vendredi 30 septembre 2016

LE POTAGER D'AGORRETA : AOÛT 2016

SAMEDI 27 AOÛT 2016


REGAIN ?




Bonjour à tous !

Après ce long silence de six mois, je reviens vers vous.

Nous nous sommes quittés au moment où les travaux de notre jardinerie nous mobilisaient en plein :






Notre petit coin potager au fond de la pépinière n'est plus, aujourd'hui.

Si vous venez nous voir régulièrement, vous avez pu apprécier le changement dans notre aire extérieure.

Changement profitable et bénéfique, avec un gain de confort tellement appréciable pour tous, clients et travailleurs...


Nonobstant, notre petit coin potager nous manque un peu. Du moins, à moi, votre fidèle serviteur, il manque... beaucoup !

Je ne voudrais pas m'avancer prématurément. 
J'ai appris durant mes longues années de jardinage qu'il faut savoir attendre son heure. les maturations ne se précipitent pas, comme des génisses au portail. Non, il faut laisser les idées faire leur chemin, pour leur donner la meilleure chance d'aboutir.

Ma nature est un peu fougueuse, je l'avoue.
je suis bienheureusement entourée de personnes plus sages, ici à la jardinerie, comme ailleurs, Dieu Merci !

Tout de même, je sens poindre comme le début d'une nouvelle ère, à la pépinière.

Nous arrivons à la saison automnale. Je ne vous apprends rien.
Chez Lafitte, nous continuons de vous proposer dans la tradition des arbres fruitiers en racines nues.
Pour pouvoir présenter ces arbres, il faut prévoir de les mettre en jauge. Vous me suivez ?
Ces jauges comme celle dans laquelle nous avions à l'époque installé notre potager...

Ah ! Oui, oui, oui...
Puisqu'il nous faut envisager de créer un espace idoine à la bonne conservation de nos fruitiers en racines nues, je me disais, comme ça, sans penser plus loin, vous vous en doutez bien :

Tiens, puisque nous allons refaire des jauges, pourquoi ne pas en consacrer une petite, même toute petite, à quelques cultures vivrières, telles celles pratiquées dans notre regretté potager au naturel ?

Une idée, comme ça.
Je dois encore obtenir l'approbation de l'ensemble de notre équipe. Nous pratiquons chez Lafitte la démocratie participative. 
Il me faut convaincre largement pour pouvoir mettre ce joli projet en marche.

Si, de votre côté, vous adhérez, je lance la souscription.
Pas d'argent en jeu, ici. Juste vos avis.
N'hésitez pas à vous manifester sur notre site, et à encourager cette petite idée, si elle vous plaît !

J'aurai plaisir à vous retrouver, en ces pages ou à la jardinerie, quelle que soit l'issue de cette humble initiative.

A bientôt, et que la fin d'été vous soit douce !





LE POTAGER D'AGORRETA : FÉVRIER 2016



Bonjour tout le monde !


Nous nous rapprochons du point de convergence.
Forte des enseignements de jean-Michel, je maîtrise parfaitement à nouveau la technique Gegel. 
Et je peux vous proposer en lecture et pâture, les quelques articles de cette année 2016.
L'année pour moi du changement, de la révélation, de la réunification harmonieuse de tous mes lambeaux douloureusement isolés jusque là.
D'une douleur tue et ignorée. Pour le coup, pas douloureuse du tout !
C'est l'un des avantages de ces périodes "mutatoires", d'en ignorer le sens final.  On, évolue et on se transforme, sans le savoir, comme Mr Jourdain faisait de la prose, sans le vouloir...

Allez, on parcourt tout ça, et on rassemble :



MARDI 9 FÉVRIER 2016


PERIPETIES A LA JARDINERIE



Bonjour à tous les suiveurs de notre Potager au naturel de chez Lafitte !

Je viens vous tenir au courant des derniers développements de notre potager.
Vous le savez, nous n'avons pas renoncé à ce petit coin de nature au fond de notre pépinière...

Nous le préparons, pour le moment. 
Voyez plutôt :






ET LE CRIC FIT CRAC !!



Je vous raconte notre péripétie de la matinée, ici, à la jardinerie.

Vous le savez, ou pas, nous sommes en travaux depuis une bonne semaine.
Nous refaisons le revêtement de la pépinière. Nous avons détruit les jauges en bois, ces grandes jardinières remplies de terreau où nous présentions notre choix de plantes à vendre.




 

Nos équipes de Lafitte Paysages sont parfaitement outillées pour ce genre de travaux d'envergure.











Le démontage des jauges a été rondement mené. Les rondins de bordure empilés en petits tas, rapatriés pour recyclage, attendaient sagement.

Le réverbère sentait venir la marée mauvaise.

Nous l'avons lui aussi conservé, pour éventuel usage ultérieur.

Je vous le dis, Lafitte et Agorreta, même combat !






A grands coups de pelleteuse, le travail avance bien vite.

Notez cette coquette muraille de Chine version Laffitesque, rondement alignée le long du périmètre en chantier.








Dans la jauge dédiée au potager naturel, les fèves et petits-pois fleuris, délicats et touchants dans leur vulnérabilité, n'ont pas ému grand monde.
Ils ont suivi le train en marche...


Ce matin, à mon arrivée, je constatai une petite curiosité, une anomalie, une incongruité :
Notre petit élévateur maison, un engin un peu ancien, semblait en mauvaise posture.
Il était seul, au fond de la pépinière, embourbé dans un endroit gravillonné. Mince...
En principe, notre élévateur dort dans la réception, à l'arrière du magasin. Il en sort pour décharger les camions venus nous livrer de la marchandise.
Il n'a pas grand chose à faire dans la pépinière, même en chantier...
Quelle aventure l'avait mené jusque là ? Quelle distraction, quel détournement de fonction ?
Inutile de vouloir creuser la question. Mieux valait garder les forces pour creuser... sous la machine, le gravillon méchamment amoncelé sous le carénage massif.
La bête est lourde, plus de deux tonnes au garrot. 
Avec deux ou trois collègues jeunes et vigoureux, pourtant, nous ne sommes pas parvenus à le sortir de là.
Nous avons bien essayé de le hisser avec le cric de notre fourgon.
Nous comptions sur cette jolie dalle bétonnée pour nous servir d'appui.
Le fait est, la dalle a tenu. 
Le cric, lui, a fait... crac !!
Bien...
Le tractage par le fourgon maison n'a rien donné de mieux.
Les environs étant minés par des zones gravillonnées, fourbes et traîtresses, nous étions un peu empêchés dans nos mouvements.
Finalement, nous nous sommes résignés à demander un prompt renfort.
En la personne d'un remorqueur de belle corpulence :
Je ne vous dis pas la manœuvre pour introduire ce monstre dans notre petite pépinière !
Nous avons la particularité chez Lafitte d'avoir une réception exiguë.
 Demandez au premier livreur arrivé chez nous ce qu'il en pense ! Nous partageons notre cour arrière avec les établissements Labruquère. L'aire de réception marchandise ressemble à un sas, long et étroit, où il faut louvoyer entre les fourgons, les palettes et autres obstacles de toutes sortes et tous gabarits.
Les portails ne sont pas excessivement larges, eux non plus. Remarquez, depuis le passage du remorqueur de ce matin, l'un deux a pris un bon  mètre d'ouverture supplémentaire... Bah ! ça nous fera l'occasion d'en mettre un neuf, celui-ci datait un peu...

Imaginez donc, ce remorqueur imposant, cet éléphant arrivé dans un magasin de porcelaines...
Le chauffeur, adroit, certes, était perplexe. Le  gaillard chevelu et barbu à la droite sur cette photo se voyait mal engagé dans cette galère... Un agacement grandissant le gagnait. Il en devenait nerveux.
Avec l'équipage gouverné entre ses mains, nous aussi, nous devenions nerveux, et passablement inquiets !
Nos collaborateurs à pieds esquivaient comme ils le pouvaient la grosse mécanique en marche.
Finalement, le remorqueur fut rendu sain et sauf, sans faire de victimes collatérales sur la scène du délit :


Le grutier avait repris ses nerfs. Avec maestria, il accrocha délicatement notre élévateur en péril, le souleva avec douceur, et le hissa sur la terre ferme.
Une opération respectueuse, et émouvante.
Nous assistâmes à l'opération, le cœur serré de voir notre  vieil engin en si mauvaise posture.
Plus de peur que de mal au final.
L'élévateur a retrouvé son logis, sain et sauf.
Les grutiers sont rentrés dans leur repaire, prêts à ressortir pour une autre intervention de sauvetage.
Et nous, nous nous sommes divertis sur notre lieu de travail, encore une fois.
A la jardinerie Lafitte, chaque jour est une petite fête !

LE POTAGER D'AGORRETA : DÉBOIRES ET SATISFACTIONS



Bonjour à tout visiteur en ces pages !

Nous terminons aujourd'hui le volet 2015 de ce potager d'Agorreta, chez Lafitte.
Confusion dans l'espace-temps, où les moments et les lieux se répondent et résonnent en échos hétéroclites et pourtant convergents.








Nous vivons toujours ces journées magnifiques et idéalement automnales.

Jean-Michel, mon patron et néanmoins ami, a levé mes difficultés avec Gegel, en un tournemain. Là où je soupçonnais maligne intervention, il n'y avait que maladresse. Bien.
J'admets mes faiblesses et ma nature encore trop suspicieuse.
Seul, le résultat m'importe. 
J'ai re-parcouru cette série d'articles sur mon potager Bayonnais.
Avec plaisir, et émotion, j'ai retrouvé tous ces moments apaisés et joyeux.
Tous mes thèmes récurrents et sans fond ni fin.

Toute une congruence autour de la nature, comme elle se révèle à moi à travers mes quelques bêtes.
Pour approcher timidement le genre humain. Ce genre qui est le mien et duquel je me suis longtemps sentie spectatrice humble et réservée.
Jusqu'à tout dernièrement...

L'année 2016, nous la revisiterons maintenant. En nous approchant de cette "révélation" qui m'est venue. Plus magique qu'une découverte, fortuite et inespérée comme une apparition presque divine.

Allez, je m'emballe !

Revenons à nos basiques, en un tour d'horizon prosaïque et local :





A Agorreta, cette année, mes cultures se sont méchamment enherbées.
La sécheresse, les chaleurs brutales, ont malmené mon choux-navet. Il est atteint d'un sale champignon dans le sol. Des tâches décolorent son feuillage et sclérosent la plante entière.
Ça alors ! Après toutes ses heures de sarclage, d'éclaircissage, après toutes ces semaines de veille constante et assidue, patatras ! Le rutabaga s'étiole, miné par une sale maladie incurable !
Navrant, désolant, rageant, mais... inéluctable.
J'ai déjà connu et subi le phénomène, toute aussi désolée et impuissante.

Dieu merci, la betterave tient le choc. A la faveur des dernières pluies, elle a refeuillé, et allongé hors de terre d'honorables fûts orangés. Mes vaches auront au moins ça à manger...







Les courges et citrouilles accusent le coup, elles aussi, de cette saison rude : les fruits sont petits. Pas de phénomènes cette année :




Il faudra faire avec le souvenir du passé... l'année dernière.











Heureusement, mon potager, lui, fait plaisir à voir.
Les pois tracent le sillon, et les fèves crèvent la terre avec vigueur.
J'y puise réconfort et satisfactions. J'y trouve la force de laisser l'adversité glisser de mes épaules sans les faire baisser.

Mon vieux père, voyant mon chou fourrager s'étioler, m'accuse d'avoir par distraction aspergé de désherbant ma planche. Il le voit bien, soutient-il, ces rangs ont été "brûlés". Il me rejette sur le dos une faute lourde et fatale.
Tous mes arguments de défense ne le font pas changer d'avis. Je me suis lourdement trompée,  et je ne veux pas le reconnaître.
Il m'a tenu le même discours les années précédentes, quand le même phénomène a malheureusement produit le même résultat.
La terre d'Agorreta ne peut pas être infectée. C'est moi qui suis mauvaise  !
Tiens donc ! J'ai beau lui  montrer mes choux du potager, en plaine forme, eux, et arguer des mauvaises herbes aucunement affectées, elles non plus.
Rien ne convainc ce vieux têtu, et son obstination m'horripile.
Comme si je n'avais pas assez de ma déconvenue, il me faut donc endurer en plus cette injuste condamnation !

Ah là, là ! Je le sais. Je ne ramènerai pas mon vieux père à la raison. Il gardera son idée, et n'en démordra que de façade.
Laissons ça de côté, et ne nous fatiguons pas davantage à vouloir changer ce qui ne peut l'être !






Je m'emplis les yeux au retour de mon potager du spectacle doré de la baie tranquille.







Le bleu volubilis prospère au pied du hangar et dans ma tête.






Et mon vieux père sourit de me faire enrager.
Gegel le perfide ne l'était peut-être pas.
Celui-ci ironise et malice en sourire, le vieux bougre !

Je viens de lui. Je suis telle aussi...

Bonne fin de semaine à vous tous, et à bientôt !

jeudi 29 septembre 2016

LE POTAGER D'AGORRETA : DÉCEMBRE 2015


LE POTAGER QUITTE LA SCENE



Bonjour à tous les suiveurs de notre potager au naturel !







En cette période de fêtes de fin d'année, je viens à vous avec une nouvelle un peu triste...
Je sais, on ne devrait pas être triste, le jour d'un réveillon de Noël. Pardonnez mon décalage.

Notre potager ne passera pas le printemps. Nos petites plantations, nos fèves généreuses, nos plants d'ail, toutes ces promesses seront avortées. Quel dommage...

Mais bon, allez, je ne veux pas vous laisser plus longtemps dans cette tristesse. Toutes ces destructions sont pour la bonne cause.

Nous allons réaménager notre pépinière, avant le prochain printemps. Ca, c'est une bonne nouvelle, n'est-ce pas ?
Nous allons avoir une surface toute neuve, toute lisse, pour mieux vous présenter notre gamme de végétaux. 
Si vous connaissez notre jardinerie, vous déplorez comme nous les quelques nids de poule où les roues de nos chariots se bloquent si désagréablement.
Et bien, ce sera fini ! Vous pousserez votre chariot garni comme sur du velours ! Quel changement bienvenu, n'est-ce pas ?

Tout ça est prévu sur février.  Nous connaîtrons ensemble une période de chantier, comme nous en avons déjà eues à la jardinerie. Ça bouge chez Lafitte !
Notre petit potager fera les frais de ce projet. On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs !

Je vous fais donc pour la seconde fois mes adieux, après ceux de l'automne.
Nous sommes ici comme les grandes divas, qui disent adieu sur scène, puis reviennent.

Peut-être vous présenteront nous un autre potager, différemment, nous y réfléchissons.

Merci de nous avoir suivis durant ces deux années. Nous avons été heureux de vous accompagner dans vos travaux potagers.
Rassurez-vous, nous serons toujours là pour vous conseiller utilement.
Vous viendrez à nous dans de meilleurs conditions, et notre offre sera plus attractive encore.

Nous vous attendons avec plaisir, et vous souhaitons de passer de très bonnes fêtes de fin d'année !



LE POTAGER D'AGORRETA : FIN NOVEMBRE 2015



UN DIMANCHE CHEZ LAFITTE




Suiveurs de ce blog du potager au naturel de Lafitte, bonjour !

Ces jours sont frappés de l'horreur d'attaques terroristes abominables. La violence aveugle, la folie terrifiante, le drame sans rime ni raison pour des victimes absolument innocentes et tombées sous le coup d'un arbitraire impossible à comprendre.

Pourtant, pour la plupart d'entre nous, le saisissement  passé, nous reprenons le cours de nos vies sans y changer grand chose. Et cela doit être ainsi, sans doute. Même si l’égoïsme individuel  se cache mal derrière les revendications justes de ne pas plier sous la menace injustifiable.

Nous ne sommes pas là pour polémiquer sur les enjeux et conséquences de ces actualités. Nous n'en avons pas la compétence, et encore moins la science.
Nous partageons l'affliction de ceux dont la vie s'est brisée vendredi soir, de loin, parce-que la nature humaine s'émeut difficilement de ce qui ne la frappe pas dans sa chair.
La conscience collective est alertée,pourtant, et l'expectative en éveil.

Chez Lafitte, ce magnifique dimanche fait suite à un magnifique samedi.

Je  vous montre en titre le ciel, hier soir, vu depuis le bureau de la jardinerie.
Je vous en parlais dans mon dernier article. Ce mois de novembre est un véritable et fantastique régal, pour qui veut bien se donner la peine de lever les yeux, simplement.






Notre potager se porte à merveille. Il profite à plein des bienfaits de cette arrière saison si clémente.
Notre dispositif anti-moineaux n'est pas totalement efficace. Ces sales oiseaux continuent d'écharper les feuilles tendres de nos pois à peine sortis de terre.
 Les mouvements des scintillants les dérangent à peine ! 
derrière, les fèves, plus dures et moins appétissantes, ignorent cette souffrance pourtant toute proche.
C'est la dure loi du potager, où chacun mène son propre combat, sans prendre garde à la difficulté de son voisin.

Nous connaissons dans tous les secteurs de la jardinerie, ces côtoiements tragi-comiques.
L'un se débat dans les affres du doute et de l'inquiétude inconfortable, quand l'autre poursuit sa tâche sans y prêter attention, ni offrir assistance, évidemment !
Pas par indifférence ou méchanceté, loin de nous ces vilenies... non, non, juste par ignorance, manque d'attention coupable... mais pas responsable !

Cette après-midi, une illustration parlante de ces décalages nous a intéressés.
Je vous raconte :

Nous avions entrepris de remplacer les pots plantés de pittosporums placés de part et d'autre de l'entrée de la jardinerie.
Nous avons choisi de présenter une fort jolie variété de véronique, à port compact, d'un coloris vert grisé. Quand vous viendrez, vous vous rendrez compte par vous-mêmes.

Nous acheminions les nouveaux contenants garnis de leurs plantes à travers la serre. Notre convoi était trop large pour passer entre les caisses, et sortir, par la sortie, donc.
Nous nous présentions à l'entrée du magasin, à contre-sens, pour arriver sur le parking.





Je vous situe ici la scène de "l'évènement" du jour;

Arrivant sur le site, nous voyons une jeune femme, nourrisson dans les bras, et landau encombrant devant elle.
Elle a poussé le landau sous les languettes rouges, en direction de la porte vitrée, et essaie de se faufiler dans le tourniquet à contre-sens.
Faisant ainsi fi de notre écriteau interdisant le passage dans ces conditions.

C'est une jeune femme au demeurant charmante,  encombrée, penaude d'être prise en défaut, mais bien décidée semble-t-il à mener son projet à terme, à savoir, sortir par l'entrée.
Mon collègue, dont je tairai le nom pour ne pas offusquer rétrospectivement une sensibilité sur le moment défaillante, s'approche de la délictueuse, et lui enjoint de rebrousser chemin. Il joint le geste à la parole, en ramenant le landau du bon côté de la barrière.

La jeune femme s’exécute,  son bébé toujours dans les bras, et s'éloigne dans le magasin, guidant tant bien que mal son landau vide.

Mon collègue, inébranlable, corseté dans le sentiment d'avoir fait son devoir, d'avoir fait preuve, en ces temps où l'on fustige le manque de fermeté de nos dirigeants politiques, d'une rigueur exemplaire dans l'application des bonnes règles de circulation de la jardinerie, s'apprête à déplacer le tourniquet, pour que nous puissions sortir, avec notre convoi volumineux.

L'incongru de la situation lui saute alors aux yeux. Nous allons faire en toute impunité et en nous donnant largement les moyens de le réaliser confortablement, ce qu'il a interdit une minute avant de façon inflexible, totalement hermétique à la détresse d'une pauvre jeune maman en peine.
Confus et rattrapé par une fine sensibilité dont il est pourtant coutumier, il n'ose pas s'avancer sur le parking, au risque d'y croiser la jeune mère dûment sortie... par la sortie, elle !

Nous attendons, partagés entre rires et désolation.

Et qui voyons-nous se présenter à l'entrée, pour le coup ?
Notre jeune maman, toujours lestée de son nourrisson, et poussant devant elle son landau vide...
Ca alors, elle revient...
Le tourniquet devant elle est largement ouvert, offrant un passage on ne peut plus commode. Elle pourrait y passer sans encombre.

Nous attendons toujours, avec nos plantes en pots sur la palette, que le passage se dégage.
La jeune mère va passer, pensons-nous, elle a du oublier quelque chose et elle revient le chercher. Bien.
Là, la scène devient étrange, surréaliste, incompréhensible à notre entendement :
La cliente glisse le landau sous les plaquettes rouges. Elle tient toujours son enfant dans les bras, et manœuvre difficilement. Elle contourne le pilier métallique, revient en arrière, tire d'un côté, pousse de l'autre.

Interloqués, nous la regardons faire, s'empêtrer, quand elle pourrait royalement utiliser l'accès proposé.

Pour finir, elle rebrousse chemin, et ressort... par l'entrée !

Nous sommes dubitatifs, partagés entre rires et questionnements devant un si étrange comportement.
Renonçant à trouver le fin mot de l'histoire, nous nous occupons finalement de remplacer nos pots, commentant sans avancer dans la résolution de l'énigme cette étrange affaire.

Nous aurons tout de même l'explication un moment plus tard. Notre troisième collègue, préposée en ce dimanche à l'accueil, a recueilli les doléances de notre intrigante jeune femme.

En fait, elle avait fait une première "entrée" avant notre arrivée sur les lieux. Son bébé était alors installé sur le landau. Elle avait fait passer ce landau sous les languettes rouges.
Après coup, elle se demandait si l'une de ces languettes n'avait pas heurté la tête de son enfant. Et s'inquiétait, bien légitimement, n'est-ce pas ?
Nous l'avions vue lors d'un deuxième passage, où elle voulait s'assurer que son inquiétude n'était pas fondée, à savoir que les languettes n'avaient pas pu heurter le front de son bébé assis dans le landau. Ne voulant pas risquer un nouveau coup, elle faisait son "test" avec le landau vide, son tout petit dans les bras.

Sous ce nouvel éclairage évidemment, l'affaire prenait une tournure bien plus claire, et l'inquiétude maternelle de la jeune femme méritait respect et compassion.
Quand de notre point de vue ignorant nous n'éprouvions qu'étonnement amusé et incompréhension.

Ainsi vont parfois les choses. Mal éclairées, elles nous trompent et nous réagissons de façon totalement inappropriée.

Au final, le bébé se porte tout à fait bien, La maman est rassurée, et nous aussi.

Bonne fin de dimanche à vous, et ouvrez bien les yeux sur les motivations de vos contemporains. ca aide à comprendre, souvent...

LE POTAGER D'AGORRETA : NOVEMBRE 2015


ETE DE LA SAINT MARTIN




Amis du potager au naturel de Lafitte, bonjour !

Nous vivons des journées magnifiques. Les cieux nous régalent matin et soir de couleurs fantastiques. Des roses doux, des ors fulgurants, des rouges incendiaires, irisations évanescentes, spectacles incomparables à la portée de tous ceux qui veulent bien lever les yeux.
La beauté nous est offerte en grâce, en cette arrière saison exceptionnelle.

A la jardinerie, le travailleur en extérieur respire avec gratitude cette douceur inattendue.
Hier et aujourd'hui, à la mi-journée, nous dépassions les trente degrés au soleil !
Difficile de se croire à la bientôt mi-novembre...
Réjouissons-nous simplement, et savourons ces bienfaits comme un véritable cadeau.

Nos bulbes potagers planté il y a quinze jours à peine, ont bondi hors des sillons.







Petit-pois, fèves, aulx et échalotes sont déjà sortis de terre. La levée est très rapide, stimulée par ces températures élevées. J'ai distribué de l'engrais organique, en plus de celui que nous avions enfoui avant le bêchage.
Il faudrait que les plantules durcissent avant les froids. Sans cela, les jeunes pousses risquent d'accuser le coup...
Souvenez-vous, l'année dernière, ce fût exactement le même parcours. Départ en flèche, puis, à la première gelée, les tendres feuilles des fèves avaient ployé lamentablement, au point de compromettre la future formation des cosses à graines.

Nous verrons bien ce qu'il adviendra cet hiver. Nous ne pouvons de toute façon pas y changer grand chose, n'est-ce pas ?




Le haricot ressemé en solitaire au pied de la pergola mature ses cosses, dans les rayons de soleil qui l'éclaire comme un vitrail végétal. Il était arrivé tard en saison. Je ne suis pas sûre que tout le monde parvienne à bon port. Nous récolterons ce qui peut l'être, bien contents déjà de cette aubaine !

D'autres, contents aussi d'une aubaine inespérée, ce sont les moineaux de la jardinerie. Une petite volée de quelques volatiles insolents et sans-gênes. les impudents ont repéré nos sillons de pois, tendres et craquants.
Ils s'en sont régalés, les bougres !

Vite, vite, j'ai mis en place un dispositif d'effarouchement. Assez succinct et artisanal, il devrait quand-même suffire à éloigner les moineaux intrépides.




Nom d'un chien, nous n'allons tout de même pas abandonner nos pois si facilement !

A la jardinerie, nous apprécions par contre la compagnie des rouge-gorges. Il y en a au moins deux, que nous reconnaissons. Nous les appelons indifféremment Sreubiss. Ne me demandez pas pourquoi, ça nous est venu comme ça.

Nos deux chattes, Isabelle et l'Hirsute, les surveillent de près. 





Vous imaginez bien la traque patiente de ces deux félins qui n'ont rien de particulier à faire pour mieux occuper leurs journées !

Nos Sreubiss s'en tirent, pour le moment.
Ainsi va la vie dans le potager au naturel de Lafitte. 
Les pois tentent les oiseaux, qui tentent les chats.

Les chats nous tentent, nous essayons de les approcher, mais n'y arrivons pas.

Une boucle jamais tout à fait bouclée, une spirale ouverte sur des recommencements têtus et rassurants.

Je vous laisse ici, en ce dimanche après-midi.
Il fait bon travailler dehors. ne vous en privez pas. faites provision de bonnes sensations.

A bientôt !