mardi 28 septembre 2021

13 au 28 septembre

 


Lundi 13 septembre 2021  15h50


Je suis calée dans une organisation jugée pour le moment très satisfaisante. 

Mes jours non travaillés, le matin concentre toutes les obligations. Ces occupations pas désagréables, entre logistique, intendance, administratifs et autres quotidiennetés me tiennent jusqu'au moment du déjeuner. 

Pour l'après-sieste, c'est-à-dire tout de même pas avant 15 h (!), je réserve toutes les activités détente et loisirs. Certaines de ces activités de l'après-midi peuvent être celles du matin, à partir du moment où leur exercice relève d'une intention particulière, de l'ordre du projet d'agrément, et non de la routine basique.

Ainsi, je peux très bien choisir de préparer une tarte l'après-midi, pour recevoir une ou autre amie. Alors que toutes mes activités de cuisine vivrière sont reléguées au matin. Cette nuance dans l'intention et la circonstance fait toute la différence : ce qui était tâche, même plaisante, devient pur plaisir, et passe dans une toute autre catégorie d'activités. Et donc, dans ma logistique, de plage temporale.

Je cure aussi mon étable après la sieste. Là, c'est davantage pour me calquer sur les rythmes de TtonytaPetra. A ce moment là,  elles sont au pré. Là, nous touchons au plus profond de la transformation : cette tâche, de tout temps et à jamais, se faisait au petit matin, le jour même pas levé. Que les vaches soient dedans, ou pas.

La grande différence de mon étable actuelle, c'est qu'elle est de jour, et de nuit, de toutes les saisons.

TtonytaPetra n'ont pas plusieurs locaux à disposition, comme les vaches qui les ont précédées. Mon étable est une, et indivisible. Avant, entre étable fondatrice et stabulation libre, les bêtes naviguaient plus au large. La logistique était aussi plus étendue. Mes vaches à l'attache étaient dans la vieille ferme. Libres, en intérieur, ici, au fond. Ou alors, dehors. Je curais l'avant, le matin, le fond, quand elles n'y étaient pas. 

Maintenant, libres ou à l'attache, les velles seront au même endroit. Je ne suis pas encore décidée sur leur parcours en saison hivernale. Avant, mes vaches passaient l'hiver dedans, à l'attache. Là, je vais improviser, selon les circonstances. TtonytaPetra connaissent maintenant la contention : je leur passe la chaîne, le soir, le temps du repas. Elles ne tirent plus, et, leur ration son-luzerne avalée, grapillent gentiment de bonnes bouchées de foin, sans chercher à se dégager. Elles savent bien que je suis par là, et que je vais les libérer pour qu'elles puissent retourner dans le pré. Elles ne s'impatientent pas, ne rechignent pas.

Quand Ttony a été patraque, elles sont restées dedans, pour quelques nuits. Sinon, pour le moment, elles sont libres d'aller et de venir, nuit et jour.

Quand le mauvais temps s'installera, je fermerai les grandes portes sur la nuit, avec mon petit monde à l'intérieur. Pour ce qui est de l'attache ou pas, je ne sais pas encore. Si mes deux beautés se cantonnent dans leur coin, je peux aussi bien les y tenir attachées, de façon à préserver le restant de l'étable. 

Pour la journée, en saison hivernale, toujours pareil, je ne sais pas encore. Soit je maintiens la position ouverte, et le pré à disposition, soit je ferme, comme je le faisais avant. Je vais étudier ça, en fonction du comportement de TtonytaPetra. Je dois aussi intégrer les possibles incursions dans l'étable de la troupe caprine. Tous ces paramètres conjugués rendant la projection difficile. Je vais voir ça, au fur et à mesure.

Je dois aussi  tenir grand cas de la circulation d'air, ici. En période estivale, le courant assuré par l'ouverture de la grande porte en bas distille une température très agréable. Il fait bon, ici, même quand il fait chaud, dehors.

Quand la bise soufflera, l'effet sera, je le pense, tout différent. Le soleil hivernal coulé à travers ces verres, qui n'en sont pas, tiédira ce petit endroit si convivial. Si le vent glacé ne s'y invite pas.

Toutes ces interrogations trouveront leurs réponses, en temps voulu.

Je renonce plus facilement maintenant à me triturer le neurone, pour essayer de prévoir, d'anticiper, de juguler ou de corriger. Je laisse venir, en attendant, je vis, sans penser beaucoup plus loin. Le doute et l'incertitude ne me sont plus ennemis. Je les ai intégrés, admis, et acceptés, comme les impondérables qu'ils sont. Je ne leur tiens plus rigueur d'un inconfort adouci par une tournure moins angoissée. Le doute et l'incertitude existent. Bien habillés, on peut même les appeler chance et aventure...

C'est d'un grand repos. Et tout aussi efficace, compte tenu du nombre de conjonctions calculées, supputées, préparées, et finalement avortées, rendant caduques, inopportunes et totalement contre-productives, toutes mes savantes stratégies élaborées pour rien.

Puisque, bien souvent, la situation se présente tout autrement que je ne me l'étais imaginée, dans mon effervescence tumultueuse. Et fait fi de toutes mes prévisions, la bougresse !

Renonçant à tout régenter à l'avance, je laisse venir et faire. L'autre, le hasard, l'histoire floue, l'avenir arbitraire et son futur insondable, s'invitent maintenant mieux dans mes visées. S'y font place et prennent même parfois le commandement.

Je me soumets ainsi au sort. Décide encore de ce que je dois, tout de même, et admets aussi les décisions des autres. Je les subis, même, au besoin, sans trop de mauvaise grâce, moins hérissée à faire valoir des droits pour la plupart déjà bien acquis. 

Relevée de la totalité de la part de responsabilité de mes conduites, je chemine maintenant plus légère.

La vie ne s'est pas montrée mauvaise envers moi. Loin de là.

Je lui fais confiance pour l'avenir. Celui que je me suis préparée, entre doutes et espoirs, et celui qu'on me réserve. L'"on" étant vaste et divers, comme le sont le monde et son temps...


Vendredi 17 septembre 2021  16h35







Mes paysages sont au plus beau, en ces jours parfaits.

Il a bien plu mercredi soir. L'eau a lavé la poussière et ravivé les couleurs.

Mes points de vue en combes, en plans, en damiers, s'approfondissent d'une lumière plus dense. Les reliefs se rapprochent, et se creusent. La nature est ciselée par un sculpteur attentionné.

Je suis à chaque fois émerveillée de cette beauté dont je ne me lasse pas.

Je m'en imprègne et en nourris ma quête d'un bien-être simple, et sain.

Les chiens se couchent autour de moi, alternant le carreau frais ou le gazon tiède. La feuillaison du carolin ombre la cour en une danse mouvante et discrète. Des médaillons de feuilles sèches parsèment la prairie et les talus.

Il fait bon. Je suis au calme.

Je vais goûter, soigner les velles.

Bavarder dans le soir avec l'une ou l'autre de mes familières. Savourer une soirée de paix.

La sérénité est tout près.


Lundi 20 septembre 2021  16h45


Je regarde les images d'hier :






Au matin, le jour s'annonçait moyen.
Des hordes d'averses chevauchaient le dos du Jaïzkibel, le plomb approfondi par un soleil pâli.
Ces derniers jours, le ciel se déverse en eaux brutales. La terre et les plantes boivent cette aubaine, avides, fouettées rudement et reconnaissantes quand-même.
C'est l'occasion de vérifier mes entrées d'eau. Goguenardes.
Je compte toujours sur les éléments coalisés, pour fermer leur clapet à ses insolentes.
Il y faudra du temps, et une patience encore exotique en mes contrées.
Je réajuste quelques rangements, en fonction de la situation. Nous entrons dans la bonne saison, pour faire des constatations pertinentes, et prendre les meilleures mesures.

Samedi soir, entendant gronder le tonnerre et voyant fulgurer les éclairs sur la mer, j'ai rapatrié TTonytaPetra à l'intérieur. Elles goutaient jusque là les nocturnes sous les arbres, rentrant au petit matin, bien mouillées, tous ces derniers jours.
Là, j'ai instauré le régime automne. Je comptais le faire au départ des hirondelles, dans les jours prochains, sans doute. Une bonne partie a déjà levé le camp. Il me reste ici la dernière fratrie, avec les deux parents. Les perturbations de l'été amèneront peut-être un léger retard sur leur calendrier. Pour le moment, la famille rentre au soir, et s'agglutine en têtes et queues entremêlées, sur le nid bien trop petit pour une telle congrégation.




C'est assez nouveau, cette pulsion de rassemblement. Jusque là, mes hirondelles se perchaient bien plus confortablement sur les nombreux supports à disposition. L'instinct grégaire les prépare sans doute au voyage du retour.
Quoi qu'il en soit, tant qu'elles sont là, mauvais temps ou pas, je garde la porte métallique entrouverte, pour qu'elles puissent rentrer le soir. Quand mon petit cheptel ailé est au complet, et seulement alors, je tire le battant, en position nuit, fermé.

TtonytaPetra, elles, font une première virée en fin d'après-midi, à cette heure-ci. Au moment où j'écris, je les entends, en bas. Elles ressortent ensuite. Pour revenir au moment du repas du soir, entre 19 et 20h, selon ma disponibilité.
Je les attache alors, pour que Ttony puisse manger tranquillement, sans que Petra la trop gourmande vienne lui chaparder sa ration. Ttony se laisse prendre le dessus par sa sœur.  A leur arrivée, je la pensais pourtant plus brutale, et je la voyais dominante. Leurs caractères ont évolué, ou alors, mes observations étaient erronées : Petra fait sa loi. Elle reste douce, et bienveillante, envers Ttony. Elle la pousse à la mangeoire, mais sans trop la bousculer. Ces deux là s'entendent toujours bien. Mais se ressemblent moins. Ttony ferait bien sa vie dans l'étable, n'allant au pré que pour y brouter. Petra est plus en extérieur, toujours la première à sortir, meuglant en appel vers Ttony moins décidée. Bonnes copines toujours, elles restent ensemble, en un compromis raisonnable pour l'une et l'autre.

Physiologiquement aussi, l'écart se creuse entre elles. 
Petra, plus menue au départ, est maintenant plus droite, plus longue, plus large, plus lourde. Pas de beaucoup, et la tendance peut s'inverser, au fur et à mesure de la croissance. 
Ttony s'incurve, sa panse s'alourdit en creusant son échine. Sa croupe plonge tristement, et son poitrail s'affaisse. Elle prend la tournure d'une vieille vache, quand elle n'a pas six mois !
Je m'amuse de voir mes velles changer. Je n'attends pas d'elles qu'elles accomplissent des canons de beauté. J'attends d'elles qu'elles me contentent, et elles le font. 

Notre complicité se construit de jours en jours. Elles me deviennent de plus en plus familières. Notre chorégraphie s'ajuste à chaque distribution des rations, à chaque sortie, à chaque pansage. Je connais leurs caresses favorites, les coins de peau les plus soyeux, les reliefs bien calés dans ma paume,  les reflets  furtifs de la robe de Petra et les crins les plus souples de celle de Ttony.
Je les sens comme elles me sentent.

Les avoir là, le soir, me promet de longues séances de contemplation placide, dans le calme et le silence de l'étable tranquille.
Ca, c'est en début de nuit. Les hirondelles sont rentrées. J'ai verrouillé la porte métallique. Fermé les volets de la maison. La pluie cingle, dehors. Les chiens s'installent près de moi, sur les marches de l'escalier tournant.
Les velles ont mangé. J'ai délié leurs chaînes. Elles craquent le foin sec, en gourmandise, têtes plongées dans l'auge. Elles sont encore un peu trop petites, pour arriver au râtelier.








Bientôt, elles vont se coucher, dans un gros soupir de contentement.

Ruminer, les yeux mi-clos. Je vais respirer en calquant mon souffle sur le leur, lent, profond.

La nuit dehors sera tombé. A un moment, elles poseront leurs grosses têtes sur leurs antérieurs repliés, le long de l'épaule, yeux fermés. Un dernier gros souffle, les mâchoires arrêteront de bouger. Elles étireront une cuisse, se recaleront contre le muret.

Ce sera le moment de remonter, d'éteindre la lumière, et de rentrer dans l'appartement doucement éclairé.

Les chiens se rouleront en boule, chacun dans son coin favori.

Ce sera le soir parfait d'une belle journée.


Lundi 27 septembre 2021  16h42

L'automne est entré en saison.

Il ne reste qu'une seule hirondelle dans mon étable. Les autres sont parties mardi dernier. A l'arrivée, autour de la St Joseph, il n'y en a qu'une, aussi. J'ai bien repéré celle-ci, avec son aile grise et sa tête courte. Je me demande si c'est la même, qui fait l'ouverture et la fermeture de la saison. A voir, l'année prochaine.

Tant que je l'ai là, j'attends qu'elle soit rentrée pour fermer l'étable à la nuit. Après, je fermerai dès que TtonytaPetra seront rentrées du pré, au soir. Nous aurons pris la tournure automne. 

Je vis mes installations au jour le jour. Je ne connais pas d'ici l'hiver. Où il fera le meilleur, quelle porte garder fermée et laquelle laisser ouverte, pour un meilleur confort. Où se posera le soleil en son couchant, quel pan de mur il éclairera quand il se montre. Quelle huisserie mugira au vent fort, et quel battant il faudra mieux caler.

Je ne sais pas encore quelle sera la vie de mon étable, à ces mois prochains. Si TtonytaPetra vaqueront, libres, ou pas. Si elles continueront de sortir, ou si je décréterai l'hivernage.

Mercredi dernier, nous avons avec Antton rentré trois balles de foin. La manœuvre sera ainsi rodée. 

Dans un premier temps, avant l'arrivée de mes velles, je m'étais demandée si je ne garerais pas Karrarro dans l'étable, comme je le faisais avant. Pour évacuer le fumier au fur et à mesure, c'était évidemment bien pratique. Par contre, Karrarro est gros, et prend de la place. Il aurait "mangé" l'espace.

Là, il est plus au large, et vogue vers un nouveau destin, notre Karrarro de Mizel.



Concomitantement à cet encombrement gênant, j'ai expérimenté avec succès le principe plus léger de la brouette à fumier. TtonytaPetra sont petites, et elles ne sont que deux, en presque une. Leur production de fumier est modeste, et son enlèvement se fait aisément, sans autre mise en œuvre que ma vieille brouette cabossée. Je cure très souvent l'étable, et retire la litière souillée au fur et à mesure. Sur l'aire bétonnée, l'enlèvement à la pelle économise le paillage. 

Je pratique une manière d'enduit artisanal, je dirais même, ancestral, sur cette partie minérale.

J'ai demandé au maçon de me faire une chape grumeleuse, surtout pas trop lisse. Les vaches ont des sabots, pas des ventouses, au pied. Un revêtement trop glissant ne leur convient pas.

Cette surface de béton granuleux, dur, brutal, heurte un peu ma sensibilité éleveuse. Mes vaches sont confortables au pré, ou dans leur paillage froufroutant. Sur ce béton, elles ripent durement, quand il leur prend l'idée de gambiller gaiement. Je n'aime pas.

Une parade évidente se présente à moi : la bouse de vache, appliquée en emplâtre.

Quand, très régulièrement, TtonytaPetra lâchent une belle bouse bien grasse sur l'aire bétonnée, j'ai à disposition un matériau de première qualité, pour mon ouvrage.

Munie de ma pelle, je râcle d'un mouvement enlevé, hop !, relevant le bout d'un geste précis, pour collecter la masse prompte à se laisser glisser hors du champ d'action. En quelque pas, je suis à portée du tas de fumier. Et re-hop ! je balance tout ça d'un ample mouvement pivotant de tout le buste. Le tour est joué ! 

Je reviens sur mon béton pour alors maculé. Je saisis le balai d'étable, durci par les années d'usage. Vigoureusement, j'étale le restant de bouse dans les anfractuosités du béton. Il convient d'avoir un matériau de bonne texture. Trop mou, il coule, trop dur, il s'agglomère en petits rouleaux impropres à se caler dans les cavités. D'où l'importance de surveiller en amont l'alimentation des velles, si l'on veut qu'elles produisent quelque chose d'utilisable avec profit.

La bouse ainsi appliquée en fine couche durcit très vite. Elle assure un lissage parfait, en conservant une surface agréable au pas, et à l'œil. Olfactivement, la bouse séchée est parfaitement neutralisée. Elle conserve un remugle herbeux, à peine acidulé, une rémanence champêtre des plus émouvantes. Le musc douçâtre de la bouse fraîche, à l'assaut, j'en conviens, agressif, s'évapore avec son eau.

L'effet rendu est celui de la terre battue. Mon étable sera ainsi moins bétonnée, d'aspect. Elle conservera la solidité, l'inaltérabilité, mais gagnera en souplesse, confort, et esthétique. De mon point de vue partisan, évidemment. De froidement minérale, elle redeviendra organique, plus proche du vivant. Tout le monde n'adhère pas...

L'affaire du fumier à enlever est ainsi réglée. Nous avons délocalisé le tas, le transportant sous le carolin de la prairie. Les chèvres viennent régulièrement inspecter l'avancée du processus.






Elles apprécient l'herbe drue enrichie de ce voisinage, quand TTonytaPetra préfèrent brouter plus au large.

Je travaille là aussi à une œuvre majeure. Un tas de fumier bien construit se travaille comme un ouvrage de maçonnerie. Il convient d'en poser les bases avec soin, et expertise. On ne se contente pas de benner là sa brouette ou sa bennette. De faire un tas approximatif, en volumes désordonnés, affaissés les uns contre les autres. Non. 

On dispose, soigneusement, son chargement. On sélectionne, parmi les fourchées, celles de fondement, et celles de montage. Les amas larges, bien tramés, ne se traitent pas comme les conglomérats denses et lourds. On "monte" un tas de fumier, comme on "monte" un bâtiment, ou alors, plus modestement, un tas de bûches en bois. Pas au hasard et à la va-vite. Posément, en réfléchissant. En alignant. En tâtonnant, si nécessaire, déposant ici, puis réenlevant, si le résultat n'y est pas. Le rendu doit être rigoureux, les bords bien droits, surtout pas échevelés, les angles marqués. L'ensemble doit être tassé au fur et à mesure. Au pied, puisqu'ici, je n'ai pas le tracteur à disposition. Ca me donne l'occasion d'une danse à l'indienne, sûrement un peu déconcertante pour le spectateur. La bonne décomposition des paillis en sucs nourriciers est à ce prix. Et je n'en suis pas à une "déconcertitude" près.

J'ai depuis bientôt trois mois collecté suffisamment de fumier pour ériger le premier angle. Je me suis inquiétée des conditions de chargement, pour l'enlèvement périodique. J'ai ainsi calculé l'empâtement de mon futur tas, et son emprise au sol.

J'ai maintenant une année pleine pour construire, édifier, ériger, un monument d'or noir, fumant, vivant. J'ai tâché de tenir compte des courants, des effluents, des tempêtes et des torrents. Pour faire au mieux avec l'existant.

J'en suis à mon année d'expérimentation. J'apprends de ce que je vis. J'adapterai, au fur et à mesure, et à la demande, si besoin.

Dans l'espace libéré par Karrarro, j'ai entreposé deux belles balles de foin de réserve. Là aussi, il y a eu polémique. Nous sommes tous dans l'observation de cette première année. On essaie, et on voit. 

Dans un premier temps là encore, je pensais stocker mon fourrage dans la porcherie-remise. A l'usage, j'ai changé d'idée. D'une, les petits suintements humides ne font pas bon ménage avec le foin sec, et de deux, cet espace rangement est plus dédié au bricolage, et s'accommoderait mal de l'encombrement de plusieurs grosses balles de foin.

Antton en était pour rentrer le foin au fur et à mesure, balle par balle. Ca aurait pu se faire. J'entrepose la balle en service sous l'escalier, au plus près du râtelier, que j'alimente par dessus la murette. Quand elle se termine, il suffit d'en ramener une autre. L'opération n'est pas bien longue.

Oui. Mais moi, je suis une anxieuse. Quand je vois ma balle commencée s'amenuiser, je commence à me sentir moins bien, si je n'en ai pas une autre tout près. Antton peut ne pas être là, le temps virer à la pluie, un coup de vent se lever. Ou toute autre occurrence survenir, de nature à empêcher le réapprovisionnement immédiat. Et là, se présente à moi une plage de temps sans fourrage, où, râtelier vide et réserve tarie, je vois fondre sur moi pour mes velles la terrible disette. C'est plus que je n'en peux supporter !

Non,... non, non, non ! Cela ne se peut, ni cela ne se doit ! 

Après savants calculs de surfaces, j'ai opté pour le magasinage dans l'étable, d'une réserve propre à calmer mes angoisses. Le long du mur, juste après la balle de fougère, il y a suffisamment de place pour aligner trois balles de foin. 

Le questionnement dans cette configuration porte sur le comportement de TtonytaPetra. Que vont-elles faire, en telle compagnie ? Les balles de foin sont ficelées serré. Elles pèsent lourd, plus lourd que mes velles, pour le moment. Posées sur des palettes, elles ne craignent pas les suintements d'urine. TtonytaPetra ne sont quand-même pas vicieuses, au point d'aller pisser contre le foin, en levant la patte, comme le ferait un chien ! Elles ne vont pas non plus déféquer en se plaquant dessus. Non, leur seule intervention dans l'affaire, sera de grapiller à travers le réseau des ficelles, pour tirer quelques brins savoureux. Dommage que je juge mineur, et sûrement pas de nature à me retirer le bénéfice projeté. Une plus juste évaluation de l'entreprise me permettra de renouveler l'opération dans les mêmes conditions, ou d'y apporter quelques améliorations si nécessaire.

Nous en sommes là, pour le moment. A l'étude. En observations.

TtonytaPetra expérimentent avec moi. Ensemble, nous examinons.

Tant de paramètres centraux et périphériques s'invitent dans mes projections !

Je laisse venir, et accommoderai, pragmatiquement.

A la jardinerie hier, nous avons tous tour à tour contemplé cette petite grenouille posée sur une spathe de phormium. Tous, attendris, nous avons pour un moment suspendu notre souffle à ce minuscule petit batracien innocent.





Et tous, nous avons repris le cours de notre journée. Joliment éclairée de cette petite émotion minuscule, et pourtant si touchante...







lundi 6 septembre 2021

1er au 6 septembre

 

Mercredi 1er septembre 2021  7h40




Le lever se colore des roses annonciateurs de pluie.

Elle sera bienvenue, la nature a soif.

Bel Astre rentre auprès de Mère-Rhune, après sa virée vers la mer. Chaque année le même élan, et chaque année, retour au bercail !






Jeudi  2 septembre 2021  20 h



Un énorme nuage très sombre pose un couvercle soudain sur la soirée, au dessus de la mer et du Jaïzkibel. Je remonte de l'étable, les velles sont ressorties. 

C'est le moment où je vais faire un tour dans le soir, avec les chiens, tout contents de me retrouver après ma journée à la jardinerie. Là, je recule devant la menace.

Un quart d'heure après, une grosse averse s'abat contre les vitres (qui n'en sont pas).

Je ferme tout. Les velles ne remontent pas. Elles ne craignent pas l'eau du ciel, et les éclairs fulgurants en zébrures claquantes. Les chiens, eux, se tapissent au plus près de leur maîtresse. Je m'imprègne de cette ambiance hivernale. Ici, dans le grenier, pas d'entrée d'eau. Fort bien !

Les gouttes fouettées ruissellent le long des parois de... verre, (allez, on va dire comme ça, puisque le nom barbare de ce fameux matériau, je ne le retiens pas). Un filet d'eau court juste en dessous du cadre métallique. L'eau de là va passer sous la bâche, forcément. Aïe...

Je descends à la porcherie. Pour le moment, rien encore. Mais je ne me fais pas d'illusion : le long des fissures apparentes ici dessous, suinteront bientôt quelques filets humides, et les gouttelettes narquoises suivront. La période sèche sur plusieurs semaines a craquelé les enduits fragiles. La première eau drue va s'engouffrer là dedans. Mon dispositif étanchéité, appliqué sur la seule surface plane découverte, palliera le plus gros, je l'espère. Je n'ai jamais été aussi près de le savoir...


Vendredi 3 septembre 2021  17h.


Le résultat des courses est honorable. La première grosse averse après période sèche n'a pas été calamiteuse pour ma remise. Quelques entrées perfides, évidemment, dans le coin gauche, se rappellent à mon bon souvenir. La gouttelette est bien tombée, laissant deux trois petites auréoles au sol. Rien de comparable avec les cataractes d'avant, où, là dessous, on avait l'impression d'un déluge, à la première ondée. La rampe plane au dessus collectait l'eau largement, et la redistribuait dessous en abondance, par les longues saignées. 

Les rangements ont été stratégiquement disposés. A l'endroit où tombe l'eau, il n'y a rien.

Il faudra voir ce que ça donne en période hivernale, quand les jours de pluie se succèdent.

J'espère, déraisonnablement peut-être, améliorer ce résultat, par l'effet conjugué des ruissellements, agglomérant la poussière, les débris de feuilles mortes, et autres bouchons naturels, dans les interstices ténus pour le moment passants. J'ai toujours eu la foi dans les éléments et leurs bonnes œuvres...

Cet hiver me rendra raison... ou pas !

Je laisse pour plus tard.

Dans l'immédiat, l'affaire du moment est dans le pré.

June et sa tribu sont reparties vers leur propre prairie.

Mes velles vont réinvestir l'ensemble de la mienne. Avant de les lâcher là dedans, je fais le tour de la clôture, un peu ancienne sur le bas, un peu branlante. Pour de vieilles bêtes ordinaires, elle ferait bien l'affaire.

Pour mes deux petites rouées dévergondées, j'en suis moins sûre. Je les vois faire avec les cousines, pourtant bien plus âgées qu'elles, et constitutionnellement placides. Elles cherchent bien le contact. Les piquets là sont en bon état, et le fil ronce trame une barrière serrée. Ttony s'y est quand-même éraflée l'oreille, en passant sa petite tête de biche au travers.

Sur le flanc nord, là où la clôture est bien plus ancienne, et moins défensive, le voisinage est différent. Là, il y a de la bête bien plus jeune. Toujours de ces blondes, grosses masses et volumes, peu d'esprit ni de malice. Tout de même, la jeunesse rend à ces monuments en devenir un semblant d 'animation et d'engouement aventurier. 




Tout particulièrement, je vois bien poindre les ennuis, du côté de ce petit jeune homme :



Le bientôt taurillon n'est pas vilain garçon. Pour qui aime le genre. 
Pas trop d'élégance, et de finesse, aucune. Mais de la bonne viande, drue et dense, en gros volumes musculeux. Pas trop d'âme, juste de la matière. Brute. 
Pour les connaisseurs, dont je ne suis pas, une très belle pièce, sans doute.
Le taurillon est sanguin, de nature. Et le taurillon blond, est, en plus, plutôt bas du plafond. 
Une conformation psychologique difficilement prévisible.



Les miennes, elles, sont bien différentes. De vache à vache, il y a un monde.
Ces rouées prépubères tendent déjà une croupe aguicheuse. Elles se comportent de manière éhontée, scandaleuse, provocatrice. Seigneur Dieu ! Je ne les ai pourtant pas élevées comme ça ! Ce sont de véritables Lolitas cornées. (Oui, parce-que, finalement, d'écornage, il ne doit pas y en avoir eu : deux petits appendices pointent gentiment de chaque côté de leur front. Ceux de Petra sont peut-être un peu plus mollets. A voir maintenant la courbe que tout ça prendra).
J'imagine le jeune taurillon, chaviré, de l'autre côté du barbelé, par les roueries de ces jouvencelles effrontées.
Ttony ondoiera de sa soie miel, clignant son œil de biche en une invite langoureuse.
Petra, brunette chatoyante, fine, racée, exotique de sa robe métissée, finira de l'affoler complètement. Elles vont lui roucouler à l'oreille, tant et si bien, qu'il en perdra son peu d'entendement.
Il ne va pas calculer longtemps. Il va foncer, tête baissée. Il ne connaîtra plus ni fil ni barbelé, dominé dans son entier par ses hormones effervescentes, fouettées par les manigances femelles.
Et ce sera le cirque !
Je vais tâcher d'éviter tout ça. Anticiper, et prévenir. Qui vaut mieux que guérir !

Igor dans son jeune temps connut la calamité de se retrouver trop près de la jolie June en ses jours enamourés. 
Ces jeunes gens deviennent facilement tumultueux, quand les passions  fouettent leur sang...






Je vais contenir mes damoiselles dans un périmètre sécurisé. Elles verront bien le beau blond, mais de loin, comme elles le voient déjà. Ces quelques mètres de séparation suffiront à maintenir les ardeurs des unes et de l'autre.
Elles gambilleront dans le pré.
Les quatre chèvres leur feront bonne compagnie.





Mes jeunes châtaigniers s'en voient. Ils manquent d'eau.
La pluie d'hier les rafraîchira. Et l'automne prochain les soulagera de leurs feuilles encore gourmandes.




Il sera temps alors de repiquer mes plus jeunes plants.
J'ai déjà repéré trois merisiers et quelques aulnes.
Tous ceux-là aussi vivront en bonne compagnie.

L'hiver devrait être tranquille.


Dimanche 5 septembre 2021 17h


La journée a été chaude. Une petite pointe de température raisonnable, par cet été sans canicule.
Nous avons enlevé le dispositif de parcage des chevaux, et mis en place une clôture électrifiée, plus légère que la traditionnelle, le long du carré dégagé.
Ainsi, la prairie sera ouverte à mes velles, mais limitée sur le front de l'est, en une aire bien suffisante.



TtonytaPetra pâtureront là dedans plus largement, abritées du grand soleil par l'ombre longue des arbres élevés.




Les quatre biquettes voisines s'intéressent aux aménagements. Depuis l'arrivée des chevaux, elles ont investi ce pré carré, quand, jusque là, on ne les y voyait jamais. Et pourquoi pas ?
Les deux plus vieilles chèvres étaient d'ailleurs au départ prévues pour ici.
J'explique :

Quand Olivier se profila dans les parages de la ferme, il y a une quinzaine d'années, il ramena dans un premier temps deux chèvres, quelques poules, et son vieux chien, Denver, un caniche noir.
Le chien mourut assez vite. Il eut quand-même le temps de goûter aux joies de la vie à la ferme, gratouillant volontiers autour du tas de fumier. Il aimait aussi se coucher dans l'herbe, près du potager, quand j'y travaillais. Il connut ainsi chez nous quelques semaines d'une villégiature agréable, avant de rendre l'âme. Nous l'inhumâmes dans le remblai.

Les poules ne firent pas long feu non plus. Celles d'ici ne les accueillirent pas trop bien. Elles se sentirent toujours étrangères, ne vécurent pas heureuses, et moururent.
Les deux biquettes, la mère, blanche, et la fille, marron et noire, furent reçues comme des reines. Olivier y tenait, je tenais à Olivier. Nous avions construit en prévision de leur arrivée une chevrière, adossée à un mur haut, tournée vers le levant, avec vue sur la mer. Une guérite confortable, spacieuse, donnant sur cette même prairie. Elle y est toujours.

A leur arrivée depuis Rivière, nous installâmes les deux chèvres dans leur abri, fermé pour la nuit.
Au matin, nous comptions faire les présentations : j'avais à l'époque une dizaine de vaches. Tactiquement, nous pensâmes préférable de libérer les chèvres d'abord, pour qu'elles découvrent leur nouvel espace. A Rivière, elles avaient un enclos de 2000 M2. Ici, elles auraient plus d'un hectare, à partager avec les vaches, il est vrai. 
Je voyais le compagnonnage facile, tant on voit tout facile, quand on est amoureux...

Ce matin là, les biquettes sortirent au soleil levé, humant l'air avec circonspection. La fille suivait la mère. Un grand tertre herbeux faisait une petite montagne près de la chevrière. Les arrivantes s'intéressèrent immédiatement à ce relief enherbé d'adventices trop grossières pour mes vaches.
Ce tableau me parût suffisamment paisible pour que je décide d'envoyer la troupe, à savoir, mes vaches. L'entrée de l'étable est plus loin, plus haut. Les vaches ne débouleraient pas sur les chèvres. Elles s'en approcheraient, les découvriraient, et fraterniseraient. Dans mes rêves...

La réalité, comme souvent, fût toute autre.
Je me souviens particulièrement de Monumento. C'était une croisée normande et limousine, véritablement monumentale, par le fait. Elle était à l'époque assez vieille déjà, et marchait mal, à cause de ses sabots mal plantés. Et bien, ce fut l'une des premières à se hisser sur le monticule de terre, au pas de course, presque ! Elles furent plusieurs à la suivre, encerclant stratégiquement le tertre. Les deux chevrettes, complètement paniquées, s'enfuirent en catastrophe. Je renvoyai les vaches à grands coups de bâton, complètement dépassée par la situation.
Nous ramenâmes tant bien que mal les biquettes à la ferme. Elles ne voulurent plus entendre parler de la prairie, ni de la chevrière implantée dessus, évidemment.
Il fallut organiser les élevages en les scindant : les chèvres, au fond, à l'emplacement de ma nouvelle étable, et les vaches, chez elles. Au matin, je libérai d'abord les chèvres dans la cour. Elles faisaient leur vie, là, le menton haut, dédaigneuses d'apparence, quand elles n'étaient qu'apeurées.  Loin des vaches.
Elles finirent par s'habituer, grignotant le foin dans le hangar, mignotant la vigne vierge le long du mur gris. Elles consentaient à rentrer dans l'étable, quand les vaches y étaient attachées, pour se loger au fond. Elles passaient vite, pressant le pas, oreilles dressées et pupilles fixes. La blanche, la plus vieille, repéra très vite le coffre du concasseur à maïs. Elle repéra surtout une anfractuosité dans l'un des angles. En tapant des cornes contre la tôle percée, elle faisait tomber à terre de la farine... et s'en régalait ! Je ne compris son stratagème qu'au bout de plusieurs jours, après m'être étonnée tout ce temps là de ce bruit venu du fond de l'étable.
Sa gourmandise perdit la biquette, et sa fille, initiée par la mère au même vice.
Elles moururent toutes les deux à quelques jours d'intervalle.
Elles aussi reposent dans le remblai.

Pour compenser à mon Olivier ces pertes brutales et consécutives, je fis l'acquisition auprès d'une amie d'Hélène, de trois petites chèvres naines. Je les ramenai un lundi soir dans la Clio, où elles bondirent à qui mieux mieux dans l'habitacle. J'avais heureusement cloisonné le poste de conduite, et nous rentrâmes à la ferme, sans plus de mal.
Enseignée par ma première expérience, je renonçai à mêler mes vaches et les chevrettes. 
Nous étions à la période de l'année où les vaches étaient hivernées. Les chèvres pourraient faire leur vie dans le fond de l'étable, sortir dans le pré, sans être inquiétées. Nous avions au préalable doublé les clôtures d'un grillage fin, pour éviter toute fuite de ces petites aventurières.
Là encore, toujours optimiste, je voyais la chose assez facile.
Et là encore, très vite désappointée, je dus déchanter.

Les trois chèvres naines refusèrent de revenir à l'étable, pour la nuit. Elles se plurent follement dans un amas de grosses pierres amoncelées dans le bas de la prairie. Le soir, au retour du travail, j'allai les chercher là, essayant de les rassembler pour les remonter. A cette époque, la nuit tombait de bonne heure, et je crapahutais dans le noir, m'arrimant comme je le pouvais, manquant glisser et tomber. Les chèvres se cachaient, se jouaient de mes tentatives.... et ne rentraient pas !
Je n'aimais pas les savoir là, la nuit, par mauvais temps. J'aurais tant aimé refermer les portes sur mon petit monde, le soir, contempler mes vaches paisibles, et les chevrettes enjouées, avant de monter me coucher... Ce plaisir là ne me fut jamais accordé.
Avec Olivier, nous étions désolés.

Finalement, les chèvres se firent adopter par mon frère, plus près de leur base empierrée. Elles consentirent à l'accepter pour maître. 
Les années passèrent. L'une d'elle mourût. Les deux autres sont toujours là.

Par un de ces retours des choses comme la vie en réserve souvent à qui y est attentif, les chevrettes reviennent maintenant là où je les aurais voulues, il y a quinze ans.
Ma nouvelle étable, celle-là même qu'elles ont fuie alors, les tente, maintenant.





Mon frère et sa femme, finalement séduits par cette gente caprine, ont adopté une autre chèvre, ensuite. Elle leur a fait deux jumelles. La mère est morte, et l'une des sœurs aussi. Reste celle-ci, la tête de proue de la troupe. Dernièrement, Jésus nous a confié Oréo, la petite blanche et noire qui arrive juste après.
Les deux miennes sont derrière.

Nous avons modifié la clôture. Les chèvres curieuses y sont venues voir.

    - Allez, venez par là ! a encouragé la blanche, soyez pas trouillardes !

Et elles ont suivi.

En remontant de notre côté, nous avons prélevé une bogue sur nos châtaigniers.
Il y a beaucoup de fruits. Trop. C'est signe de souffrance. Les jeunes arbres se dépêchent de fructifier, pour le cas où il ne survivraient pas à la saison. Leurs débuts sont difficiles. Sur nos terres lourdes, les plants ont du mal à raciner, ils s'installent difficilement. Ce printemps, avec Avril sec et Mai froid, ne les a pas aidés. Il leur faudra plusieurs années pour puiser assez loin leur substance, et devenir autonomes. Après, par contre, profondément arrimés, ils en deviendront plus résistants.
Cet automne, nous planterons les nouveaux.
Ensuite, il ne sera plus que d'attendre...




TtonytaPetra, elles, ont toutes les commodités pour s'installer, et elles ne boudent pas leur plaisir.





 
Leur prairie agrandie leur plaît.
La compagnie des chèvres ne les perturbe pas.
Et elles ne les perturbent pas en retour.

Mon monde rêvé d'il y a quinze ans a été un peu plus long que prévu à arriver...








Lundi 6 septembre 2021 16h20

Une jolie pointe de chaleur nous tient à l'intérieur.
Je recherche le courant d'air, même chaud.








Les biquettes, elles, sont en approche.