Bonsoir !
La journée a été bien belle.
J'ai fait bonne chère en famille, et pris l'air avec Olivier, sur les hauteurs à peine embrumées d'Ibardin.
Un bien joli dimanche, reposant à souhait.
Pour compléter mon article de ce matin, je voulais clarifier ce choix de ma Bigoudi comme étalon-or de mon mouvement de ces dernières années.
Je vous le redis, la vache est un reflet transparent, sur un lac tranquille. Ou quelque chose d'approchant.
Encore faut-il avoir la bonne vache !
Dans la population vache, il y a, comme chez les humains, des personnalités bien différentes.
De la bovine sans sentiments, presque minérale, à la névrotique tourmentée, le reflet sera tout différent de ce qui le crée.
Il faut évidemment écarter ces deux extrêmes, et s'en tenir à un tempérament vache suffisamment placide, mais tout de même assez sensitif.
Par exemple, ces grosses vaches musculeuses et lourdes me paraissent incapables de refléter quoi que ce soit. Je ne les connais pas plus que ça, c'est vrai, mais c'est l'idée que je m'en fais.
Comme on se fait des idées sur les choses, comme ça, sans trop pouvoir expliquer pourquoi.
A Agorreta, j'ai connu des bêtes assez hermétiques à mon influence, pour lesquelles moi ou un autre, ç'aurait été la même affaire, du moment que leurs auges soient garnies.
Evidemment, avec ces vaches là, difficile de se faire une opinion...
Maline et attentive, rien ne lui échappe. Vive, elle l'est. Nerveuse, non.
Ma Bigoudi ressent mes états d'âme et adapte ses réactions en fonction.
De son comportement, je peux déduire l'authenticité du mien.
Me fier à sa perception avisée pour détecter mes troubles intérieurs ou alors mes plages pacifiées.
C'est dans ce sens que je parle de reflet tranquille. La surface immobile du lac propose ce reflet certes inversé mais pourtant fidèle du paysage.
Dans cette image inhabituelle, on repère des reliefs ignorés de l'original, de ces reliefs passés inaperçus si on ne les regarde pas par le biais du reflet.
Oui, je sais, j'ai l'air de m'enfoncer dans les remous d'eaux troubles, au lieu de contempler efficacement ce fameux lac.
Mes histoires de vaches semblent ne mener nulle part. Et pourtant...
Ca n'est rien. Une petite dérive, agréable, pour moi, rien de plus.
L'image gardée en tête pour les journées grises de cette si belle après-midi où les reflets des étoiles jaunes des genêts sauvages en fleurs ondoyaient mollement sur l'eau tranquille du lac.
De ces images précieuses à retrouver dans les moments moins clairs, j'en fais provision.
Comme ma Bigoudi fait provision ces jours-ci de bonne herbe fraîche...