mercredi 17 avril 2019

17 avril



Mercredi 17 avril 2019 10h36



La petite logistique du matin bouclée, une pause plaisir, avant le déjeuner.
Le temps est bien incertain, ces jours-ci : petites pointes chaudes, lourdeur orageuse, averses et petit frais soudain. 
Mes belles attendent à l'étable, tranquilles. Les petits travaux d'aménagement de la sortie d'étable demandent ressuyage. Puisqu'il faut attendre, attendons, comme disait l'autre.
Ma nature impatiente craque un peu aux entournures, mais je tâche de mettre à profit les enseignements dont je parlais il y a encore peu : patience, résilience, les enseignements du vieux chêne.
Il faut apprendre, apprendre encore, et utiliser la science acquise. Forcer sa nature, quand sa nature vous joue des tours.

La nature en joue aussi, des tours. L'orage, les grains, l'éclair zébrant le ciel, les coups de vent brusques, tout ça, c'est bien la nature aussi, et elle n'est pas toujours arrangeante, la bougresse.
La pluie drue tombée lundi soir n'arrangeait pas mes affaires, remettant à plus tard mon ouvrage.
Si elle avait eu l'heur de tomber sur Notre Dame de Paris, la cathédrale n'aurait pas brûlé, ou moins.
Mon ouvrage attendra.
La cathédrale survivra, autrement.

La spiritualité, la transcendance d'une âme architecturale de plusieurs siècles, n'est pas que dans les pierres et le bois.   Elle est dans le cheminement de chacun, dans les signes gravés au delà de nos temps de vie, au delà de la durée des chênes séculaires, au delà même des pierres dures.
La cathédrale sera reconstruite. D'autres l'ont été, partant du roman, passant par le gothique. Chaque temps marque une éternité insaisissable sans ces chaos.
Il y a besoin parfois pour repartir de faire table rase, ou au moins de se dépouiller, de perdre, un peu.

Je n'ai pas partagé l'émotion générale. Je n'ai pas regardé les images. L'incendie, la destruction, le ravage injuste et sidérant stupéfie et arrête. La marche d'un temps si rapide maintenant, où seul compte l'éclat de la nouveauté, hier étant déjà la préhistoire. Pourtant, à l'ère où le numérique pulvérise le temps lent et long dans une instantanéité despotique, l'humain se fige encore d'émoi devant la perte de son histoire.

Tout ça cohabite et se partage, dans nos sensibilités tourmentées.
Les grands philosophes ont essayé de comprendre. J'essaie, avec humilité et à mon échelle, de comprendre, aussi, et d'appliquer au mieux ce que je pense avoir compris. Il y faut du temps, et de l'assiduité. Je m'efforce !

La pluie est tombée, ici, le feu a ravagé, là.
L'homme s'émeut, s'incline… se relèvera, sans doute, encore.


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