Dimanche 23 février 2020 8h
Ce dimanche matin n'offre pas les splendeurs de celui de la semaine passée. Les cieux sont à peine irisés d'une lumière pâlotte.
J'ai meilleur spectacle dans mon étable. Mes quatre belles mâchouillent à l'envie les goulées de foin qu'elles tirent vigoureusement du râtelier. Ce beau râtelier, œuvre magistrale d'Olivier, qui s'intègre parfaitement dans nos vieux murs, et que nous donnons volontiers à admirer au chaland de passage.
Les Neskaks sont en pleine croissance. Il faut veiller à ce qu'elles ne manquent de rien. Une carence à cette étape de leur développement grèverait leur vie d'adulte.
La KattoPelato, la dernière de la ligne, m'a donné quelques soucis, dans la semaine.
Je l'ai sentie moins fluide dans ses mouvements, plus lourde et lente à se relever, notamment.
Pour son allure abattue, elle lui est coutumière. C'est de cette posture un peu misérable, qu'elle tient son nom :"Katto Pelato", soit "Chat pelé", comme on dirait "chat mouillé", imageant la tournure d'une pauvre bête pas trop allante.
Ma Katto pelato n'a pas la mine d'une performeuse conquérante. Elle vit sa vie de génisse en toute sérénité, pour autant, et son engouement à la vivre, nonobstant sa sobriété de mine, n'en est pas moins vif.
L'alimentation de ma bête à l'allure d'un Kalimero bovin n'a pas changé. Je ne pouvais pas mettre ses raideurs sur le compte d'une fourbure éventuelle.
J'ai pensé à ces poussées de croissance, dont nos jeunes adolescents sont parfois victimes, quand les membres leur poussent plus vite que le tronc, étirant douloureusement leurs articulations.
Je me suis fait confirmer le diagnostic par ma rubiconde Katerin de Sare.
Deux semaines d'anti-inflammatoire, sous forme d'acide d'aspirine, devraient la soulager.
Déjà, puisque j'ai initié le traitement vendredi, je la sens mieux. Elle n'a à aucun moment perdu l'appétit. L'assagissement de ses douleurs mieux drainées par l'aspirine redouble sa faim. Je ne la prive pas. Elle mange, elle s'étire, elle grandit, et embellit, ma toute belle.
Mes Neskaks sont de petits gabarits. Elles sont très joliment découplées, rondes sans être épaisses. Leurs masses musculeuses s'arrondissent en croupes et épaules bien évasées.
Elles sont expressives, cajoleuses, enjouées et câlines.
Elles sont mes petites beautés, mes quatre grâces.
18h50
Une lente et longue après-midi de détente m'amène au soir, un peu alanguie de tout ce temps libre.
L'après-midi ensoleillée, cette période hivernale bien clémente où février sec rattrape novembre détrempé, ont tiré les promeneurs en extérieurs. La contrée s'animait de petites familles regroupées sur les monts abrités du petit vent de noroît. Sur les sentes, des maîtres et leurs chiens se croisaient, jaugeant de loin l'opportunité à boucler une laisse, ou mettre en place une muselière.
Ma mini-meute anarchique ne connaît ni laisse ni collier. Je louvoie, obliquant sur des itinéraires parallèles, quand j'aperçois de loin d'autres chiens.
Ma Bullou les repère bien avant moi. Je peux me fier à sa démarche subitement coulée, échine aplatie et petit trognon de queue plaqué, les oreilles basses. Elle bifurque alors à la première croisée, se retournant vers moi pour m'implorer de la suivre. J'en suis quitte parfois pour la porter dans les bras, toute tremblante, si ma visée du jour m'oblige à maintenir le parcours.
Quand, le présumé danger passé, je la relâche, elle s'ébroue et me bouscule en me poussant sur les jambes de ses solides pattes antérieures, avant de reprendre la promenade, petit trognon de queue fièrement dressé, là, pour le coup.
Nous avons fait une longue pause, à l'écart du chemin, au soleil chaud. Les chiens couchés près de moi sillaient voluptueusement, pattes croisées. Lola se plaît à se couler sur le ventre, postérieurs étirés derrière elle, pas bien loin vu leur brève taille , en un rampé idéal pour se frictionner le bidou. Elle vient ensuite s'assoir contre moi, le flanc appuyé sur ma cuisse.
J'ai eu un de ces moments de relâche, où le temps semble arrêté, et vous glisse des épaules comme un gilet trop chaud.
Un de ces moments où une apathie bienfaisante vous dégage de tout tracas, vous laissant dériver mollement dans une fluidité suave.
Je ne sais pas si c'est un effet de l'âge, ou bien de ma nouvelle tournure : je me tracasse beaucoup, pour bien peu, souvent.
Je me souviens, de plus en plus vaguement, de cette époque où rien ne m'inquiétait.
Ca m'a duré un bon demi-siècle, j'ai eu le temps d'en profiter !
La perte de ce blindage insouciant m'a longtemps affectée. Tout le temps où le souvenir bien vif de sa jouissance m'en faisait cruellement ressentir le manque.
Maintenant, je me souviens moins de cette femme d'avant. Elle s'est suffisamment éloignée de moi, pour ne plus m'écraser sous son ombre portée.
Je souffre moins d'une perte que je ne sens plus.
J'ai été surprise de me découvrir vulnérable, bien différente de celle que je pensais être, de celle que j'étais, objectivement, alors.
Je suis surprise maintenant, quand je me vois très capable encore d'insouciance et de légèreté.
Etonnée, presque, de me trouver efficace et performante, au hasard d'une circonstance.
J'en attends moins de moi. Je sens qu'on en attend moins, aussi, de moi, autour de moi. Ca allège considérablement cette charge devenue trop lourde.
Ma surprise de maintenant en est bien agréable. Ce tournant dans ma vie me ménage ainsi des éclaircies où je repose mes doutes et mes craintes.
Cette après-midi en a été une.
Mardi 25 février 2020 20h
Une sale chute brutale et fulgurante, ce matin, m'a mâchée l'épaule et la hanche.
Maudit Ménière. Le déjeuner, hier, à Ibardin, a été bien bruyant, c'est vrai, et mes délicates membranes auriculaires ont du en frissonner trop fort.
Ce matin, la seule pression pourtant minime d'une petite mise en train de ma journée ouvrière a suffi à lézarder en rupture ladite membrane; le résultat en étant une perte fracassante de la verticalité, comme l'expliquent les spécialistes autorisés; Profanement dit, une chute saisissante, et douloureuse.
Bien, il faudra s'en souvenir aussi, de celle-là.
Mercredi 26 Février 2020 19h46
Nous vivons ces jours-ci un curieux retour-arrière.
Nous remontons d'une bonne quinzaine d'années dans le temps.
Comme les Dumas père et fils, pas loin de 20 ans après.
C'était alors l'heureux temps du chemin des Crêtes, relaté ci-haut.
Le temps bousculé où crêtes de coqs et jambes de poulets ferraillaient à qui mieux-mieux.
Le temps politique où ces gens de la "haute' nous la tenaient effectivement "haute", leur dragée amère à nos rudes salives paysannes.
Je ne vais pas refaire l'histoire. Elle est déjà faite, en début de mes chroniques;
Juste peut-être reprendre ici quelques épisodes, histoire de mieux comprendre l'actualité :
lundi 30 novembre 2015
CHEMIN DES CRÊTES, LA SCENE
Bonjour à tous !
Mère-Rhune bleue profond sur aube irisée limpide.
La baie émergée des dernières brumes de la nuit.
La température est vivifiante.
L'ambiance pure et ciselée.
Novembre termine en grande beauté, cette année.
Une de ces beautés un peu inquiétantes d'être aussi parfaite.
Quand on se dit que rien ne sera aussi beau après...
J'entame ma série sur le Chemin des Crêtes.
Nommé ainsi en raison de sa situation en surplomb élevé.
Anciennement une redoute révolutionnaire durant les guerres napoléoniennes. L'endroit est stratégique, face à la mer, avec les montagnes en bouclier, et les vallonnements à découvert entre les deux.
Un site magnifique, encore un, non loin d'Agorreta toujours, sur la commune d'Urrugne.
La mer en face, le Jaizkibel à droite, les trois couronnes dans le dos.
Par ce matin ensoleillé et pur, un bijou lové dans un écrin précieux.
Le Chemin des Crêtes est cette modeste voie rurale, longeant la "crête" bien nommée :
Il y a bien le Chemin des Cimes, plus connu, entre Bayonne et Saint-Pée sur Nivelle. Des paysages enchanteurs et apaisants.
Celui-ci, les Crêtes, moins en altitude, moins élevé, bien moins long aussi.
Crêtes, comme petites hauteurs, mais aussi crêtes de coq, de coqs de combat...
Et des combats, il y en eût, dans ces parages.
Des terribles et sanglants, il y a longtemps. Des plus prosaïques mais tout aussi passionnés, à notre échelle.
Pour aujourd'hui, je vous présente juste la scène, et les personnages, nous, et les autres, ramenés à leurs initiales pour la partie adverse, et représentés par leurs maisons.
De notre côté, vous nous connaissez maintenant un peu. Mes frères, et moi.
Pour la partie adverse, les voisins :
Madame et Monsieur de C.
Madame et Monsieur B.
Madame et Monsieur M.
Madame et Monsieur R.
Tous ces gens ont eu la bonne idée d'avoir un patronyme à première lettre différenciée. Très commode.
Je vous les présenterai une prochaine fois, bien-sûr. Chacun à leur manière, ils valent le détour.
Les faits que je vais relater ici sont prescrits, maintenant. Nos relations avec ces gens apaisées. Inexistantes majoritairement. Cordiales quand même, avec le couple Mme et Mr M.
En dehors de ces personnages à proximité géographique immédiate, il y eut des intervenants plus éloignés, mais tout aussi intéressants.
Des élus, des responsables municipaux, des agents de la sécurité nationale, et autres...
Je vous livrerai ici des courriers originaux. Je vous raconterai des faits réels.
J'ai recueilli l'avis de mes plus proches intéressés.
Je vous raconterai les choses à ma manière. J'élargirai les faits à mes hypothèses. J'inventerai selon cette imagination follette dont je suis la servante soumise.
Nous nous amuserons bien ensemble, je l’espère.
Entre deux travaux manuels, entre deux pots de peinture et un marteau, je reviendrai me détendre le cervelet à mon clavier.
Je vous laisse ici pour aujourd'hui.
L'après-midi est si belle. Je vais vaquer dehors et profiter su soleil.
A bientôt !
Bonjour à tous !
En ce dimanche matin, j'entends le vent souffler dehors, sans colère.
Je ne suis pas encore sortie. Il est tôt. J'ai une bonne heure devant moi avant l'heure d'aller soigner bêtes et gens résidents de la ferme.
J'aime ces tout petits matins calmes. Ce temps rien qu'à moi, chapardé sans mauvaise conscience.
Revenons à notre Chemin des Crêtes.
Ces fameux terrains du Chemin des Crêtes furent acquis dan les années 40 par mon oncle Nicolas Olaciregui, frère de ma défunte mère Carmen.
Vous vous doutiez bien que je n'allais pas vous en priver trop longtemps, de celle-ci !
Nicolas, ce grand gaillard fier et sec, bras de travailleur de force croisés serrés sur un torse puissant.
Nicolas est resté à Agorreta après que tous ses frères en soient partis, tragiquement pour d'eux d'entre eux, et exilé en Gironde pour le troisième.
Revenez si ce point vous intrigue aux débuts de ce "bloc"...
L'oncle Nicolas a cohabité un moment avec mon père, quand le Legorburu d'Errandonea est venu épouser la fille d'Agorreta, en 1951.
Je vous l'ai dit plus haut, (cherchez, là encore !), je ne sais pas dans quelles conditions s'est décidé son départ pour les Etats-Unis.
A cette époque, beaucoup de Basques s'expatriaient sur le nouveau continent, avec la perspective d'y faire bonne fortune. Le frère de mon père, Léon, a suivi cette trajectoire, et fondé au Nevada, une dynastie de Legorburus.
Nicolas, marié sur le tard à Lola, a eu un seul fils, Joe. Ce cousin a été plus productif. Il a engendré une petite demi-douzaine de descendants, que je ne connais pas.
Avant de partir s'installer aux Etats-Unis, Nicolas était un travailleur acharné, courageux et tenace. Le grand air du nouveau continent ne l'a pas vicié. Il est resté toute sa vie un travailleur acharné, courageux et tenace.
Il cumulait plusieurs emplois. A Agorreta, en plus du travail à la ferme où il assurait une bonne part, il était salarié à l'extérieur. Pas assez fatigué par ses deux journées de travail, il arrondissait les fins de mois en se livrant à un petit trafic de contrebande transfrontalier.
Là aussi, c'était monnaie courante, à l'époque.
Par les nuits sans lune, et même par celles avec, Nicolas arpentait les montagnes, de la marchandise sur le dos, en paquets de plusieurs dizaines de kilos.
Il était sec et sportif, taillé pour la performance physique, jamais fatigué, et toujours prêt à se donner de la peine, pour amasser un petit pécule.
Ce goût du gain a toujours été très prononcé du côté de ma mère. Elle mettait sur le plus haut barreau dans l'échelle des qualités le fait d'être travailleur, et économe. Une philosophie familiale, sans doute, chez les Olaciregui, un credo, une religion...
Un peu perdue de vue par nos jeunes générations, n'est-ce pas ? Enfin... les temps changent, sans doute !
Cette épargne constituée petit à petit, à la sueur de son front et à la force du poignet, assurait dans l'esprit familial une promesse de liberté. Mes grands-parents ne sont jamais devenus riches. Ils ont écarté la misère venue rôder autour d'eux pendant la guerre civile de 1936, en Espagne.
L'aspect illicite de l'activité de contrebande ne les a jamais trop dérangés. Ces lois, promulgués loin, qui attribuaient à la même marchandise des valeurs totalement différentes d'un côté à l'autre d'une frontière arbitraire, leur semblaient illisibles. Incompréhensibles et injustifiables.
Contourner de telles aberrations, en tirer un profit illégal, constituait une défense légitime contre les stupidités de gouvernants inconnus. Et une opportunité à saisir...
Evidemment, les modestes passeurs du type de mon oncle n'ont jamais fait fortune, en courant la montagne. D'autres savaient mieux qu'eux tirer parti de la manne, et les utilisaient en les récompensant à minima.
Les Olaciregui étaient vaillants et un peu frondeurs, sans tourner à la délinquance organisée et au grand banditisme, quand-même !
A force de travail et d'épargne, Nicolas s'était constitué un pécule suffisant pour envisager l'achat de quelques terres. Il voulait prendre racine, graver dans le sol son nom et sa sueur, qu'il ne plaignait pas.
C'est là que demeure un flou. Dans cette volonté de possession d'une terre, qu'il allait pourtant bientôt quitter. Je vous l'ai dit, ma mère ne m'a jamais éclairci ce point. Il restera dans les ombres de l'histoire familiale.
Peut-être Nicolas avait-il, dans ces années là, l'intention de revenir au Pays-Basque, fortune faite ?
Beaucoup l'on fait. Pas lui.
Lui, il a fait sa vie au Nevada. Une vie, toujours, de travail, et d'épargne.
A sa mort, sa femme, Aunty Lolita, et son fils, cousin Joe, sont venus au vieux continent, régler les affaires.
Ils voulaient liquider leurs biens au Pays-Basque.
Lola hachait un basque chaotique et difficile à comprendre. Joe ne parlait qu'anglais.
Je fis les traductions de mon mieux.
Il fut décidé que mon frère Antton rachèterait ces terres.
Là encore, pour les détails, reportez-vous aux débuts de ce "bloc"...
Tout ceci se passait en fin des années 1990.
Les terrains du Chemin des Crêtes faisaient partie de l'exploitation agricole d'Agorreta, alors en fonction.
Nous les utilisions essentiellement en prairies. Une bonne partie était impraticable, trop pentue et dangereuse pour pouvoir être cultivée.
Nous en tirions ce que nous pouvions.
Le site magnifique se prêtait bien aux travaux de grand air, et nous profitions du panorama, en chargeant nos remorques de foin et de fougères :
C'était là encore un temps où l'effort ne se comptait pas. Un temps où les bras vigoureux ne manquaient pas, et ne rechignaient pas à la tâche. Un autre temps, quoi...
A l'époque du rachat de ces terres à mon "cousin d'Amérique", mon frère aîné pratiquait déjà intensivement le terrassement.
La tradition ancestrale de la famille, la culture de la terre, avait muté chez lui en une variation cousine : le terrassement.
Ce terrassement, travail du sol en vue d'un réaménagement du site, procède d'une philosophie différente. On ne travaille plus la terre pour lui confier ses espérances et en retirer des récoltes.
Non, on la remue, on la tire et on la pousse, pour modifier un paysage et le modeler autrement.
Les engins utilisés sont totalement étrangers. Les méthodes opposées.
Si l'activité agricole se met rarement au service de l'activité "terrassière", le contraire est plus courant. On aménage des parcelles en vue de les rendre cultivables, on défriche des landes à grands coups de pelleteuses puissantes, on aplanit des terrains accidentés.
Dans le même temps, tout terrassier est confronté au problème tout pratique de l'usage et de la destination de ces tonnes de terres remuées.
Sur certains chantiers, les excédents sont réutilisés sur place, ou ailleurs. On creuse ici pour surélever là. Ou plus loin.
Sur d'autres, il faut évacuer des tonnes et des tonnes de terre, sans savoir quoi en faire.
De la terre devenue déchet, encombrante et inutile. Quelle désolation !
Notre système économique toujours prompt à flairer le profit à faire n'a pas traîné à s'emparer du filon.
Des décharges à ciel ouvert se sont vues baptiser déchetteries. Le système s'est affûté. Nous sommes passés à "Centre d'Enfouissement Technique". Les dits "centres" classés en types, suivant les déchets collectés.
Les dit "déchets" collectés en masses et volumes. Pour le coup, ces masses et volumes comptabilisés, et tarifés.
Evidemment, j'admets la nécessité d'organiser les choses. Il faut prévoir les débouchés, les issues et les recyclages de tout produit d'activité. Et intégrer le coût de cette démarche.
Tout de même, certains tarifs pratiqués laissent rêveurs. Certaines réglementations imposées creusent une plus profonde perplexité que les excavations des pelleteuses.
Nous rentrerons plus loin dans ces détails.
Pour revenir à notre Chemin des Crêtes, nous avions d'une part des terrains configurés en grand canyon du Colorado, toutes proportions gardées, et, en face, un terrassier en pleine activité, effaré par les coûts de mise en déchetterie d'un matériau dénigré.
Deux éléments propres à se rencontrer, se faire une conversation amicale, et plus si affinités.
Comme dit la fable, deux coqs vivaient en paix, une poule survint.
Je vous explicite tout ça plus loin.
Pour ce matin, je me sens une envie de petit-déjeuner, à cette heure.
A bientôt, et profitez de ce dimanche à peine venté. Si la journée est aussi belle que celle d'hier, vous allez vous régaler !
jeudi 10 décembre 2015
CHEMIN DES CRÊTES : LA POULE SURVINT...
Bonsoir à tous les suiveurs de ce "bloc" !
Ou du moins, aux deux-trois qui suivent...
Reprenons le cours de notre histoire.
Entre 1998 et 2002, forts de notre autorisation municipale, nous travaillâmes en paix, sur les modestes hauteurs du Chemin des Crêtes.
Le côté gauche de la parcelle, quand on regarde vers la mer, ondoyait en creux et bosses bien irrégulières. Des rondeurs assez étranges, mouvements souterrains lassés de remonter à la surface en rondeurs inattendues, ou effondrements pierreux brusques et inexplicables.
Des sources profondes, des plaques de schistes mal stabilisées, des natures de terre différentes, glissant les unes contre les autres en heurts de mastodontes, personne n'a jamais trop su à quoi attribuer le phénomène. Mais tout le monde a pu en constater les effets visibles.
En ce temps là, je ne pratiquais pas le reportage en images, aussi, je ne vous montrerai que l'étendue d'aujourd'hui, joliment nivelée :
Reprenons le cours de notre histoire.
Entre 1998 et 2002, forts de notre autorisation municipale, nous travaillâmes en paix, sur les modestes hauteurs du Chemin des Crêtes.
Le côté gauche de la parcelle, quand on regarde vers la mer, ondoyait en creux et bosses bien irrégulières. Des rondeurs assez étranges, mouvements souterrains lassés de remonter à la surface en rondeurs inattendues, ou effondrements pierreux brusques et inexplicables.
Des sources profondes, des plaques de schistes mal stabilisées, des natures de terre différentes, glissant les unes contre les autres en heurts de mastodontes, personne n'a jamais trop su à quoi attribuer le phénomène. Mais tout le monde a pu en constater les effets visibles.
En ce temps là, je ne pratiquais pas le reportage en images, aussi, je ne vous montrerai que l'étendue d'aujourd'hui, joliment nivelée :
Face au grand large, généreusement ouvert sur un paysage agréable à l’œil, le terrain surplombe sans arrogance, et étale paisiblement sa surface maintenant plane, ou presque.
Vous voyez au premier plan les restes broyés de pieds de maïs cultivés là cette dernière année.
Avant les travaux, il n'y avait là que fougères rousses, et broussailles agressives.
Le frère aîné s'en donnait à cœur-joie !
Des heures et des heures, des jours et des années, il poussa, creusa, déplaça, des monceaux de terre.
Nous ne comprenions pas toujours tout ce qu'il faisait.
Le chantier prenait des allures de terrils nordiques. Des monticules s'alignaient plus ou moins,
Il fouaillait ici, entassait là. L'ouvrage nous demeurait assez hermétique. Lui seul avait en tête une finalité inaccessible à notre pauvre entendement de non terrassiers. Tels ces génies d'un autre temps, capables d'imaginer une cathédrale en taillant une modeste pierre.
D'ailleurs, de nos jours, à Agorreta, nous ne comprenons pas davantage où il veut en venir.
La chose prend tournure, sans que nous saisissions le déroulé de l'affaire. Cet homme nous parle de "décaper" la terre végétale. Il imbrique à même un flanc écorché des "ancrages". Il "compacte" au "pied-de-mouton". Tous termes techniques et obtus destinés à asseoir un code professionnel inaccessible aux non membres.
Voyez ici entre la neige de fin décembre, l'année dernière, et puis plus dernièrement, je ne sais plus trop quand.
Le paysage change au gré des arrivages, les matières nouvelles se déversent sur les anciennes.
C'est amusant de voir ainsi collectées, amassées, mélangées, des choses aussi disparates et hétéroclites.
Et de savoir quand tout ceci aura été recouvert de terre, que tous ces agrégats d'origines diverses, se fondront à la longue dans une même et seule terre d'Agorreta.
Chemin des Crêtes, le travail fût le même.
Et le résultat d'aujourd'hui récompense toutes les peines de ces années là.
Des matériaux divers, des gens bien différents, se sont retrouvés autour de cette terre.
Les rencontres n'ont pas toujours été des réussites. les mélanges se sont hérissés parfois de granulats impossibles à agglomérer.
Pourtant, finalement, tout s'est terminé en cette vaste et belle prairie placide, indifférente aux passions et tourments antérieurs.
Je vous retrouve bientôt, pour la présentation de la première poule, puis des suivantes.
De ces poules survenues entre deux coqs qui vivaient en paix...
A très vite !
Les nouvelles d'Agorreta
Vous voyez au premier plan les restes broyés de pieds de maïs cultivés là cette dernière année.
Avant les travaux, il n'y avait là que fougères rousses, et broussailles agressives.
Le frère aîné s'en donnait à cœur-joie !
Des heures et des heures, des jours et des années, il poussa, creusa, déplaça, des monceaux de terre.
Nous ne comprenions pas toujours tout ce qu'il faisait.
Le chantier prenait des allures de terrils nordiques. Des monticules s'alignaient plus ou moins,
Il fouaillait ici, entassait là. L'ouvrage nous demeurait assez hermétique. Lui seul avait en tête une finalité inaccessible à notre pauvre entendement de non terrassiers. Tels ces génies d'un autre temps, capables d'imaginer une cathédrale en taillant une modeste pierre.
D'ailleurs, de nos jours, à Agorreta, nous ne comprenons pas davantage où il veut en venir.
La chose prend tournure, sans que nous saisissions le déroulé de l'affaire. Cet homme nous parle de "décaper" la terre végétale. Il imbrique à même un flanc écorché des "ancrages". Il "compacte" au "pied-de-mouton". Tous termes techniques et obtus destinés à asseoir un code professionnel inaccessible aux non membres.
Voyez ici entre la neige de fin décembre, l'année dernière, et puis plus dernièrement, je ne sais plus trop quand.
Le paysage change au gré des arrivages, les matières nouvelles se déversent sur les anciennes.
C'est amusant de voir ainsi collectées, amassées, mélangées, des choses aussi disparates et hétéroclites.
Et de savoir quand tout ceci aura été recouvert de terre, que tous ces agrégats d'origines diverses, se fondront à la longue dans une même et seule terre d'Agorreta.
Chemin des Crêtes, le travail fût le même.
Et le résultat d'aujourd'hui récompense toutes les peines de ces années là.
Des matériaux divers, des gens bien différents, se sont retrouvés autour de cette terre.
Les rencontres n'ont pas toujours été des réussites. les mélanges se sont hérissés parfois de granulats impossibles à agglomérer.
Pourtant, finalement, tout s'est terminé en cette vaste et belle prairie placide, indifférente aux passions et tourments antérieurs.
Je vous retrouve bientôt, pour la présentation de la première poule, puis des suivantes.
De ces poules survenues entre deux coqs qui vivaient en paix...
A très vite !
Les nouvelles d'Agorreta