vendredi 13 août 2021

02 au 13 Août

 


Lundi 2 Août 2021  7h 20






C'est un magnifique début de journée d'automne, en ce 2 Août.

Seul, le vert profond de la végétation rafraîchie par la bonne pluie de samedi nous ramène au calendrier.

Sinon, tout y est, la lumière légère, le ciel laiteux, le frais vivifiant du matin.

Zaldi et ses copines essaimées sur le pré sont balayées de soleil.

Les miennes sont rentrées pour manger, se tâtent à ressortir, calculent leur journée, pour décider finalement de ruminer un bon moment dans le paillage frais, avant toute chose.

Par jours de pluie, comme hier, elles retournent dehors en matinée. Là, le soleil darde et les dissuade. Elles préfèrent la fraicheur de l'étable.

Petra s'allume de reflets fauves. Ttony s'aguerrit, et me donne maintenant volontiers sa bonne grosse tête à gratter. Ces deux-là vivent leur vie, et agrémentent profondément la mienne.

Hier, notre promenade embaumait la fougère épanouie, le sous-bois humide, et les combes ourlées de brume.

C'est l'ambiance que je préfère. Je la déguste, je la savoure.

L'averse drue de samedi a été l'occasion de tester mes systèmes d'étanchéité.

Pour la terrasse en haut, je suis assurée de mon résultat. Finie l'auréole sombre, et les gouttelettes horripilantes. Sur ce front là, nous roulons sur du velours... sec !

Pour la cour en revanche, la preuve par trois reste à faire.

Un sardonique suintement en bout me nargue. Le reste, est parfaitement sec. C'est déjà un très joli résultat, quand on pense aux ruissellements antérieurs à mon intervention bâchage. Cette petite fuite, là-bas, est d'ailleurs hors zone protégée. Pour la simple et bonne raison que ma disponibilité en gazon synthétique était limitée. 

Comme toujours, j'aurais très bien pu commander le dit gazon à la bonne dimension. Le dérouler tout le long, et recouvrir l'ensemble de ma courette. Le problème aurait été réglé.

Je ne l'ai pas fait. Par souci d'économie, j'ai pris au magasin ce qu'il y avait, en invendus. C'était pas mal, mais ça n'était pas tout à fait assez.

J'ai donc encore une fois barguigné, et justifié ma ladrerie au prétexte que cette bande sans couverture me faisait parcage pour ma voiture. Mouais.

Le fait est, j'utilise bien l'endroit pour mes manœuvres, dans la visée d'aligner Grand Modus sur le pilier de clôture. Là où je gare mon destrier, je ne déborde aucunement sur le passage, et je ne pollue pas non plus ma visibilité depuis ici, sur la murette maintenant si joliment fleurie. 

Au prix il est vrai de plusieurs minutes de reculs et d'avancements laborieux, le long des jardinières, pour obtenir une parallèle parfaite. Au risque sans doute d'emboutir le pilier, où de me faire brouter l'essuie-glace arrière par Zaldi venue pâturer dans le coin.

La configuration est de ce fait moyennement satisfaisante, et ne le sera plus du tout, si notre ragréage d'hier s'avère inopérant. Oui, parce-qu'encore une fois, Olivier en a tenu pour les méthodes traditionnelles. Il propose, au cas où le béton ne serait pas suffisant,  d'intercaler le goudron, avant d'en venir, en tout dernier recours, à mon bâchage. Je laisse dire. Et m'apprête à faire.

La semaine est paraît-il annoncée pluvieuse. Les prochains jours parleront. Et me diront si je dois me résoudre, la mort dans l'âme, à faire la dépense supplémentaire de quelques mètres carré encore de bâche et de gazon.

J'en serai quitte alors pour parquer Grand Modus ailleurs. Repousser mes jardinières, agrandir ma courette.

Je me demande presque si je ne souhaite pas l'échec de notre plan A, tant le B me roucoule à l'oreille...

Quelle belle chose, d'avoir en secours une prospective attrayante, quand la première intention vous séduisait déjà...

Pour toutes les fois, et il y en a, où ni l'une ni l'autre ne vous agréent, et s'imposent juste là, à défaut de celles convoitées, et très malencontreusement hors de portée !

La bonne surprise de l'histoire, est la réapparition de mes mules et knepettes !

Et oui, en cherchant dans la porcherie-remise la chute de bâche de la dernière mise en œuvre, au cas où, (!),  j'ai distraitement décalé un carton posé par là. L'inscription sur son angle n'a pas atteint les sphères conscientes de mon entendement, dans un premier temps. Dieu merci, la couche en dessous a détecté l'information subliminale : chaussures, lingettes, interphone. Une association suffisamment éclectique pour brouiller les pistes. 

Il y a pourtant une cohérence dans cet agencement, comme il y en a souvent, là où, au premier coup d'œil, on penserait avoir affaire à un hasard farfelu.

Je me souviens très bien avoir fourragé à la hâte ces paquets de lingettes et d'autres accessoires semi-médicaux, dont je faisais grand usage du temps de mon père, le jour même de sa mort, dans la chambre d'Antton, à l'étage. Cette chambre vidée de son occupant légitime servait de remise.

Par la suite, sur la fin de l'été, j'y ai entreposé un meuble à chaussures originellement issu de ce même appartement, vidé pour l'entrée dans les lieux d'une des miennes nièces. Dans ce meuble, sans surprise, des chaussures, oui, mais aussi, dans les deux tiroirs supérieurs, quelques bricoles disparates. Dont cet interphone maudit qui me faisait trop souvent sursauter au beau milieu de la nuit. Celui-ci s'est retrouvé rangé là, quand, d'ici à côté, et d'à côté en bas, j'ai fini par m'installer au plus près de mon père. 

J'étais alors à portée directe de voix, et nous n'avions pas l'usage d'une transmission intermédiaire, quand il avait besoin de moi.  Je l'entendais. Ou pas, quand le si profond sommeil des premières heures de la nuit me mettait hors d'atteinte de tout appel. On aurait aussi bien pu alors me mettre dans la chambre la sirène du port de Pasaia, elle ne m'aurait pas davantage sortie de là.

Quand est venu le moment de vider la ferme, ce printemps, j'ai procédé par étapes. J'ai déménagé dans un premier temps les affaires de la chambre d'Antton dans le garage de la Clio, le temps que les travaux ici se fassent. Ainsi, je m'avançais, comme au jeu des quatre coins.

J'ai le souvenir tout aussi précis du moment où j'ai glissé deux paquets de lingettes dans l'un des tiroirs presque vide, histoire de ne pas éparpiller les petites choses lors des transferts.

Sur les étagères inférieures de ce petit meuble tout à fait ordinaire, s'alignaient ordinairement des chaussures. Quelques escarpins, vestiges des temps lointains où il m'arrivait d'en porter, à une ou autre occasion festive, et quelques autres chaussants de réserve.

En la matière, ma panoplie est tout aussi monastique que pour ma garde-robe générale. Je tourne sur une paire de bottes en caoutchouc, une paire de chaussures de sécurité pour le magasin, et, enfin, ma fameuse paire de mules pour l'intérieur. Selon la saison, c'est d'ailleurs soit la paire de bottes, soit les chaussures de sécurité. Ce qui fait deux paires de chaussures en alternance, parquées l'une ou l'autre près de la porte, sous le buffet. 

Je marche pas mal, entre la pépinière et ici. J'use nonobstant très peu. Mes chaussants, de qualité très moyenne, ont une durée de vie honorable. Plusieurs années pour les mules, à peine un peu moins pour les bottes. Le meuble dédié au magasinage de mes chaussures n'est visité qu'au moment de la "rechange". C'est dire ! Durant toute la période de déménagement et de travaux, je n'ai pas eu à y aller voir. 

La suite s'est enchainée sans surprise : le meuble à chaussures, pas trop haute qualité,  s'est déglingué pendant l'un des  transferts. Je l'ai vidé vite fait avant de le jeter, empilant dans le même carton tout ce qui s'y trouvait. Dont mes mules et les knepettes qui me manquaient cruellement la semaine dernière.

Ceci date d'il y a plusieurs semaines, et se perd dans un fatras de mouvements transitoires, où beaucoup d'affaires ont voyagé d'un bout à l'autre de la ferme. Raison pour laquelle mes deux perdues se sont égarées loin de mon système mémorisé.

Mon rangement dans la remise est d'après moi impeccable. Tout y est classé par départements : élevage, bricolage, ménager, matériel médical, grosse quincaillerie, jardin. Une carrière complète dans les rayonnages m'a passablement imprégnée.

Ce petit carton, hâtivement affilié médical, était bien dans le bon secteur. Les chaussures à l'intérieur, parachutées là à la faveur d'une précipitation coupable, n'auraient jamais du y être. Ce petit couac dans une organisation sinon efficace a engendré les perturbations que l'on sait. Honte à moi !

Au moins ai-je ainsi eu la satisfaction aigue de remettre la main sur ces mules tant regrettées, quand je n'aurais jamais frôlé cette béatitude, si je ne les avais pas un moment perdues. Je les regarde maintenant autrement, comme l'on voit d'un tout autre œil, l'ayant retrouvé, ce qui vous a été un moment enlevé, et qu'on a cru perdu à jamais.

Je suis très satisfaite, oui, d'avoir remonté ce fil, et détricoté, décortiqué, cette petite énigme désagréable.


Lundi 9 Août 2021 17h

Je m'apprête au goûter, avant d'aller faire mon tour par les champs. Le soleil est franchement revenu, et les chaleurs sont annoncées. La nature va bondir, fouettée par les degrés, quand elle est extraordinairement gorgée d'eau, en cette période habituellement sèche.

Je vais suivre ça de loin, dans mes paysages, et de très près, dans mes bacs luxuriants.

Je m'interromps pour la livraison d'aliment. Et oui, la logistique reprend ! J'initie les nouveaux circuits. La première fois passée, l'installation est suffisamment pratique pour qu'on ait l'impression d'avoir toujours fait de cette manière. La routine est calée.

Un bon petit bavardage entre connaisseurs plus tard, je vais abréger.

J'allais m'attarder sur les péripéties de cette dernière année, à l'occasion d'une échéance terminale.

Finalement, mieux vaut laisser tout ça en arrière. Et se féliciter simplement d'avoir bouclé la boucle, quand quelques nœuds en étaient méchamment serrés.

Je garde la visée et l'espoir de ma déesse sérénité. De ce Graal...

Quelques retours de Ménières chahutent mon optimisme. Le font chanceler, lui, et sa patronne malmenée.

Qu'importe ! Tant que je m'en relèverai, vacillante mais le regard tourné vers un horizon amical, je m'accrocherai.

Là, la perspective est belle, très belle. Alors, je ne vais pas m'en priver !

Je retrouve demain les museaux muselés. 

Cette fracture vaccinés-non-vaccinés alimente des conflits parfois bien crispés. J'essaie de m'en tenir éloignée, rageant quand-même sec derrière mon masque étouffant, quand j'entends les timorés du vaccin se mettre en travers de mon chemin vers la liberté.

Que faire ? S'enflammer dans des polémiques propres à faire monter la température de mes circuits internes de plusieurs degrés ? Aggravant ainsi sérieusement l'inconfort de ce bâillon duveteux posé sur mes naseaux fumants ? Fulminer en silence, tourner le dos à l'incompris, et tâcher de rester amour et paix quand-même ?

J'essaie. Je n'y arrive pas toujours, mais j'essaie.


Mercredi 11 Août 2021 16h44


Une tonique petite brise fraîche ventile le secteur. Il fait une température tout à fait agréable, ici, à l'ombre, avec vue sur la cour fleurie au soleil.

J'irai en promenade sur le soir. Il y a maintenant devant chez l'anglais-espagnol un convoi de caravanes et autres véhicules de vacances. Je contourne, depuis plusieurs mois déjà, l'endroit, préférant les sentes parallèles perdues dans les fougeraies et les sous-bois.

Lundi dernier, au moment de cette sortie, justement, j'ai eu une belle frayeur.

En démarrant d'ici, l'un des chiens voisins, d'ordinaire parqué derrière une longue clôture, s'est trouvé hors de son enclos. Libre, enfin libre !, il s'est avancé vers ma mini-meute. D'habitude,  les merdeux petits miens le narguent, le faisant rager tout le long du grillage, eux libres, et lui enfermé derrière.

Evidemment, l'occurrence ayant radicalement changé, les jeux de rôles se sont diamétralement inversés : les miens couinaient de panique, devant la charge décidée de l'autre. Il n'est pas méchant, heureusement ! Bullou, voulant se précipiter vers moi en diagonale, a heurté la trajectoire de l'animal. Il n'en avait pas du tout après elle, l'a seulement bousculée d'un coup d'épaule, sur le côté de la tête. Bullou, un instant sonnée, a secoué ses oreilles, qu'elle a grandes (d'où son petit nom de Parabole), et s'est réfugiée dans mes jambes.

Je l'ai longuement palpée, je me suis assurée qu'elle n'était nullement douloureuse, et nous nous sommes tous éloignés de cette zone conflictuelle.

Nous avons cheminé un petit moment, sur plusieurs centaines de mètres, je dirais, sans que rien de particulier ne se passe. Je marchai, tranquille, les chiens trottinaient, furetant sous les hampes de fougère, embaumées de toutes les senteurs d'une nature exaltée. Le ciel était joliment pommelé, les paysages placides.

Nous nous avancions vers le bois derrière l'anglais-espagnol, justement. Le chemin descend doucement, oblique, vers l'ombrage des grands arbres. Les Trois Couronnes sur la droite se posent majestueusement au plein mitan du tableau, en fond de monts dolents, arrondis sous les bosquets drus.

Je marchai, mordillant une brindille gorgée de sève acidulée.

Soudain, ma Bullou titube, vacille et chancelle. Elle s'emmêle les pattes en entrechats désordonnés, avance, puis recule, va à gauche, revient, tombe sur le cul, se relève, et retombe, les yeux chavirés, haletante.

La fougeraie est à cet endroit pentue. Si elle glisse ici, elle va rouler durement entre les tiges hautes. Je me précipite pour l'attraper. Je la soulève, elle tremble de tout son corps, propageant au mien ses ondes chaotiques.

Sur le coup, je suis moi-même en proie à un petit vertige. Serrant la chienne contre moi, je me laisse choir par terre. Un tapis moussu me réceptionne en douceur. Je suis appuyée contre un petit talus, la cuisse bien calée. Le sang pulse fort dans mon cou et comprime mes oreilles déjà bien congestionnées ces jours-ci.

Je connais parfaitement le phénomène. Je ne m'en affole plus. Je suis bien assise, je ne vais pas tomber ni me faire mal. Il suffit d'attendre.

Pour la chienne, je rapproche l'épisode du choc de tout à l'heure. Quelque chose a du se passer dans sa petite tête, à ce traumatisme. Un choc suffisamment sérieux pour causer du dégât. Je la vois bien mal. Je la tiens contre moi, la rassure autant que je le peux. Je pense qu'elle va mourir là, dans mes bras. J'essaie d'adoucir son trépas. Une grande peine s'épand en moi comme une nappe grise, faisant silence de tout le reste.

Lola, totalement indifférente, sautille sur ses courtes pattes et trépigne à nos côtés, comme pour dire : Alors ? On y va ?

Txief, lui,  sent que quelque chose ne va pas. Il se tient accroupi, le dos rond, les oreilles basses. 

Les minutes passent. Je respire lentement, calme et surtout profondément triste, ma petite chienne mourante dans les bras. Son corps s'alourdit déjà. Elle tremble moins, avale par saccades, me regarde, pitoyable. Elle ne souffre pas, ne se plaint pas. Je la caresse, longuement. Beaucoup de douceur, dans l'air, dans ce paysage calme, dans cette fin sans douleur. 

Petit à petit, ma chienne s'apaise. Je la regarde attentivement... Elle paraît plus confiante. Son œil reprend du brillant. Tiens, mes projections pessimistes seraient-elles trop dramatiques ? Moi ? Encore une fois théâtrale ?! Non.... pas moi....

Ma Bullou demande à s'écarter, je relâche mon étreinte. Je la repose au sol. Je suis moi-même mieux. Notre petite pause nous a requinquées toutes les deux.

Ma petite s'essaie de quelques pas, ça va. Je me relève, immensément soulagée de la voir vivante, pas trop fringante encore, mais guillerette déjà.

Je me souviens de cet épisode, il y a plusieurs années, quand j'avais été dans le champ la ramasser. Elle gisait sur le dos, complètement inerte. Zaldi avait du l'envoyer bouler d'un coup de sabot, ou alors elle s'était elle-même jetée au sol dans cette posture, histoire de tromper l'ennemi, par calcul, ou sous la poussée d'une compression musculaire ou neurologique défensive.

Les chèvres font beaucoup ça, paraît-il. Quand elles prennent peur, elles basculent et chavirent, se retrouvant par terre, les quatre fers en l'air. Elles se tétanisent ainsi quelques secondes, puis, se relèvent, titubent un peu, et repartent. Quelques minutes après, il n'y paraît plus, et elles reprennent le cours de leur journée, comme si de rien  n'était.  

On détermine mal s'il s'agit d'une stratégie élaborée, ou d'une compulsion physico-neurologique non maîtrisée en une espèce de Menière animal.

Je savais avoir déjà avec la gente caprine une similitude capillaire : il me vient comme aux biquettes, une petite barbiche, sous le menton, en très vilains poils follets. Ma mère avait la même.

J'ai donc appris dernièrement avoir aussi en commun avec elle cette particularité de comportement en situation de panique, et même de simple tension. Comme quoi...

J'ignorai le phénomène présent chez les chiens.

Ma Bullou et moi serions cosmiquement unies par un lien intra-espèces ?

Elle a déjà cet automne manifesté par sa dépression caractérisée mon propre malaise, à Rivière.

Maintenant, par un mimétisme vertigineux, elle dupliquerait ses réactions aux miennes ?

Seigneur Dieu jusqu'où nous mènera cette symbiose ?

Suffira-t-il que je la regarde attentivement, pour savoir ce qu'il se passe dans ma pauvre tête, et que je ne démêlerais pas sans en voir les signes chez elle ?

Elle serait ma toise, et je serais son syndrome, alors !

Là, elle me regarde de ses bons yeux dorés, et je glisse voluptueusement dans son adoration inconditionnelle.



Vendredi 13 Août 2021  18h30


Je pensais faire une bonne séance d'écriture, aujourd'hui.

Plusieurs visites aussi impromptues qu'agréables m'en on détournée.

Je reprendrai la semaine prochaine, sans doute.

Je dirai mon plaisir à vivre ici, ainsi.

La joliesse de ma petite cour engazonnée. Oui, parce-qu'évidemment, j'ai mis à exécution ce plan B si attirant.



Mon contentement tout simple à regarder mes compositions naïves. Ce grossier pot aux quatre visages opposés, ces quelques pierres posées là comme par hasard, quand, au centimètre près, leur lest arrime au plus juste mes chutes disparates.

Ces décors de pacotille, au clinquant du plus mauvais goût, sans doute, quand pour le mien ils me contentent pleinement.




Je n'ai pas reçu dans mon éducation la faculté de discerner le "beau", l'académique. Je ne saurais pas faire la différence entre une verroterie grossière et un diamant à l'eau la plus pure.

Et je m'en trouve fort bien, puisque j'ai plus facilement l'occasion de tenir dans ma main la première que le second ! 

Ainsi, mon plaisir ne se ternit pas d'une connaissance qui le fêlerait. Et il se nourrit en abondance à une source bien plus fertile !

On ne rend pas service au gens en leur enseignant des valeurs élitistes, quand on ne leur donne pas en même temps la garantie de ne connaître qu'elles. Et nul, même issu de la cuisse de Jupiter,  n'est à l'abri de croiser sur son chemin du vilain et de l'ordinaire, n'est-ce pas ? 

Le laid, le commun, est une souffrance, quand on sait en faire la différence.

Pour moi, la beauté peut-être n'importe où. Et souvent là où les puristes ne la trouveraient sûrement pas. 

Mon ignorance me préserve. Je suis une simple, d'esprit et de vie. 

Mon monde tient dans ce bout de ferme, entre ces 3 chiens, ces deux vaches, un grand mari et quelques amis.











Je vais de ce pas, nourrir mes vêles. TtonytaPetra sont bien communes, elles aussi.







Quand, pour moi, elles sont aussi précieuses que les plus belles perles de l'Orient...








 







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