dimanche 13 décembre 2020

6 au 13 décembre


Dimanche 6 décembre 2020 10h30


Dans l'air vif du matin, nous faisons notre tour du cheptel local.

Bullou s'intéresse toujours à Raymond le pigeon.





Et Raymond le pigeon se méfie maintenant de Bullou.
Il la scrute, à l'abri derrière le grillage galvanisé.



Nous revenons au chaud.
Dans la foulée de mon virage de mode de vie, nous allons en ce dimanche matin décorer notre sapin de Noël.
A la ferme, jamais au grand jamais, je n'ai vu un sapin de Noël. Et bien, maintenant, à Rivière, j'en aurai un. Je me fais aux bonnes règles sociétales. Je m'en sens étrange, mais bon, bonne élève, je m'applique, à faire comme on l'attend de moi.
Je me demande même, si, suivant cette pente savonneuse, je ne vais pas me mettre à faire des cadeaux, aussi... Il ne manquerait plus que ça ! 

En attendant, et pour mettre un peu d'air dans cette observation assidue de mon comportement hors-sol, je vais cette après-midi rejoindre mes troupes à la jardinerie. Et là, du sapin, je vais en souper !




 Lundi 7 décembre 2020  11h10


J'ai vite fait sorti les chiens dans le petit bois, entre deux averses.

Ils commencent à faire parler d'eux, en coursant les chats du quartier. Je sens venir les querelles de voisinage...

Je vais tâcher de les discipliner : à leurs âges, et leurs antécédents, ça n'est pas gagné !

Je pensais être fourbue, après la fin de semaine aux sapins. Nous vendons beaucoup de grandes tailles, des sapins hauts, larges... et lourds ! 

Le client choisit, plus ou moins vite selon sa tournure. Ensuite de quoi, il faut traîner le sapin vers la machine à enfiler, louvoyer entre d'autres sapins montés, et les clients absorbés dans leurs contemplations, jaugeages et évaluations. Celui-ci trop petit, celui-là trop large, ou trop fourni, quand ça n'est pas assez, la flèche trop dégarnie, tordue, ou fourchue. 

Très rarement, (trop!) on entend un mouflet s'exclamer : ooohh, celui-là, c'est celui-là que je veux !! et les parents approuver, d'accord avec lui et entre eux. Le consensus paraît difficile à trouver, et les conflits intrafamiliaux latents s'expurgent autour du choix du sapin de Noël. Sous nos yeux consternés, quand ce n'est pas ébahis, tant parfois la cristallisation est cathartique. (J'aime bien, ce mot, ces temps-ci, je le mets facilement à toutes les sauces).

Finalement, on arrive à dénicher la perle rare. Là, vite vite avant que le client ne se ravise, on enfourne l'heureux élu dans l'entonnoir galvanisé de la machine à filets. Il faut soulever la base embûchée, d'un petit mètre, hauteur bien suffisante à tirer sur la lombaire vrillée. 

Pour les gros sapins bien ventrus, la manœuvre d'introduction dans le fût galvanisé est difficile. Les branches compressées se bloquent à l'entrée, en un gros bourrelet têtu. Il faut pousser, enlacer, pour affiner le paquet. A l'autre bout, on voit arriver la tête, non, le pied, trop loin dans le cylindre pour pouvoir le tirer. La machine ripe au sol, et avance avec la poussée. Il faut la maintenir. Nous nous mettons parfois à quatre, pour arriver à extirper le sapin engagé, dûment saucissonné dans son filet. C'est un véritable accouchement, et les plaisanteries à cette analogie vont bon train. Elles en sont éculées, mais, puisque l'image reste prégnante, nous la galvaudons jusqu'à l'usure.

Pour les petits, c'est un jeu d'enfant : on présente, on fait glisser, et hop, on récupère de l'autre côté le bébé emmailloté. Bim, sur le chariot prévu à portée, hop, le petit ticket pour la caisse, et le tour est joué.

A propos de ce ticket, plusieurs écoles s'affrontent. Je suis pour la sobriété, le minimalisme épuré. Sur ceux que je fais, il y a juste : bleu, B50. Comprenez : sapin abiès nordmann hauteur 150/175, cravaté de bleu, et monté sur une bûche en bois creusée d'un trou d'un diamètre de 50mm.

Mes collègues, sans aller aussi loin, dans un sens ou dans l'autre, explicitent : abiès bleu, bûche de 50. Le tout est calligraphié avec application, en enlevant le gant mouillé, pour plus de précision dans l'écriture et moins d'humidité sur le papier. En position accroupie, puisque nous n'avons rien trouvé de plus pratique comme bureau qu'un présentoir à ras du sol.

Hier après-midi, nous étions la vieille garde en majorité : Philippe, Agnès et moi. Tous au dessus des 55 ans. Autant dire que les relevés poussifs, les approximations calligraphiques (lunettes enlevées pour cause d'embuage au dessus des masques), les "hans" d'efforts n'ont pas manqué.

Dieu merci, Antoine et Timothy, de la viande plus fraîche, compensaient nos manques.

Nous avons terminé l'après-midi honorablement, contents de nous et de nos affaires.

Des averses drues crépitaient sur le toit de la pergola. La nuit était tombée dès 17h30.

Philippe me dit :

- qu'est-ce qu'il pleut, ici !

Je le regarde :

- ça fait combien de temps que tu es dans la région, Philippe ?

- Près de 20 ans, pourquoi ?

- et tu te sens d'où, de là bas ?

Il rit : c'est vrai, je me sens très bien, maintenant, dans la région, mais je suis natif de "là bas". Et c'est "là bas" que je me sens "chez moi". 

Il vient de Marmande...

Hé bé, les affres de ma migration ne sont pas finies, alors !

Je pensais m'en tirer à trop bon compte...

Je suis beaucoup aussi sur ces notions d'exil, ces temps-ci.

En plus de celles de catharsis.


17h30

Nous rentrons d'une grande goulée d'air pur et de grésil mêlé.

J'ai longuement parlé au téléphone avec Hélène. Ses projets. Les miens. C'est une bonne amie, et elle m'apporte souvent l'éclairage juste. J'espère en faire autant pour elle.

Les eaux sont montées, dans la barthe :








Nous partons sur le bord de l'Adour. L'allègement confinatoire nous y autorise maintenant.
Les berges sont là aussi noyées, mais le chemin de halage reste praticable toute l'année.





Les ors pourpres ou ocrés s'enflamment dans les taillis et les fourrés.

Sur les rouleaux gris métallique d'un ciel plombé de pluie, les couleurs se rengorgent.

Nous avons marché une paire d'heures. Les chiens ont préféré rester à l'abri.

La vie est plus lente, ici. Plus facile et plus douce. 

Les Landes planes m'amollissent et ma fainéantise s'alanguit dans ces contrées faciles.

Les coteaux basques, abrupts et ardus, m'ont galbé le mollet et aiguisé le tempérament.

Je n'ai plus ni envie ni besoin de durcir davantage une mécanique vieillissante et en voie de décrépitude. Je laisse aller, gentiment. Je "me laisse aller" ? comme le chantait Aznavour.

Peut-être bien. Et pourquoi pas !


Mercredi 9 décembre 2020 19h41


J'ai refermé la ferme sur la nuit noire. La pluie s'est abattue, ici aussi.

J'ai du ce matin remonter sur le toit, chapeauter la cheminée ouest. Un vilain suintement clapotait dans la maison. J'ai été ramenée à l'année dernière, à la même époque, je crois bien. J'avais à la petite aube coiffé de la même manière ma cheminée.

Cette grande bâtisse prendrait vite l'eau : il faut la surveiller comme le lait sur le feu...

Avec mes seules visites hebdomadaires, j'aurais vite fait de passer à côté d'un début de dégradation. Une ribambelle de gardiens suppléants veille pour moi.

J'ai passé du temps avec mes génisses, aujourd'hui.

Du temps avec mes frères. Du temps avec mes nièces.

Je suis juste sortie pour aller nettoyer notre tombe. J'ai enlevé la coupe de chrysanthèmes orange : les grosses têtes ployaient sous le poids de l'eau, lamentables. J'ai surélevé les bruyères pour les drainer. La nuit tombait déjà. Je suis rentrée pour préparer le dîner.

Lucie est passée nous voir, la mâchoire enflée d'une intervention sur une dent.

Je n'ai pas vu passer la journée.

J'ai l'impression de faire les choses à la va vite, ici. Ca ne me plaît pas. 

Je dois penser notre nouvelle organisation de 2021. Ménager du temps pour chacun. Et pour moi.

Je n'aurai plus les génisses. Je ne les regarderai plus longuement craquer le foin dans les râteliers.

Neska Motz aux cornes coupées purulait  un peu de la gauche. Elle devenait dangereuse pour les autres, avec les deux appendices effilés dont elle se servait de mieux en mieux. Nous lui avons coupé les pointes. Elles partaient d'ailleurs de travers, et l'intervention lui a plutôt arrangé la mine. 

Je l'ai soignée, ma petite diablesse à la robe noire rutilante

J'ai fait le tour de mes bêtes, étrillé les échines empoussiérées par l'hivernage, cardé les cuisses souillées. Vérifié dans les plis épais l'absence de gales. Enlevé les brindilles de paille dans les coins des yeux. Frictionné les chanfreins. Claqué les épaules larges et caressé les flancs ronds.

Tout ça me manquera. C'est le tribut à acquitter pour embrayer sur la nouvelle décennie.

J'en ai eu près de 6 pour m'assouvir de ce plaisir à soigner de grosses bêtes.

J'en garderai beaucoup de bons souvenirs, beaucoup d'images de toutes ces vaches colorées.

Tous ces moments passés avec elles, toute cette grosse chaleur, ces remugles riches, lourds, cette ambiance de la vieille étable, quand je restais les soirs sur le banc, une tasse fumante à la main, les chiens autour de moi, à les regarder, repues, tranquilles. Elles me partageaient cette paix, en nourrissait la mienne, si vite malmenée.

Celles-ci seront mes dernières, très certainement.

J'écoutais l'autre soir ce pilote de formule 1 renonçant à sa carrière après un spectaculaire accident. Il était sorti au dernier moment de sa voiture en feu. Les mains brûlées. 

Il allait mettre sa carrière en suspens. L'arrêter, sans doute : il avait vu la mort, l'avait appelée Benoît, comme on tutoie un ami que l'on s'apprête à suivre. Puis, le sursaut de survie l'avait dressé, l'avait fait bondir, en détendant son corps jusque là lourd et coulé dans du plomb.

"Pour le moment" disait-il en parlant du hiatus de sa carrière. Pour glisser plus doucement vers le définitif...

Je garde moi aussi dans un coin de tête l'idée que je pourrai reprendre des bêtes, quand les travaux seront terminés, quand peut-être j'aurai réorganisé ma vie autour de la ferme, de nouveau.

J'entretiens cette espérance comme une petite flamme presque éteinte.

Je sais que ça n'arrivera plus, j'en suis presque sûre, du moins. Ce "presque" me facilite les choses, pour le moment.

Ma décision pour une fois était assez réfléchie. L'issue programmée, admise. Pas acceptée tout à fait. J'ai pensé d'abord faire suivre mes génisses à Rivière. J'ai du renoncer : jamais je n'aurais retrouvé ici mes conditions d'éleveuse de salon. J'ai essayé aussi de placer mes génisses, pour pouvoir les suivre, de loin, au moins. C'était une manière de ne pas renoncer complètement. Quand il le faut, pourtant : tous mes volets de vie ne sont plus conciliables. 

J'en garde tant : mon mari, mes amis, ma famille, même moins prégnante, mes chiens, les mots, lus et écrits, les paysages, les arbres. Mon métier où je prends racine et en donne.

C'est beaucoup. Ca suffira largement à me faire une jolie vie.

J'ai pu donner à mes deux parents la chance de mourir là où ils ont aimé vivre, dans le milieu où ils l'ont faite, cette vie.

Je vais m'arranger maintenant pour aimer la vie qui m'est offerte, celle que je choisis.

Je suis capable de m'arranger de tant de choses...


Jeudi 10 décembre 21h30.


A cette heure à Agorreta, l'étable est vide. Ce doit être étrange.

Je suis à Rivière. Et l'eau roule dans la barthe et sur mes joues brulantes.

J'ai l'impression vertigineuse de frôler de trop près mon histoire imaginée en 2008. Qui finissait mal.

Et je rirais presque de mon penchant mélodramatique. De mon goût pour le dithyrambique, l'ampoulé, le soufflé. Quand mon noyau essentiel est plat et dur comme un galet de rivière. C'est peut-être une manière de le protéger...

Je l'ai écrit il y a peu, et je le réécris aujourd'hui : écrire, c'est proposer une fin heureuse à l'histoire. Quand on va bien.

Là, l'image mentale de mon étable vidée ne me réussit pas trop.

Je vais tâcher de m'en mettre une plus jolie en tête. Plus tard. Pour le moment, je laisse aller ma peine. 


Vendredi 12 décembre 2020 18h40


J'ai marché le long de l'Adour déversé sur ses rives.

Les chiens traquent les ragondins tapis au ras de l'eau. Ces horribles bêtes les noient, paraît-il, les entrainant par le fond, en plantant leurs dents jaunes dans les gorges. Ils peuvent rester submergé très longtemps, et les promeneurs impuissants revoient leurs chiens remonter d'un tourbillon rouge, noyés, morts. 

Comme jolie image, je pourrais trouver mieux !

Mes chiens se sont bien amusés, et nous sommes tous rentrés, mouillés, mais saufs.

Les arbres aux troncs plantés dans l'eau grise parlent de résistance. De meilleurs jours leur viendront, quand les flots rentreront dans leurs lits.

De meilleurs m'en viendront, quand les tumultes de 2020 s'assagiront.


Dimanche 13 décembre 2020 10h53


Je relis mes dernières chroniques.

J'y retrouve le tumulte des idées dans ma tête. Mes doutes et résolutions, mes projets et mes regrets.

Ce genre de virage à mon âge coûte. 

Ce que l'on fait à 20 ans, insouciant et confiant, devient difficile à 60. La vie a eu le temps de faire vaciller toute cette belle énergie vierge. Les blessures remontées de loin marquent profond et égratignent les prospectives. Pour moi, du moins. 

Je m'avance sur la rampe, cillant pour essayer d'apercevoir les silhouettes autour. La méfiance ralentit mon pas et rentre ma tête dans les épaules, comme quand on a peur des coups.

C'est idiot de se mettre tout seul dans une posture inconfortable. Rien ne m'y a obligée. Rien à part le sentiment du devoir de transmission. 

Dès qu'on dit "devoir", disait mon pilier délicat, on est dans les schémas. Et il faut sortir des schémas. Dès qu'on dit "il faut", aussi, d'ailleurs on y est, dans ces schémas à éviter.

Alors, je vais arranger ça : j'ai eu l'envie de transmettre, le besoin de penser plus loin que ma petite personne. Et je suis persuadée de la légitimité et du bien fondé d'une telle transmission.

J'ai reçu la vieille ferme en héritage. Comme on reçoit "l'amour en héritage", chantait Nana Mouskouri. (Je suis très chansons, chansons qui datent, je ne suis pas du tout la discographie moderne).

Je vais la quitter, ma vieille ferme, la faire passer à ceux de mon sang, qui la veulent, à leurs alliés de cœur, sans attendre que la maladie ou la mort m'en sortent, et que mes suivants se tournent vers autre chose. Mes successeurs pourront ainsi en profiter longtemps, la faire vivre, autrement, et la transmettre, à leur tour. 

Je joue avec cette idée dramatique du grand départ, de l'exil. De ces petites morts où on quitte, on abandonne.

On imagine facilement la peine de celui qui est abandonné. Laissé seul sur le quai désert.

On croit trop souvent que celui qui part, de son propre choix, le fait le cœur léger. Parce-qu'il a choisi de partir, justement. Qu'il le fait pour aller vers cet autre chose qui l'attire. Qu'il en oublie ce qu'il quitte, facilement, et s'en exonère sans mal.

Quand on est à l'aube de sa vie, c'est sans doute vrai. Et salutaire.

Moi, j'ai du attendre trop longtemps...

La culpabilité me taraude. L'attrait de l'avenir me l'allège, mais ne me l'enlève pas.

Je sens bien combien je surfais mon importance pour Agorreta. Combien je m'accroche à ce rôle où je me suis plu tout ce temps : le rôle de la "régente". 

Je sens bien que derrière cette culpabilité d'abandonner, il y a aussi le besoin pathétique de se croire retenu. Quand on ne l'est plus.

Seigneur Dieu, comme j'aime à me compliquer la vie ! Et oui...

J'ai toujours aimé ces introspections ridicules et stériles. Je me promène en moi-même comme dans un bois touffu. Je m'y emmêle aux taillis, et tombe, parfois, sur un sentier joli. Ce seul sentier découvert, mérite largement mes errances et mes fatigues, lisse les égratignures et en apaise les griffures.

Alors, je persiste, je tricote et détricote, sans fin ni but.

Comme je triche, aussi. Fausse les cartes et tronque les mises.

Je pars de la vieille ferme, dis-je. En restant collée à elle, dans cette partie plus récente où j'ai vécu la moitié de ma vie. Comme départ solennel, ça se pose là !

Je me fais mes films, mes romans à deux balles.

J'aime triturer les émotions, mélanger l'authentique et le théâtreux. J'en fais une telle mélasse que je ne sais plus moi-même ce que je sens, au juste. C'est peut-être la bonne manœuvre pour y échapper, à ces maudites émotions qui me débordent,  puisque je suis infoutue de les dompter.

Je fais diversion, à la vue des autres et à l'usage de moi-même.

Je clame tragiquement "je ppparrrs !", yeux fermés et la main retournée sur le front.

Et je reste, accrochée comme le vilain petit pou !

Je geins, sur mes peines, et, implacable, je tranche brutalement dans le vif. Mes génisses en savent quelque chose. Bah... Elles ont eu eu une bien jolie vie, à Agorreta. Et les bêtes que j'ai eues avant elles aussi. 

Mon irruption dans leur parcours les a toutes sorties d'un destin sans surprise : nous ne sommes pas en Inde, et les vaches ici sont des usines à viande, ou à lait. Alors, un petit tour à Agorreta, ça leur a fait de jolies vacances, à toutes celles qui sont passées là.

S'il doit en venir d'autres, elles s'en porteront aussi bien, et moi avec.

Et voilà une culpabilité facilement levée !

Je suis une véritable roublarde, à la vue des autres et à l'usage de moi-même.

J'embrouille et je m'embrouille.

La molécule renfloue mes enlisements. Elle ne peut pas en clarifier les bouillonnements, en plus.

2020 m'aurait joliment fait sombrer, sans elle. Je m'y serais noyée, emportée dans les turbulences comme le chien par le ragondin.

2021 devrait, en sa fin, débroussailler tout ça, et m'installer dans une perspective plus stable. D'où j'aurai une vue mieux dégagée. C'est mon espoir et ma visée vers l'avenir.

S'il m'est donné de le vivre.


18h30

Nous sommes allés au lac de Léon. 

Nous varions rarement nos parcours. Mais bon, là, avec la mini-meute, nous l'avons senti comme ça.










La fougeraie sous les pins ploie des dernières pluies.

Je retrouve ces sentiers où, cet été, je me demandai où j'irai, derrière Olivier.

Là encore, je le suis. Décidée, encore, s'il se fourvoie, à me fourvoir avec lui.

La promenade dans la forêt de pins recentre les idées et ramène dans mon esprit le calme de la surface lisse et immobile du lac.

Peu d'éléments, ici : la fougère rousse, les pins noirs,  le sable blanc. Les idées ne s'y égarent pas, elles se structurent des longs fûts sombres. Les sentiers sont droits, on y voit loin, sans surprise.

Ca m'a fait du bien.

Je retourne à la jardinerie demain.

Là, il n'y a pas à se casser le bol : un sapin, une bûche, un client, le filet, le ticket.

Ca fatigue sainement le corps, et ça aère l'esprit.

Juste ce qu'il me faut, ces temps-ci.











ier.





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