lundi 8 février 2016

CHEMIN DES CRÊTES : ÉTÉ 2004




Suiveurs des aventures du Chemin des Crêtes, bonjour, et bienvenus aux promeneurs en ces pages !





Les turbulences météorologiques annoncées semblent loin de nous, sur Agorreta, ce matin.
Les irisations rosées parlent quand même de risques pluvieux. Les augures sont certes sympathiques, mais pourraient s'assombrir...




Côté sud d'ailleurs,  les roses bistrés s'accentuent, derrière les Trois Couronnes.

Les boules de gui perchées en parasites hautains sur les silhouettes élevées des acacias ponctuent le ciel de leurs noirceurs piteuses.











Le long Jaizkibel  connait les tempêtes, passées et à venir.
Il sait faire le dos rond.
Pas d'inquiétude inutile sur ce paisible flanc.

Les alarmes anticipées sont fatigues et pertes d'énergie.
La lourde et ancienne roche ne se laisse pas prendre à ces pièges mesquins, dans sa grande sagesse...





Sur le Chemin des Crêtes, été 2004, la pause du début d'année a reposé les troupes.







En ce début d'été, les braises couvent toujours sous les cendres tièdes.
Notre grand projet est en suspens, mais, dans nos têtes, nous n'avons pas renoncé.
Nous irons jusqu'au bout, cela prendra le temps que cela prendra !

Le frérot aîné continue l'aménagement de la parcelle. Les apports de terre sont ralentis, mais pas arrêtés. Notre opiniâtreté nous maintient le front haut. Nous n'avons pas capitulé. Nous continuons, et continuerons jusqu'au terme de notre entreprise.

La mairie, étonnée peut-être du calme apparent sur le Chemin des Crêtes, nous fait un discret appel du pied.
Je vous l'ai dit, ce grand Boyé, géant dans un bureau trop petit pour lui, manque de distraction, parfois.  Ce début d'été 2004 ne doit rien lui amener de suffisamment divertissant...

Il se fend d'une petite missive à notre intention. Comme le vieux matou taquine du bout de la patte aux griffes rentrées la souris immobile :






Tiens, je m'aperçois seulement maintenant d'une erreur de ma part : le petit nom du grand Boyé, c'est Jean-Bruno, et non Jean-Dominique... J'avais adouci inconsciemment tout ces B aboyeurs en un D mouillé et affectueux !
Comme quoi, au fond de moi, je lui garde amitié, à cet homme...


Et quel humour ! Notez le choix délicat de chaque mot, ce conditionnel doucereux et aussi malicieux qu'un clignement de paupières appuyé. Non, vraiment, ce Jean-Bruno, faute de Dominique, est une personnalité bien attachante !

Je ne résistai évidemment pas longtemps à cet appel du pied. Vous me connaissez :








Je saisis immédiatement l'occasion de repartir en croisade.

Je ratissai au plus large, par souci d'efficacité.

Le temps de repos avait à mon goût assez duré.
Il fallait maintenant redevenir actif, et relancer la machine.

Mon petit courrier empoisonné mit comme prévu le feu aux poudres.


Les voisins s'alarmèrent comme un seul homme.

Leur réaction ne se fit pas attendre.
Ils ne vinrent pas nous voir, non. Evidemment, non...

Ils repartirent à l'assaut des autorités, mairie, polices, et tutti-quantti...

Ils se voyaient revenus une année en arrière. Les affres d'alors, dont le souvenir s'assoupissait à peine, revinrent assaillir leur imagination craintive.

Nous étions prêts à ferrailler, de nouveau, de part et d'autre...





Nous, les paysans, avions avancé. Nous voulions arriver au bout.

Notre entêtement ne s'était pas assagi.

Tels les augures de ce matin, notre projet gardait toutes ses potentialités vives.


Nous avions appris à attendre, à temporiser, à concilier... les conciliables.

Les inconciliables, nous en faisions notre affaire !







Au plein été 2004, comme les révolutionnaires s'emparant de la Bastille, nous reprîmes les choses en main !


Je vous termine ce petit conte rural bientôt.

J'entends pour aujourd'hui les premiers souffles du vent agiter l'ambiance trop calme de ce matin.
La tempête s'approche. Nous l'attendons. Comme le Jaizkibel, nous allons tâcher d'esquiver, faire le dos rond.
Et espérer avoir suffisamment ployé pour ne pas nous laisser briser, et avoir la force et le courage de tenir encore, et encore !



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