jeudi 2 mai 2019

02 mai



Jeudi 2 mai 2019 12h40

Je me réveille d'une micro sieste d'à peine 10 minutes. J'ai pourtant eu le temps de rêver, pas le temps de laisser le rêve imprimer ma conscience assoupie.

Le sentiment d'urgence me tient, depuis hier, l'urgence à vivre chaque moment, quand le moment d'après est offert, peut-être,  sûrement pas promis.

Hier sur le calvaire en haut de Biriatou, face aux monts ronds et à la mer plate,
face aux paysages étendus, immobiles mais vivants,
face à la douleur de l'absence et à la peur du vide,
face à la peine, à l'effroi,
face à l'injustice d'une mort violente, d'une vie volée,
face à l'horreur d'une mort qui vous cueille en plein vol, 
vous sidère et vous fait plonger dans le néant, 
vous fait tomber en pierre lourde comme l'oiseau fauché dans le ciel haut par une balle perdue,
face au manque d'une chair tiède et animée devenue cendres et poussière,

face au vent invisible, vivant et fort,
face à ce souffle qui étreint et emporte,
emporte nos peines et  les mêle à l'espoir,
pour continuer de vivre, encore, même à demi mort,
pour continuer de se souvenir, quand on ne sent plus,
pour continuer d'espérer pouvoir continuer quand tout paraît perdu.



Je continue, moi, de poser piteusement mes mots sur la désespérance figée par la molécule.
Cette désespérance tenue à distance, tant qu'on le peut, tant qu'elle ne fracasse pas nos vies comme on désarticule un pantin en le jetant contre un mur dur.

je confie mes mots piteux au vent pur, je le laisse enfler encore de son souffle le mien.
Vivante, je fais face à la mort, et m'en sens plus vivante encore.



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