vendredi 22 novembre 2019

fin novembre



Lundi 18 novembre 2019 20 h

Enfin ! une journée sans pluie.
Depuis Toussaint, la première !
Samedi, ça a été le pompon : averses de pluie, crépitements de grêles, sans discontinuer. 
J'aime bien travailler sous la pluie, c'est vrai, mais là, je commençais à en avoir assez...

Aujourd'hui, le soleil revenu, cueille les roux et ors dans les frondaisons plaquées comme des tableaux profonds sur le ciel encore sombre.

En promenant, je me suis régalée de tous ces tons verts bruns, roux profonds ou éclats d'ors lumineux.
Les masses noires des fougères couchées, les gris légers des ramures dénudées, les verts lourds des prairies gorgées d'eau, les flamboiements intermittents des chênes d'Amérique ou des érables canadiens parsemés dans nos bois de feuillis d'ici. L'ensemble se fondait dans une harmonie douce aux formes rondes en volumes bien équilibrés.
Les montagnes en longues masses bleutées, juste derrière, faisaient contrepoint.

Ces couleurs automnales ne me sont pas nouvelles. Je m'en émerveille à chaque fois.
Et pourquoi ne le ferais-je pas ?
Je suis au contraire bien décidée à m'émerveiller autant que je le pourrai !


Mercredi 20 novembre 2019 8h




Une aube incendiée : je n'y croyais presque plus !









Ma main a du en trembler de saisissement, diluant dans un flou pas bien artistique  ces lueurs fantastiques.
Ca ne fait rien, dans ma tête, je m'en souviens bien. Un vrai beau spectacle, encore une fois. Sa rareté en ce mois le rend théâtral, davantage encore.

Je continue mes petits travaux de peinturlurage, arrêtés pour cause d'intempéries.
J'ai repris notre vieille plaque funéraire des familles.
Je me suis étonnée toujours de cette tournure grammaticale incongrue, mêlant en singulier deux êtres unis par une vie au long cours, pas tranquille, comme on apparie deux bœufs sous le même joug.
Ils étaient pourtant bien différents, Iñacio et Manuela. Dans nos souvenirs d'enfance, ils étaient comme l'ombre et la lumière; deux contraires et deux nécessaires pour exister l'un par l'autre.






Là aussi, ma main a tremblé, plus de maladresse que d'émotion, sans doute. 
Même si nos anciens murmurent longtemps dans nos veines en un bruissement ténu… mais, têtu !





Vendredi 22 novembre 2019 15h40





Quelques petites logistiques ordinaires me tiennent.
Une ou autre affaire courante et moins courante me font diversion.



Le vent du sud ébouriffe maintenant les ramilles déjà éclaircies par les volées dernières.
Non, vraiment, l'ambiance est bien assainie, ces jours-ci.



Je pense à mes aïeux quand d'autres perdent les leurs;
Nos vieux tout usés, amenuisés, rendus au presque siècle, s'éteignent comme une toute petite lueur vacillante.
Leur si longue histoire les a portés jusqu'à cette rive où il faut glisser, arrêter de lutter, laisser là les siens.
Leur mort paraît juste, leur vie a été si longue. 
Quand on a eu cette chance de pouvoir leur tenir la main jusqu'au bout, de les accompagner dans cette fin de voyage, la douleur de la séparation en est moins aigüe, peut-être.

La peine se pose tout de même là, sur le cœur de ceux du même sang.



Je pense à cette très vieille femme morte ces jours derniers.
Cette très vieille femme contemporaine de ma mère, avec qui elle a partagé tout un pan de notre histoire d'ici.
Ces deux là rejoignent dans nos mémoires la cohorte de tous ces gens valeureux aux destins bousculés par les guerres et les drames.

Qu'elles reposent maintenant en paix. Elles l'ont bien méritée.





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