vendredi 5 avril 2019

2 au 6 avril




vendredi 5 avril 2019



du 2 au 6 avril



Lundi 2 avril 2019 9h

Le gros furet se présente en vue directe d'Agorreta :







L'animal est long et large. Il est lourd. Le passage, ici, étroit.
Le chauffeur, un véritable capitaine de navire amiral.
Flegmatique, imperturbable et tranquille, il étudie, jauge, tente.
L'affaire est délicate. Chacun y va de son idée. L'homme, seul à la proue de son gros bateau de terre, décide. Il relève ce défi, il s'en empare avec fierté… et expertise !






L'engin se présente par le siège. Au lieu d'une grosse bobine ronde, les immenses mâchoires de la trancheuse métallique.
Une petite crispation,  serre les miennes.
Passera-t-il ?





Il est passé, pas tellement au large, mais, passé !!



La grosse bête s'est avancée vers le pré, toute la masse de ses dizaines de tonnes tournée en proue vers la mer.

Plusieurs fois, le furet géant est passé par ici, quand il aurait pu passer par là…
Vendredi 6 avril 2019  15h40
Nous l'avons accueilli avec ferveur et frisson. 
Ce gage imposant de la force, ce câble à enterrer, vecteur de modernité dans nos vies paysannes, impressionne. 
Cette grosse machine fouaille la terre, elle plonge profond dans ses entrailles.
Les nôtres, entrailles paysannes, se crispent un peu à son passage, forcément. Ici, notre terre, c'est aussi, nos tripes ! Cette immense lame dentée comme un monstre préhistorique carnassier lève une terreur venue du fond des âges et des cultures.
Allez, allez, il est temps de refouler profond, là encore, ces méfiances et ces peurs irraisonnables. 
J'apprécie le confort de la modernité, j'en admets les concessions.
Cette atmosphère chantier nous fait fibriller. J'ai toujours adoré ces grosses machines aux pièces lourdes et puissantes. Une espèce de fantasme transposé, sûrement…
Je ne suis pas la seule : tous les résidents d'Agorreta se sont animés d'un intérêt d'enfant émerveillé. Ca nous a tenu la semaine.
Le lourd furet est ressorti du pré avant la pluie. Juste à temps.
Cette même pluie ajourne la suite des interventions. Contre la nature et ses caprices, il n'y a pas à lutter.
Mes vaches sont aussi bien à l'étable, au sec, que les sabots dans la boue. Bêtes et engins, le même combat !
Avec tout ça, ma "castagne de Lekorne" n'avance pas. 
Bah ! elle est arrivée au Pays Basque au début du siècle passé : elle n'en est pas à quelques semaines près.


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