision, le décalage dans le temps appréhende autrement et éclaire différemment. Ca peut être bien, aussi, même si dans ma pratique ça n'est pas chose courante.
J'espère encore pouvoir m'amender, m'accroche à cette espérance. Ce n'est pas pour moi un but à atteindre impérativement, juste une expérience, une nouveauté, à explorer, comme un paysage agréable à regarder, parmi tant d'autres.

Je veux ralentir la course de mes petits chevaux débridés. Je ne tiendrai pas toujours la cadence, alors autant revenir au pas avant de se laisser désarçonner.
Un petit canotage sur un lac tranquille satisfera mes envolées passées de pleine mer. L'âge venant, on redescend de plusieurs crans la barre de ses ambitions, de ses rêves de jeunesse. C'est le juste parcours en cloche d'une vie ordinaire.

Mes futures "parutions" devraient être plus rares, mais mieux centrées.
Sauf actualité brûlante à Agorreta… 
Je vais continuer mon voyage au long cours de la châtaigne.
Je vais aussi m'arrêter sur mes expériences personnelles, les revisiter avec un semblant de méthode, pour en tirer, qui sait ? la substantifique moëlle.

Je vais faire ce que tout un chacun fait à ce mitan de vie, regarder en arrière, pour essayer de ne pas se tromper davantage en repartant.
Pas de défi pour moi, ni d'acharnement. Une tentative, mollette, et plaisante.

Ce "bloc" est devenu plus touffu que l'encyclopédie Britannicus, l'érudition en moins.
Il est censé servir de remise à souvenirs, de conservatoire de ces petits moments anodins qui fuient de nos horizons comme le sable fin entre nos doigts.
Evidemment, l'encombrement rend de plus en plus  difficile le repérage de ces moments.
Je ne m'y essaie même plus ! Ou alors par nécessité pratique.
Et puis, quelle illusion, penser que les souvenirs se conservent comme des pâtés en bocaux !
Les souvenirs restent, quand ils le méritent ou le doivent.
Ce qu'on oublie, ce qu'on confond dans une mouvance floutée, autant le laisser se perdre tout à fait.

La facette bien commode de ce "bloc", c'était aussi cette opportunité facile de régler quelques comptes. Cette communication à sens unique, sans contradicteur mais bourrée de contradictions, exsudent les vilenies, sans trop risquer de retours de manivelles. Les possibles commentaires, je ne sais pas où les trouver, et je ne les cherche  pas.
Je babille à guichet fermé, bien planquée derrière mon écran plat.

Pour avoir fait une ou autre incursion du côté de ces réseaux sociaux ouverts à tous les vents, mes interventions  semi guerrières restent bien gentillettes.
Quelle foire d'empoigne, ce Face Book !
Une seule image peut déclencher une avalanche. Peu de texte, quelques mots le plus souvent.
La facilité d'une surexposition risquée pourtant paraît séduisante à la plupart.
On se montre : voyez ma vie.
On cherche l'approbation : ne suis-je pas bien ?
On demande l'appui du groupe : qu'en dîtes-vous ?
On cherche un peu la bagarre, par des commentaires perfides ou carrément méchants.

On règle ses comptes, et on en fait spectacle.

Sous couvert d' "amis", de "j'adore", "j'aime", de "partage", on en met plein la vue et en prend plein les dents. On doit aimer ça...
Je dois avoir l'esprit curieusement tourné. Ne voir que les "zondes négatives".
Tout n'est pas mauvais, là non plus.
Je pense juste que l'humain là comme ailleurs a bien du mal à  faire le tri.

Allez, je brise ici. Et m'en vais balader plus loin.






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