vendredi 6 octobre 2017

LE RETOUR



Bonjour !

Me voici de retour après ma pause cyclo-saisonnière.
Il m'a fallu ce temps pour me refaire une énergie.
Ma foi, tant qu'elle reste au rendez-vous, ici ou là, ça va encore !

Ma vieille carcasse demande maintenant ménagements. Je ne suis pas autrement que les autres, et, le temps passant, mes fougues de jeunesse perdent de leur éclat, évidemment.
Il en est ainsi pour tous, et je ne me plains pas de mon sort. Sans être particulièrement enviable, il n'est pas non plus sujet à "lamentades"particulières.

Je vous disais dans mon dernier article combien ces retours arrière sur l'histoire familiale me devenaient pesants, par moments.
J'ai été contente d'explorer cette histoire. Intriguée par ces pans voilés et un peu mystérieux.
Aguichée par ces secrets, ou du moins, ce que je percevais comme tels, j'y ai flairé de l'ombre, de cette ombre sombre qui nous fait peur et nous attire, comme les monstres effraient et séduisent les enfants.

Mon instinct est plus sûr que ma curiosité intellectuelle.
Il m'a averti d'un danger à se rouler ainsi obsessionnellement dans les chapelures d'un passé plus ou moins obscur.
Je vais l'écouter, et laisser là les pans de ces histoires familiales.
Les dates sont posées, objectives et claires. Les faits relatés, de façon plus orientée, eux, évidemment.
Il est temps maintenant de tourner ces pages, et de laisser définitivement ces ombres là où elles dorment en paix. Ou pas...

Redevenue raisonnable après une envolée lyrique ridicule mais aussi touchante (l'Iliade et l'Odyssée, rien que ça !!), je vais m'occuper de l'avenir.
Le passé m'a fondée, m'a faite ce que je suis et dont je n'ai pas à rougir.
Je suis reconnaissante à mes ancêtres de m'avoir mise là, et décidée à savourer au mieux ces jours à venir ainsi autorisés.

De cette histoire familiale je veux retenir quelques images bienfaisantes, et laisser le reste de côté.






Je veux retenir combien il est dommage d'attendre les drames pour reconnaître la valeur d'une famille.
Je veux retenir le poids parfois lourd de ces familles, et le besoin de s'en défaire pour mieux en savourer ensuite le réconfort, choisissant les membres de sa famille comme on choisit ses amis, pour en garder les bons, et écarter les mauvais.

Je veux retenir la méchanceté comme une souffrance qui mord, cette phrase écrite il y a longtemps déjà, mais bien vérifiée depuis.
Je veux retenir mon incapacité à soulager toute cette souffrance, ayant assez de peine parfois à soulager la seule mienne !




Je veux retenir l'inestimable trésor de moments joyeux :






Je veux retenir la fierté légitime d'une réussite, même modeste, quand elle a été méritée, gagnée.
La joie de partager cette réussite et d'en sentir les bienfaits :










Je veux retenir la fantaisie à vouloir faire une photo de mariage trois années après ce mariage :





Une petite explication s'impose ici :
Mes grand-parents paternels, Gabriel Legorburu et sa femme Maria, devenue pour nous ensuite "Amatxi Mamia" se sont mariés en 1923 ou 1924. A tant de distance, on ne va pas chipoter sur quelques mois, allez !

Mon grand-père paternel "Aïtatxi haundia" le grand grand-père, pas bien grand mais sans doute à peine plus qu'Iñazio Olaciregui, le grand-père maternel,  était paysan, oui.
Il en avait la rudesse et l'usage des travaux difficiles.
Il était quand même adepte aussi des plaisirs de la vie, courant les foires, rentrant à trois heures du matin pour réclamer à son épouse alors endormie une soupe à l'ail, avec une troupe d'amis bruyants et éméchés.
Les obligations de la vie lui pesaient sans doute un peu.

Son épouse, davantage soucieuse elle, des convenances, voulait une photo de mariage, une belle photo en bonne et due forme.
Lui, très occupé et plus au large avec les conventions, remettait toujours à plus tard.
Finalement, quand, un jour, entre deux foires et les labours, il se libéra une journée,  pour consentir ce plaisir à sa femme, un peu de temps avait passé : nous étions rendus en 1928 !
Ma grand-mère était alors enceinte de trois mois, et, dans sa taille un peu arrondie, se lovait douillettement déjà mon père, le troisième de la fratrie Legorburu !

Vous imaginez combien j'aime cette idée de liberté, de vie légère et sans trop de raideur...

Voilà, voilà tout ce que je veux retenir de mon histoire de famille.
Sentir dans mes veines ce courage et cette pugnacité paysanne, cette capacité à résister quand il le faut.
Sentir aussi ma vulnérabilité, en cueillir la logique humilité, et parer au mieux à ses fragilités.

Pour le reste, ici comme ailleurs sur la terre, le soleil se lève toujours à l'est :






Et les nuages finissent encore et, je l'espère, pour longtemps, par s'écarter





Je vous livre ici un texte transmis durant les fêtes de Bayonne par mon amie Hélène.





Voyez, ce n'est pas d'hier.
Mais, je le crois, ça reste plus vrai que jamais !


Je vous laisse ici pour aujourd'hui,  toute contente de vous avoir retrouvés.

La prochaine fois, je vous reparle du Barbot, ce vieux hangar, et de sa restauration douce, là aussi, comme la mienne.
De fait, nous avons pratiquement le même âge...

Portez-vous bien et très bonne fin de semaine à vous !






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