lundi 22 février 2016

DIMANCHE BRICOLAGE



Bonjour à tous !

Ce dimanche à Agorreta, nous avons mis en oeuvre mon petit projet pour l'amélioration des conditions de résidence de mes vaches, tout au long de la saison de pâturage.





La journée s'annonçait bien belle. La lune descendait se coucher sur la baie. Le ciel sombre ne présentait pas de nuages. 








A l'est, un moment plus tard, même perspective lumineuse.
Ce dimanche serait beau, limpide et sans ombre au tableau.











Le soleil levé, bêtes et gens soignés, nous étions prêts à attaquer le chantier :






J'avais à mes côtés mon renfort de prédilection. Karrarro remisé en extérieur, nous pourrions travailler à l'aise :





La première tâche à entreprendre consistait à permettre l'ouverture de la porte métallique  du fond de l'étable, donnant sur le pré. Ce petit débordement de la porte en acier est terriblement tentant pour une vache. Elle va forcément à un moment ou à un autre vouloir s'y gratter voluptueusement le flanc, s'y frotter le front, s'amuser de la sonorité métallique de l'ensemble, et jouer avec, tant et si bien que la pauvre porte finira par céder, dégondée et lamentable. Impossible de laisser cette tentation à portée de mes toutes belles...








Un petit obstacle  bloquait l'ouverture optimale. Oh, pas grand chose... le tuyau d'alimentation en eau de l'étage ! Un peu utile, tout de même, à préserver, quoi !
Le jour où un plombier de passage positionna ce tuyau, j'imagine que la grande porte était fermée. Et que personne ne s'est demandé comment ça donnait quand elle s'ouvrait...
Nous sommes à Agorreta, toujours, et, à Agorreta, chaque jour suffit sa peine. Nous sommes tellement contents de remédier à une panne, que nous ne nous tracassons pas trop de connaître les conséquences futures de nos opérations. Même aussi prévisibles qu'ici !
Non, l'avenir nous paraît regorger de tant d'aléas imprévisibles, que nous mettons dans le même panier ceux là qui coulent de source. Et les traitons avec la même philosophie fataliste, en nous disant que, ma foi, le jour où un os se présentera, nous aviserons !
Et le fait est, jusqu'ici, nous avons toujours, avec plus ou moins de succès, c'est vrai, avisé. Alors... nous continuons de vivre bienheureux et confiants !




Ne croyez tout de même pas que nous sommes complètement béats et imprévoyants ! Non, non non ! Nous sommes capables d'envisager les choses, et d'en préparer l'organisation, avec soin.
Voyez tout ce petit matériel joliment présenté sur notre atelier maison. N'y a-t-il pas là souci d'anticipation ? 

Notre projet de ce dimanche a nécessité un minimum de préparation, quelques achats de petites fournitures et autres . A Agorreta, nous tâchons toujours de faire avec ce que nous avons sous la main. En dernière extrémité cependant, nous sommes prêts à nous résoudre à acheter, une petite bricole ou autre.







En première étape, il fallait donc reculer le tuyau d'eau, et dégager une masse bétonnée au sol.

Quelques coups de burin, deux trois ajustements en finesse, et hop ! notre tuyau reculait suffisamment pour dégager l'embrasure totale. Quel succès encourageant, en ce début de journée !




















Pour la suite des opérations, il fallait dégager toutes pièces susceptible d'être endommagées par une petite troupe de vaches désœuvrées :






Accessoires de la trayeuse, prise électriques et autres objets de convoitise devaient disparaître de l'aire de stabulation libre. Une vache, c'est très curieux, de nature. Très intéressé par tout ce qui peut se humer, se lécher, se pousser ou se tirer. 






Le maître de maison, entre deux déambulations, venait constater l'avancée des opérations.

Notre deuxième étape consistait à baliser l'aire de stabulation. A séparer le fond de l'étable du reste, de façon à maintenir les vaches à l'abri, mais cantonnées dans cet espace réservé.
Ici intervient mon joli portail galvanisé.











Ces matériels d'élevage sont solides et résistants. Leur pose et ajustement demande des outils à l'avenant. De grosses clés, des chevilles imposantes, des tire-fonds de compétition. Ce n'est pas du matériel d'horloger, c'est sûr ! D'ailleurs, à Agorreta, du matériel d'horloger, il n'y en a pas. Nous sommes plus dans le lourd, le gros, le dur !


 


Quelques ahanements plus tard, quelques tâtonnements pour trouver une pierre dure à creuser entre deux sillons de salpêtre tombant en poussière après, notre portail était en place, s'ouvrant et se refermant d'une poussée de petit doigt distrait. Quelle merveille !

Nous attaquions ensuite la préservation des branchements électriques environnants.
A Agorreta, l'électricité  n'est pas plus impeccable que le reste. Elle serait même pire que l'ensemble, ce qui n'est pas peu dire !
L'installation est ancienne, les repiquages et reprises improvisés multiples, les normes complètement exotiques. Je vous l'ai dit déjà, pas un artisan ne franchit notre seuil sans un frisson d'effroi. Et tous essaient de passer au large.
Dieu merci, un mien cousin, brave parmi les braves, accepte de nous dépanner, quand personne de sa spécialité ne le ferait. Que le Seigneur nous le préserve longtemps...

Ce dimanche matin, toujours très volontaire et téméraire, je me suis dit que j'allais enlever le boîtier d'alimentation du concasseur à maïs.


 Vous vous souvenez que je l'avais sorti dans la semaine. J'avais déconnecté le branchement électrique, les doigts dans le nez, sans aucun problème.
Ce boîtier si rondement neutralisé, le débrancher de la boîte qui l'alimentait me semblait très à ma portée.
Première action sécuritaire, j'ai coupé le compteur général. Bien.
Ensuite, j'ai ouvert ledit boîtier, soufflé dedans pour enlever le plus gros de la poussière, et je me suis attaquée à dévisser les dominos. 
Je ne sais pas ce qui s'est passé au juste, mais, à la première vis soulevée, plusieurs fils se sont défaits, et un ensemble hirsute et agressif m'a pratiquement bondi au visage. Tiens donc ! J'étais surprise, et décontenancée, par cet assaut intempestif de câbles en colère.
Bah ! me suis-je dit, qu'à cela ne tienne ! Je vais isoler tout ce que je dois enlever, et rebrancher le reste par couleur. Ça doit aller !
J'ai mis en application, langue tirée et totale concentration mobilisée.
Quand j'ai voulu rebrancher le disjoncteur, le poussoir s'est révolté en un puissant "tchlak" catégorique et brutal. Mince !
Toute penaude, je suis retournée à mon boîtier, j'ai examiné mes branchements, sans comprendre d'où venait le problème. Nous avons à la ferme le "380". Dans ce boîtier, il y avait multitude de fils, moult connections et relais compliqués. Je n'y comprenais goûte, mis à part que ce que j'avais fait n'était pas correct, et que l'installation outrée avait opposé un veto formel.
Le cousin appelé à la rescousse me conseilla d'isoler tous les fils en attendant sa venue, en début d'après-midi. Je convoquai tous les dominos en effectif présents à la ferme, et appliquai la consigne scrupuleusement.






Mes fils hirsutes étaient tous chapeautés en sécurité.
Après le déjeuner, l'homme de l'art rebrancha tout ça en un tournemain, redonnant vie à la trayeuse sinistrée.
Dépitée de ma défaillance, je ne pus que m'incliner, et remercier le sort d'avoir autour de moi des renforts d'une telle qualité.





 Mon aire abritée de stabulation libre est aujourd'hui prête à recevoir son monde.
Les beaux jours venus, mes vaches disposeront de cet aménagement à leur bonne volonté.

Un progrès supplémentaire à Agorreta.  
Un dimanche fertile et distrayant.
Une installation électrique qui a failli flamber...

Encore une fois, à Agorreta, nous sommes passés à côté du pire. La chance nous a préservés, du mauvais sort et de notre propre maladresse.

Alors, pourquoi s'en faire plus que nécessaire ? Nous n'éviterions pas tout à essayer de tout prévoir. Et nous vivrions bien moins bien, si nous perdions notre belle confiance en un avenir amical et bienveillant.

Un bien beau dimanche, et une encore jolie satisfaction, d'avoir mené à bien ce petit projet, modeste et optimiste.

Je vous retrouve bientôt. Pour vous récapituler la fin de mes travaux de peinture dans la vieille ferme. J'en suis venue à bout. Jusqu'à la prochaine fois, quand Agorreta vivante fissurera de nouveau de ses vieux murs de pierres.


A très vite !

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