lundi 13 mai 2019

13 mai



Lundi 13 mai 2019 15h



J'attends que le soleil vienne laper mon potager, pour aller y repiquer mes petits plants nouveaux. La récolte ce matin embaumait l'ail frais, l'oignon acidulé, et l'échalote douce.
Je vais rhabiller mes planches saison été.
Je suis bien satisfaite de cet ouvrage de mon homme. Du travail facile, à portée, sans peine et sans fatigue. Une aire réduite, bien suffisante au plaisir du jardinier, parfaitement adaptée à mes ardeurs amollies.

La nature est bien belle ces jours-ci, éclatante et nerveuse d'un vent frais sous le soleil chaud.
La nature nous ménage de petites surprises :
Ici, il  aurait pu y avoir une vidéo, au moins une photo. Oui, il aurait pu… mais non. Un jour, plus tard, peut-être ?

C'était vendredi matin, juste après 7 H. Le ciel gris nous privait du festival de l'aube.
A la place, trois cigognes incongrues dans nos contrées australes arpentaient le champ de maïs, en face.
Mon frère en avait fait un reportage images, et j'aurais bien voulu l'intégrer ici. Ma technique est toujours autant à  la pointe, et, pour le moment, les images ne me parviennent pas…
A défaut, je raconte.

J'en avais déjà vue une, chez cousinou, un samedi matin, à la même heure, en partant pour la jardinerie. La terre n'était pas alors ensemencée. 
Le grand  oiseau blanc était couché au milieu du champ. Fatigué sans doute d'un voyage long.
C'est une curiosité, ces cigognes si près d'Agorreta.
Elles sont familières en Alsace, bien connues aussi dans les Landes, où leurs grands nids chapeautent les caténaires ferroviaires. Le long de la forêt de Rivière, dans les Barthes où je me promenais, j'en ai vues. 
Ici, c'est la première fois.
Les cigognes sont peut être moins vaillantes maintenant ? Elles s'arrêtent avant ? Ou partiraient-elles de plus loin ?
L'écosystème perturbé lui même a-t-il induit des adaptations en chaîne ?
Je n'en sais rien, mais il y a du nouveau par ici, avec ces cigognes posées dans nos champs, après les aigrettes arrivées dans les prés.

J'étais moi-même perturbée par la vision rapportée de ces cigognes suivant les rangs de maïs, becquetant en ligne.
Nous avions les corbeaux noirs et gloutons, pour tirer sur les grains même pas levés.
Si les blanches cigognes s'y mettent aussi, si la blanche colombe devient ennemie, où va-t-on ?
Olivier mieux averti des us et coutumes de la cigogne d'Europe m'a rectifiée dans mes doutes sur le bien et le mal, le blanc et le noir.
La cigogne est paraît-il insectivore : elle déterre et happe les vers, asticots et insectes du sol.
Aaaah, d'accorrrd…

Les choses rentrent dans l'ordre : la cigogne, ce gros ange tombé du ciel, maladroit et dégingandé, ailes ballantes et démarche apeurée, est une volaille amie et partenaire. Elle déparasite la culture. 
Trie-t-elle le taupin du ver de terre bénéfique ?
Il ne faut peut-être pas trop lui en demander, pas plus qu'à moi, de raconter, sans pouvoir montrer !

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