Amis
du potager au naturel de Lafitte, bonjour !
Nous
sommes à la jardinerie en pleine opération sapins de Noël. Ça sent la résine,
les sapins ont investi la pergola. Les enfants regardent les grandes
silhouettes dressées devant eux et s’émerveillent déjà à l’idée de leur beau
sapin richement décoré. Petits et grands ont l’esprit à la belle fête et toute
l’équipe partage ce moment chaleureux dans une ambiance détendue. Les uns
enlèvent les filets qui protègent les sapins pendant leur transport jusqu’à
nous, d’autres préparent les bûches. Vendeurs et clients se croisent en tâchant
d’éviter la caresse parfois un peu brutale d’une flèche de sapin en voie d’être
enfilé dans la machine à filet. Les familles repartent, leur beau sapin dans
les bras et des idées de fête plein la tête.
Le
soir tombe tôt et nous sommes nous aussi sensible au charme des illuminations
de Noël.
Le
potager endormi dans la pénombre se laisse oublier. Comme je le disais la
dernière fois, quelques travaux de nettoyage, la vigilance en cas de gelée, et
pas grand-chose de plus.
Par
contre, il faut veiller quand même à la bonne conservation des récoltes engrangées.
Si
l’on a choisi de faire les choses dans la tradition, les caves et greniers sont
pleins de pommes-de-terre, de citrouilles, de piments, d’aulx, oignons et
échalotes séchées.
Nos
maisons modernes sont moins bien pourvues que les habitations plus anciennes
pour ces conservations hivernales. Mais il y a quand même moyen de garder les
tubercules, légumes et fruits dans de bonnes conditions.
Vous
devez d’abord déterminer quelles sont les pièces à températures les plus
constantes. L’aération doit y être suffisante, la luminosité faible mais sans
tomber dans la pénombre complète. Il doit y faire bon mais pas chaud non plus.
Un garage exposé au nord avec une ventilation correcte, une cave pas trop
humide avec une ouverture au jour, un grenier suffisamment haut pour éviter les
trop grands écarts de température, les possibilités sont multiples.
Vous
pouvez très bien suspendre vos tresses de bulbes potagers dans la cuisine,
agrémenter la décoration en y exposant les piments séchés de couleur vive,
laisser un potiron sur une étagère ou sur un coin de comptoir.
L’important
est de surveiller de temps à autre l’évolution de vos récoltes.
Nous
avons parlé des pommes-de-terre qui germent. Si vous n’y prenez pas garde, les
tubercules vont émettre des pousses, des petits germes qui s’étireront en
cherchant la lumière. Evitez donc de stocker vos patates dans le noir.
Régulièrement, contrôlez leur état végétatif. Il ne faut pas les avoir
empilées. L’idéal est de les déposer sur des planches propres, et d’enlever au
fur et à mesure les pommes-de-terre abîmées. Une fois par mois environ, vous
ferez une tournée d’ « égermage ». Je ne suis pas bien sûre de
la correction du terme, mais vous m’avez compris. Il faut délicatement ôter les
petits germes naissants. Prenez simplement la patate dans votre paume et faite
la tourner doucement. Les germes se détacheront très facilement et votre
tubercule conservera en lui sa substance. Sans ça, les germes, il en sort
plusieurs par pommes-de-terre, se nourriront de la chair et videront le
tubercule qui se fripera lamentablement. Au bout de quelques semaines, votre
belle récolte de pomme-de-terre se transformera en un enchevêtrement
inextricable de pousses tortueuses entremêlées.
Si
vous voulez replantez vos propres pommes-de terre, par contre, vous devez
sélectionner les tubercules bien sains. Pour le calibrage, sachez que les
petits tubercules émettront moins de germes, tandis que les gros en
foisonneront. Le résultat sera que les petits tubercules replantés produiront
donc moins de pommes-de-terre, mais plus grosses. Le calibre de la
« génération » montante est donc inversement proportionnel à celui de
la « génération parentale ». Ce vocabulaire est totalement
inapproprié mais je suis sûre que vous me suivez bien.
Pour
replantez l’ail, évitez d’utiliser la gousse-mère », au centre de la tête.
Elle s’est épuisée à la multiplication et sa pousse sera invalidée d’autant.
Cicatrices de la citrouille |
On
peut également repiquer l’oignon qui a redémarré en végétation, si on le fait
quand le bulbe originel n’est pas tout a fait vidé. La pousse en elle-même est
très parfumée et la tentation est grande de l’utiliser telle qu’elle.
Pour
les courges, vérifiez régulièrement qu’elles ne s’affaissent pas. Une trace
d’humidité sous elles doit immédiatement vous alerter. Une tâche sur la peau
est tout aussi suspecte. Passez votre main sur les flancs du fruit et
assurez-vous de sa fermeté. Tout signe de mollesse doit être une alerte et vous
devez aussitôt consommer ce qu’il reste de bon.
A
ce propos, vous vous souvenez peut-être de cette courge, fille de notre
citrouille de 200 kg exposée à la jardinerie l’an dernier. Je vous avais conté
comment elle avait été mordue par ma vache « Pintta-Mona ». J’avais
craint que cette blessure ne lui soit fatale, et je la couvais d’un œil spécialement
vigilant. Figurez-vous que ma vaillante citrouille a surmonté haut la main ce
traumatisme effroyable ! Non seulement elle n’a pas sillé d’un poil, mais
en plus elle a trouvé en elle la ressource de cicatriser la plaie en une
épaisse boursouflure claire et solide. Comme quoi, on dit de quelqu’un
d’apathique qu’il ressemble à un légume un peu légèrement ! Parce-que,
tout légume qu’elle soit, ma citrouille a fait preuve de courage et de ténacité
face à une adversité bien réelle et tangible…
"Pintta Mona" et sa voisine de Box |
Regardez-là,
imperturbable et sereine, avec sa blessure guérie. Voyez aussi la coupable
« Pintta-Mona », pas plus taraudée de culpabilité que ça ! Au
passage, je vous montre aussi sa voisine de box, une petite miraculée dont je
vous dirai des nouvelles à une autre occasion, si ça vous intéresse.
Prenons-en
de la graine et sachons nous aussi cicatriser nos plaies grandes et petites
sans nous laisser déborder par des émotions dévastatrices et stériles !
Allez,
amis du potager, sur ces saines recommandations, je vous laisse à la
préparation de vos fêtes et vous souhaite chaleureusement de partager en
familles tous les beaux fruits de votre travail au potager.
M.louise, en ce gris samedi 6 décembre 2014.
Là, nous y sommes.
La ferme Agorreta s'invite à la jardinerie.
Je commence à fusionner mes deux univers.
A rassembler les satellites de mon petit personnage.
Toujours en solitaire, et, pourrait-on dire, plus que jamais.
Je suis devenue totalement autonome dans la rédaction et l'illustration de mes blogs.
J'ai entamé celui-ci, j'y prends de l'aisance.
Je deviens frénétique, quand je commence à écrire, et j'ai du mal à abandonner le clavier.
Au magasin, il faut que je me gourmande, pour ne pas m'oublier trop longtemps dans mes chroniques, au détriment du reste du travail...
Les journées raccourcissent. La lumière se fait plus intense d'être écourtée.
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